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SIMUN 2021 – Le succès d’un évènement “virtuel”

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Écrit par Catherine Zaccaria
Publié le 30 mars 2021, mis à jour le 2 avril 2021

Cette année, l’International French School (Singapore) a organisé du 11 au 13 mars dernier le premier SIMUN (Singapore International Model United Nations) en ligne. Cette conférence réunit des élèves de plusieurs écoles internationales de Singapour afin de débattre sur des questions d’actualité à travers le monde.

Qu’est-ce que le SIMUN ? 

Les conférences MUN ou Model United Nations sont des simulations d’une conférence des Nations Unies. Elles traitent de problématiques éducatives et des activités académiques dans lesquelles les étudiants peuvent se familiariser avec la diplomatie, les relations internationales et les Nations Unies.

Par extension, le SIMUN est la version qui a lieu à Singapour. La conférence dure 3 jours et se tient généralement mi-mars à l’IFS. Cette année 5 écoles internationales (German European School (Singapore)Overseas Family SchoolUWC South East Asia DoverUWC South East Asia East et l’IFS) représentant plus de 80 délégués ont assisté à la conférence.

Les participants aux conférences MUN, connus sous le nom de délégués, sont placés dans des comités et désignés par pays pour les représenter. Leur mission leur est présentée à l'avance, ainsi que les sujets dont leur comité discutera. Les délégués mènent des recherches avant les conférences et formulent des positions qu'ils débattront ensuite avec leurs collègues délégués au sein du comité, en restant fidèles à la position réelle du pays qu'ils représentent. 26 délégués de l’IFS (de la Seconde à la Terminale), ont pris part à l’événement en ligne représentant l’Irlande, le Kenya, la Norvège, la Russie ou les USA. 

 

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A l’IFS, ce sont des élèves de la seconde à la terminale qui participent au SIMUN chaque année. Lepetitjournal.com a voulu en savoir plus sur la motivation de ces jeunes lycéens et lycéennes qui s’investissent dans cette conférence :

 

Quelles ont été vos motivations pour participer à cette conférence ?

Certains élèves ont commencé à s’intéresser et à participer à ces conférences annuelles depuis la 6ème déjà ! La préparation à cette conférence commence 6 mois avant sa tenue, ce sont donc des étudiants très motivés qui s’engagent. Ils ont tous des intérêts communs comme la politique, les droits humains, la santé et la gestion du monde. Si pour certains, la possibilité de voyager, de parfaire son anglais et de rencontrer d’autres jeunes priment, pour d’autres c’est un réel engagement moral qui les motive.

« Cela fait maintenant 4 ans que je participe activement dans les conférences MUN, d’abord en tant que délégué et cette année en tant que président de comité. Participer à SIMUN était donc pour moi la suite logique de mon parcours MUN car SIMUN est reconnue comme étant la meilleure conférence MUN de toute l’Asie-Pacifique et j’ai eu pour la première fois l’occasion de présider un comité, celui des droits humains. Cela implique de nouvelles responsabilités et c’est une toute autre expérience que celle de délégué » nous confie Enguerrand, élève de 1ère.

Charles, en 2nde, a déjà participé à d'autres conférences notamment à SAISMUN, DOVERMUN, UWCSEA MUN et MUNOFS qui sont des conférences très distinctes les unes des autres.

Alma, également en 2nde, était très intriguée, « les Nations Unies était quelque chose d’assez abstrait et flou que je voulais découvrir. L'activité MUN était l’occasion parfaite pour m’investir dans les problématiques actuelles du monde, trouver des solutions, interagir, débattre, sortir de ma coquille et me donner plus de confiance ».

C’est réellement une prise de conscience de la réalité du monde qui a poussé Augustin en classe de 1ère, « c’est au moment où j'ai réalisé l’importance du monde diplomatique qui nous entoure, et les répercussions que les décisions prises en relations internationales ont sur notre vie de tous les jours que j’ai développé une passion pour cette discipline ».

Quoi qu’il en soit, comme le dit James, élève de Terminale, « je suis quelqu’un qui cherche toujours à apprendre, à savoir et à comprendre le monde dans lequel nous habitons. J’ai donc un grand intérêt dans la politique qui se traduit par ma qualité et ma tendance à me renseigner sur les enjeux mondiaux d’aujourd’hui » et c’est cette même curiosité et soif d’apprendre et de s’investir qui motivent ces jeunes.

 

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Comment représenter un pays qui n’est pas le sien ?

Tous le disent, ce qui est impératif, c’est de bien connaitre le pays que l’on représente, faire des recherches sur ses positions politiques, diplomatiques et économiques.

« Même s'il faut souvent représenter des pays avec des valeurs contradictoires aux nôtres, il est assez intéressant de jouer le jeu et s’approprier un avis différent. Prendre en compte le point de vue de tous les Etats divergents nous permet souvent de trouver une solution à mi-chemin qui sera finalement la plus raisonnable » nous explique Joy en Terminale.

