

Retourvez Veronika Silva, deuxième chanteuse du groupe Gotan Project, pour un concert exceptionnel demain au lycée français de Buenos Aires. Elle présentera ànouveau son concert "Chanson française ? Chanson d'amour". Entrée libre et gratuite. Découvrez l'Interview de l'artiste.
(Photo: Veronika Silva en concert / DR)
Vous présentez un spectacle "Chanson française ? Chanson d'amour": de quoi s'agit-il et quel est votre rapport avec la France ?
Véronika Silva : Ce spectacle reprend des classiques de la chanson française des années 40, 50 et 60. Toute petite, ma grand-mère me racontait des histoires et chantait en français. Je ne sais pas pourquoi mais de tous ses petits-enfants, elle ne partageait ses moments qu'avec moi, elle me montrait des photos de Paris et m'a poussée à entreprendre des études de français à l'Alliance. Bien plus tard, j'ai vécu à Paris lorsque nous avons démarré une tournée pour le groupe Gotan Project.
Chanteuse de tango classique, vous êtes choisie en 2003 par le groupe Gotan Project pour incarner la voix féminine de leur deuxième album. Comment vous ont-ils connue ? Comment, en tant que chanteuse classique, avez-vous perçu leur musique ?
Nous nous sommes rencontrés à Buenos Aires où je leur ai laissé une démo. Le timbre de ma voix (en contre-alto, registre le plus grave des voix féminines) leur a plu de suite.
De plus, il se rapprochait de celui de leur première chanteuse Cristina. Ainsi, ils m'ont directement convoqué pour un essai sur une scène à Séoul. Le public coréen était fou de les entendre : il pleurait, sautait, criait. Je n'avais jamais vu cela en tango classique. Je me suis tournée vers le pianiste en lui demandant d'où venait cette ferveur, il m'a répondu que c'était tout le temps comme cela. Pour ma part, je dois reconnaître que la première fois que j'ai écouté le CD, leur son m'a semblé étrange et déstabilisent. Mais très vite, j'ai adoré.
Ont-ils influencé votre façon de chanter ou les avez-vous influencé dans leur perception du tango ?
Non, pas du tout. Les deux genres sont complètement différents. J'ai calqué ma façon de chanter sur le style de Gotan Project. De plus, ils aimaient mon style et m'ont surtout conseillé de ne rien changer.
Comment se porte le tango classique aujourd'hui à Buenos Aires ? Le tango électronique est-il le sauveur du tango auprès des jeunes générations ?
Le tango classique connaît un regain d'intérêt important, il y a un public jeune qui aime le tango et les milongas font actuellement le plein. Ce n'est pas un phénomène de mode, seulement nous avons cassé le préjugé sur un tango supposément triste et mélancolique. Sûrement d'ailleurs grâce au tango électronique qui a amené vers ce style une nouvelle génération.
Le tango peut-il se démoder à Buenos Aires ?
Le tango est un patrimoine culturel universel pour toujours, rien ne pourra l'effacer. Par contre, le tango électronique pourrait peut-être un jour passer de mode.
C.B. (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) mercredi 10 septembre 2008
Véronika se produit le 25 septembre prochain au lycée français pour un concert exceptionnel.
La chanteuse a sorti l'an dernier son premier album Gorda, nominé aux Prix Carlos Gardel. Il comprend deux titres en français dont une version de Ne me quitte pas.






























