

Mario Vanni est mort, à 82 ans. Selon la Police, il était le dernier survivant d'un groupe responsables de 16 homicides. Il emporte probablement avec lui de nombreux secrets, liés à des groupes satanistes dont il n'a jamais voulu parler. Pour Nino Flastò, son avocat, Mario Vanni était innocent. Lui même avait défini ses deux complices, Pietro Pacciani et Gianni Lotti, comme de simples connaissances, avec qui il partageait quelquefois des "goûters"("merenda", en italien) dans leurs petits villages de la campagne toscane
Le "mostro di Firenze"
Dans la douce campagne florentine, entre 1968 et1985, un camping sauvage se transforme en horreur pour huit jeunes couples : les seize personnes sont assassinées brutalement par le même pistolet Beretta. Pendant de longues années, la Police cherche une personne, qui, à cause des horribles mutilations sur le corps de certaines victimes, sera surnommée "le monstre de Florence". Après une enquête très difficile, une première piste conduit à Pietro Pacciani. L'opinion publique est partagée devant ce paysan qui s'exprime de façon souvent incompréhensible, et dont on découvre la situation familiale assez troublante. D'abord condamné, puis relâché, Pacciani meurt le 22 février 1998, avant l'ouverture du 2éme procès ouvert contre lui.
"Compagni di merenda"
Le 26 mai 1994, Mario Vanni est convoqué comme témoin par la Cour d'Assise qui doit juger Pietro Pacciani. Avant même d'être interrogé, il se lance dans un discours destiné à éloigner les soupçons, mais qui produira l'effet contraire: "on se retrouvait quelquefois au bar, on buvait, on faisait quelquefois des goûters ensemble". Deux ans après cette déclaration, la Police, qui jusqu'à ce moment ne cherchait qu'un seul assassin, arrête Mario Vanni et Giancarlo Lotti. Les aveux de ce dernier, mort en prison en 2002, mettent en cause toute la bande, devenue tristement célèbre sous le surnom de "Compagni di Merenda". De tous les complices, Mario Vanni apparaissait parfois comme le plus terrorisé par les découvertes des enquêteurs. Au fil de l'enquête, on verra se dessiner un groupe de personnes aisées, liées par des perversions et par un goût commun pour la "magie noire", qui pourraient être les mandants de ces effroyables crimes.
Affiche de L'Exorciste, célèbre film sur le satanisme
Les satanistes
On ne connaît pas leur nombre exact, mais on estime qu'en Toscane, plusieurs centaines de personnes sont séduites par ce phénomène. Le satanisme, en rapide évolution grâce notamment à Internet, pénètre même dans les écoles. Selon l'Observatoire National des Abus Psychologiques (Onap), le premier contact avec le monde de l'occulte se passe désormais à 12 ans (contre 17 ans il y a quelques années). Le rapport entre satanisme et criminalité, jeunes et sectes, crime, énergies négatives et violence, est l'objet du colloque "Identités volées, Cultes destructifs et criminalité", organisé par l'Onap à Pistoia samedi prochain. Il s'agit, en particulier, de travailler sur la prévention : "offrir aux jeunes un mode de vie et culturel alternatif est la seule arme dont nous disposons", affirme Patrizia Santovecchio, Présidente de l'Observatoire National.
Margherita Rotella (www.lepetitjournal.com Toscane) Jeudi 16 avril 2009


































