Meyer Habib:“Il est important pour moi d’être un député libre et indépendant"

Après de nombreuses réclamations de la candidate LREM Deborah Abisror-de Lieme, l'élection de Meyer Habib (LR) a finalement été annulée par le Conseil constitutionnel. Les Français résidant en Israël, Italie, Grèce, Turquie ou Malte voteront donc sur place au premier tour le dimanche 2 avril et le deuxième le dimanche 16 avril. En ligne, les votes se dérouleront plus tôt, du 24 au 29 mars pour le 1er tour et du 7 au 12 avril pour le 2e. 

 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ? 

J’ai l’honneur d’avoir été élu trois fois dans cette circonscription chère à mon cœur. Hélas, la dernière élection a été annulée sur la base de faux documents déposés par mon adversaire devant l’office du Conseil constitutionnel, pour lesquels j’ai déposé plainte. Malheureusement, les manipulations et les mensonges de mon adversaire ont eu raison du choix libre de nos compatriotes qui me témoignent de leur confiance depuis dix ans. L’engagement qui est le mien depuis 10 ans au service de nos compatriotes de la huitième circonscription des Français établis hors de France est avant tout une mission collective. Avec le soutien de la majorité des Conseillers des Français de l’Etranger, élus de terrain de notre circonscription, nous menons ensemble un travail minutieux pour la défense des droits et des intérêts de nos compatriotes. Ils sont les relais essentiels pour mon action à l’Assemblée nationale où mon rôle est de faire entendre la voix de tous nos compatriotes sans exception. Je souhaite poursuivre cette tâche qui m’est chère avec toute la passion qui m’anime, je continuerai à me battre pour que les Français de l’étranger soient considérés comme des Français à part entière et non plus comme des Français à part. 

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ? 

 

Originaire de cette circonscription avec des attaches familiales fortes en Italie et en Israël, j’ai tissé en 10 ans des liens très forts avec tous les pays de notre circonscription. Je parle couramment l’hébreu, je suis diplômé du Technion de Haïfa où j’ai étudié pendant ma jeunesse. Quelles que soient les cultures ou les religions, les pays de cette circonscription du pourtour méditerranéen révèlent une richesse d’âme unique que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. De Milan à Athènes, de La Valette à Istanbul ou de Nicosie à Jérusalem, c’est une communauté française de destin rassemblant des femmes et des hommes qui partagent un socle culturel commun, une mentalité commune autour de cette mer qui est « notre mer à tous et à chacun ». C’est la plus belle circonscription du monde, le berceau de l’Humanité, l’espace primitif de la civilisation judéo-chrétienne et la Fenêtre de l’Orient. 

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ? 

Depuis 10 ans, avec les Conseillers des Français de l’étranger, nous nous efforçons de porter haut et fort la voix de nos compatriotes pour défendre leurs droits et leurs intérêts. Je me suis toujours consacré à cette mission avec force et conviction sur toutes les problématiques qui les concernent directement. Je n’ai jamais ménagé ma peine et mon courage pour alerter haut et fort le gouvernement contre les erreurs commises du passé quand les Françaises et les Français de l’étranger sont les grands oubliés des politiques publiques. En 2018, lorsque le Gouvernement avait acté par décret l’augmentation en catimini des cotisations d’assurance-maladie sur les retraites de nos compatriotes à l’étranger, j’étais le premier député de nos onze circonscriptions établies hors de France à lever la voix pour m’indigner. Pendant le Covid, épisode traumatique et particulièrement difficile pour les Français de l’étranger dont les attaches avec la France sont importantes, j'ai été le premier à alerter sur les demandes de rapatriement d’urgence avant de militer pour la conversion des pass sanitaires en pass européens. 

 

Comment voyez-vous le mandat de député ? 

Un député des Français de l’étranger défend les droits de nos compatriotes souvent oubliés et maintient le lien entre la France et les pays de sa circonscription. C’est un travail permanent dans la circonscription et à l’Assemblée nationale pour défendre avec énergie nos compatriotes contre les injustices sociales ou fiscales dont ils sont victimes, pour améliorer leur quotidien avec des démarches administratives simplifiées et fluides, pour apporter des réponses à leurs problématiques. 

 

En 10 ans, j’ai débloqué des centaines de dossiers de retraite de Français de l’étranger qui voyaient leurs pensions brutalement interrompues. Il est également important pour moi d’être un député libre et indépendant, qui vote chaque texte en son âme et conscience, pour l’intérêt de la nation et de l’ensemble des Français de la circonscription. 

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ? 

 

Les défis sont nombreux, je pense bien évidemment à une fiscalité plus juste pour nos compatriotes avec la révision des conventions fiscales bilatérales, afin de supprimer les doubles impositions qui sont contraires au droit international, notamment en Italie, mais aussi à la création d’un statut de « résidence d’attache » pour l’exonération de la taxe d’habitation sur un bien immobilier en France. La création d’un portail unique pour faciliter les démarches administratives avec notamment la dématérialisation du renouvellement des titres d’identité et l’établissement des certificats de vie. Un enseignement français plus accessible avec des moyens renforcés pour le réseau AEFE, une révision des critères d’attribution des bourses scolaires, un accompagnement spécifique pour les enfants à besoins particuliers ou à mobilité réduite par des bourses adaptées, une accessibilité à l’enseignement français à distance. Des mesures de justice sociale avec la réduction du délai de cotisation pour la couverture médicale lors d’un retour en France, l’accès aux soins en France pour nos compatriotes à l’aide de la protection universelle maladie, la création d’une aide pour les victimes de violence conjugale, la déduction des prestations compensatoires et la prise en compte des cotisations de retraite dans plusieurs pays étrangers ainsi qu’un meilleur calcul du salaire de référence pour les Français de l’étranger. Protéger notre environnement avec des incitations fiscales pour les entreprises françaises dans le cadre de la transition écologique, la création d’un fonds d’urgence pour les expatriés victimes de catastrophes naturelles et la mise en œuvre d’une « réserve écologique citoyenne » étendue aux Français de l’étranger pour nettoyer les espaces naturels y compris à l’étranger. Je veux également que l’État soutienne les entreprises françaises avec des aides françaises à l’investissement, notamment pour les PME. 

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ? 

C’est une campagne de terrain avec le soutien et l’aide de la majorité des Conseillers des Français de l’étranger de la circonscription. Une campagne collective pour un engagement commun au service de nos compatriotes. Nous sommes dans l’action avec beaucoup d’humilité face aux exigences et nous mettons à profit notre expérience pour apporter des solutions concrètes et pragmatiques. 

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ? 

Le premier axe est de répondre précisément aux attentes de nos compatriotes et d’être en phase avec leurs problématiques. Le deuxième axe consiste à répondre point par point en proposant des avancées concrètes aux différents défis énumérés plus haut. Enfin, le troisième axe est avant tout un esprit responsable avec une volonté profondément humaniste pour défendre coûte que coûte les droits et les intérêts de tous nos compatriotes. Avec mon suppléant Alexandre Bezardin, Vice-président de l’Assemblée des Français de l’Etranger, et l’ensemble des Conseillers des Français de l’étranger de la circonscription, nous défendons un projet collectif et nous proposons une expérience acquise sur le terrain depuis une dizaine d’années.