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Une JDC pas comme les autres, embarquez sur le Charles de Gaulle !

JDC, Singapour, Porte-avions, Charles de GaulleJDC, Singapour, Porte-avions, Charles de Gaulle
Écrit par Chloé Laage
Publié le 30 mai 2019, mis à jour le 4 juin 2019

Mardi 28 mai, 150 lycéens français ont eu l’honneur d’effectuer leur Journée de défense et de citoyenneté (JDC) sur le porte-avions de la Marine nationale française, le Charles de Gaulle, actuellement à quai à Singapour. Programme, découvertes et impressions, revenons en détails sur cette journée mémorable.

 

Les yeux pétillants, Margaux (17 ans), attend cette journée depuis longtemps : « j’ai hâte de monter à bord du Charles de Gaulle, de voir les avions, les hélicoptères... voir l’organisation militaire ! ». En ce qui concerne la formation, Juliette (16 ans), espère que cette dernière lui permettra de se rattacher un peu plus à la culture française et d’en apprendre davantage sur les différentes actions militaires. Pour Louis (16 ans), la JDC représente « une volonté de l’État de nous unir, nous rassembler, nous transmettre les valeurs de la nation. Je pense que c’est une bonne chose de pouvoir accéder, avant la majorité, à cette formation ».

 

La Journée de défense et de citoyenneté
La Journée de défense et de citoyenneté s’impose à tous les citoyens français et doit être effectuée avant la majorité. L’attestation papier est d’ailleurs obligatoire dans plusieurs circonstances, afin de passer le baccalauréat ou encore s’inscrire dans une université française. Cette journée permet de rappeler à chacun que la liberté et la paix ne sont pas acquises et que, chaque jour, les forces armées travaillent afin de les conserver en France, en Europe et sur d’autres continents. C’est également l’occasion de rentrer en contact avec la communauté militaire et d’en apprendre davantage sur la palette des différents métiers qu’offre la Défense.

Mardi, environ 150 enfants Français, âgés de 16 et 17 ans, ont eu l’honneur d’effectuer cette dernière sur le porte-avions Charles de Gaulle. Jean-René Degans, capitaine de vaisseau, fut le maître de conférence. À la suite d’un film de présentation sur l’armée française, divers sujets ont été abordés. Focus sur les valeurs de notre pays : liberté, égalité, fraternité. Sans oublier de préciser que la France demeure l’un des pays où la fraternité est la plus forte. Les valeurs de la Marine nationale sont l’honneur, la patrie et la discipline. « L’armée, ce n’est pas seulement des exercices, on agit constamment sur le terrain, dans le monde entier ». Résumés des différents territoires français. Le saviez-vous, la plus longue frontière que partage la France, est la frontière qui se trouve entre la Guyane et le Brésil ? Le capitaine a également parlé des actions actuelles pour la Défense nationale, telle l’opération Sentinelle, et les fonctions stratégiques, telle que la dissuasion nucléaire. « Nous pouvons tous jouer un rôle dans la Défense, sans forcément nous engager », ajoute-t-il en parlant du service civique. Pour finir, la présentation s’est conclue avec quelques chiffres. 236 000 c’est le nombre de militaires français. 15,3 % c’est le pourcentage de femmes au sein de l’armée. « Une armée modeste dans sa taille, mais qui se compose de toute la gamme », affirme-t-il.

 

À bord du Charles de Gaulle : « l’équipage devient notre seconde famille »
S’en est suivie une visite du bâtiment. Actuellement en mission Clemenceau, le porte-avions naviguera jusqu’au 7 juillet. Son objectif ? Purement diplomatique, le Charles de Gaulle représente la France à travers l’Asie. Les élèves ont pu découvrir le quotidien à bord, admirer les équipements, avions et hélicoptères, et profiter de plusieurs témoignages. 1 900 marins font partie de la mission, dont 14 % de femmes. Pour le major Le Bian, savoir vivre en communauté est une qualité essentielle. Les majors partagent des chambres de deux mais les dortoirs peuvent compter jusqu’à dix-huit lits. « Il faut supporter la proximité, supporter de voir les gens matin, midi et soir, s’entendre avec tout le monde ». Ce qui paradoxalement crée l’une des beautés de cette vocation. « Ce métier offre une grande richesse, nous rencontrons des personnes de tous les milieux. Il y a une belle cohésion, on ne voit pas souvent nos proches, l’équipage devient notre seconde famille ». Marin du ciel, spécialisée dans l’aéronautique, Mme Le Bian est mère de deux enfants, l’exemple vivant que carrière militaire peut rimer avec vie de famille. Elle précisera d’ailleurs que l’égalité salariale est présente à bord et qu’elle est respectée de tous les hommes. Le respect en général est un maître-mot sur le bateau. Son conseil à tous ceux qui souhaitent rentrer dans l’armée : « ne négligez pas vos études, il est préférable de s’engager avec un bagage universitaire solide ».

 

« Nous sommes conscients de la chance que nous avons, c’était super ! »
Dans le bus du retour, Philippe (16 ans), avoue que cette journée fut bénéfique : « j’ai appris à quoi servait l’armée, pas seulement à défendre le territoire français, mais aussi les activités qu’elle mène en dehors (Mali, Syrie), pour défendre les autres populations du monde. J’ai appris sur le fonctionnement du porte-avions, ce qui était très intéressant. Voilà ce que je vais retenir. ». Margaux imaginait qu’ils ne seraient pas seulement passifs, que la formation proposerait un peu de pratique, tel qu’apprendre les gestes à adopter en situation de crise cardiaque, mais ressort ravie de sa journée. Juliette et Louis regrettent que la présentation se soit focalisée exclusivement sur les aspects positifs, la qualifiant ainsi de « bourrage de crâne ». Cependant, la conclusion est la même pour tous : « nous sommes conscients de la chance que nous avons, c’était super ! ».

 

Bientôt un service national universel (SNU)
Emmanuel Macron avait promis, lors de sa campagne en 2017, de rétablir un service militaire universel et obligatoire d’un mois. Finalement, c’est un service national universel (SNU) qui prendra forme à l’horizon 2022-2023. Il sera composé de deux phases : une première obligatoire d’un mois pour les Français de 16 ans, puis une seconde, facultative, de trois à douze mois, à effectuer avant 25 ans. Juliette, Margaux et Louis se disent favorable au SNU, à condition qu’il soit proposé de façon égalitaire aux filles et aux garçons. Cela représente pour eux une manière d’unir la nation, de créer des liens et de renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté française, « ce qui n’est pas toujours facile lorsque l’on a grandi à l’étranger ». Cependant, ils rejoignent l’argument de Philippe, catégoriquement contre, lorsque ce dernier affirme qu’il a sûrement d’autres moyens d’unir une nation, sans nécessairement créer un lien avec le militaire.

 

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