Déjà particulièrement préoccupées par la situation aux frontières cambodgienne et birmane, les autorités diplomatiques et de sécurité thaïlandaises doivent également garder un œil sur la Malaisie.


Difficile de savoir où donner de la tête lorsqu’on est dirigeant, diplomate ou militaire thaïlandais. Bien sûr, il y a la crise avec la Cambodge qui risque chaque jour de dégénérer à nouveau vers la guerre. Bien entendu, il y a la junte birmane qui bombarde à quelques encablures de la frontière. Et puis il y a la Malaisie, qu’il faut regarder aussi avec un minimum d’acuité. Le Premier ministre thaïlandais s’est rendu le week-end dernier dans le sud de son pays, où les esprits s’échauffent, où des séparatistes musulmans sèment le trouble et parfois la violence. Mais d’autres problèmes agitent également la région frontalière.
Encore un mur ?
Côté malaisien, le chef de la police du Kelantan, un état frontalier, lutte contre ses propres fléaux : les passeurs et les inondations. Sa solution : construire un mur, le long de la frontière avec la province thaïlandaise de Narathiwat, qui limiterait les possibilités de passage et le débordement de la rivière Golok sur les terres dont il a la charge. Il a envoyé sa demande à Kuala Lumpur et attend un feu vert des autorités nationales. Si sa police utilise déjà caméras et drones, l’étroitesse de la rivière en rend la traversée très facile. D’après lui, nombre de Malaisiens entrent illégalement en Thaïlande pour s’y procurer des drogues illicites. S’il est louable qu’il souhaite maîtriser au mieux les problèmes auxquels il est confronté, on ne voit jamais avec légèreté les projets de mur se présenter. Ce dossier frontalier est donc, lui aussi, à suivre de très près par des autorités diplomatiques et de sécurité thaïlandaises surchargées.
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