Arianne, en 1ère, aime les challenges, « se mettre à la place d’un pays controversé, investi dans une situation difficile me passionne ; puisqu’une fois que nous connaissons le contexte des faits, nous pouvons œuvrer pour trouver des solutions qui pourraient bénéficier à ce pays en question ».

Les situations sont très différentes selon le pays à représenter et la neutralité est importante pour jouer ce rôle : « Il faut être en mesure de défendre un point de vue que vous ne partagez pas nécessairement en étant impartial et en abordant la question objectivement. La recherche d’informations et de statistiques du pays représenté est vraiment le travail fondamental qu’on doit faire pour établir cette impartialité » selon Chloe, élève de 2nde. Cet avis est partagé par Clémence, en 2nde également : « il faut absolument se renseigner sur les pratiques et les opinions du pays. Ceci permettra de s’imprégner de la culture et des habitudes que peuvent avoir les gouvernants et la population. Puis, il faut rechercher des faits d’actualités sur ce pays pour pouvoir le représenter au mieux, en tenant compte de la situation actuelle. Finalement, il faut connaître les relations que ce pays entretient avec d’autres afin d’éviter des paradoxes lors des débats ».

Quant à Yumin en 1ère, elle préfère avoir un pays qui a des opinions qui s’opposent aux siennes « car cela me permet de non seulement avoir une nuance dans mes pensées, mais aussi avoir un réel décalage entre le pays et moi-même qui me laisse alors une liberté plus importante dans la façon dont je présente mes discours qui peuvent être plus au moins scandaleux. »

Comme le rappelle Charles, « nous nous rappelons constamment que tout ce que nous disons ne devrait pas être une parole d’un point de vue personnel, mais plutôt une parole qu’aurait articulé le pays ».

 

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Quels sont les sujets qui vous touchent le plus ?

L’environnement, les droits humains, la pandémie et la santé en général sont des sujets qui touchent la majorité des jeunes. Juliette et Yumin sont elles touchées par le droit des femmes et surtout son émancipation qui est un combat encore d’actualité. « Je pense que c’est un sujet primordial qui n’est malheureusement pas assez abordé dans le contexte scolaire, donc en parler dans le contexte de MUN me permet de m’exprimer et d’être écoutée » nous dit Juliette.

Les problèmes socio-économiques, géopolitiques passionnent Enguerrand « Durant SIMUN, j’ai appris énormément sur de nombreux sujets comme la peine de mort à travers le monde ou encore les inégalités entre les genres » et Augustin « c’est l’essence des relations sociales entre individus, ou le comportement de chacun qui porte les fruits de la plupart des problèmes discutés en SIMUN, et qui permet de comprendre et de s'imprégner du reste des sujets. Plus précisément, les sujets concernant les problèmes sociaux et les inégalités dans les sociétés sont ceux qui me touchent le plus, spécialement lorsque la France est concernée ».

Les trafics en tout genre, l’armement, la guerre en Syrie et son flot de réfugiés, le terrorisme et l’esclavage moderne ont également passionnés ces diplomates en herbe.

 

Quelles influences sur l’ONU ont les résolutions que vous prenez à la fin des débats ?

Comme le dit Alma, « Il n’y a pas d’impact direct, mais nos résolutions, bien que faisables, forment des futurs politiciens, avec une ouverture d’esprit inouïe, l’esprit critique et le désir d'aider le monde ».

Certaines résolutions prises dans les différents MUN sont sélectionnées et étudiées par des membres de l’ONU. Ceci donne la parole aux jeunes à travers le monde et permet à ces potentiels futurs dirigeants, diplomates ou autres la possibilité d’exprimer leurs idées et qui sait peut-être, d’influencer certaines décisions.

« De façon réaliste, l’impact direct de nos résolutions rédigées par nous, les étudiants, sur l’ONU n’est pas substantiel, mais nous devons examiner la situation dans son ensemble. Chaque pas, grand ou petit, est encore un pas de plus vers la recherche d’une solution pour un monde meilleur. En participant à des conférences et en rédigeant ces résolutions, MUN crée de futurs politiciens, politiciennes et diplomates avec des solutions réelles, parfaitement efficaces et réalisables qui dépassent largement les compétences en pensée critique et en expression de leurs idées » selon Chloe.

 

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Vers quelle carrière aimeriez-vous vous orienter ?

Tous n’ont pas pour ambition d’embrasser une carrière diplomatique ou politique. La médecine ou la biologie, les études scientifiques ainsi que la recherche dans ces domaines attirent Luane en 1ère, Arianne, Charles et Azénor en 1ère également. Mathis se dirige plutôt vers une carrière en rapport avec l’informatique.

Luc, en 1ère s’oriente lui vers les sciences sociales ou le droit comme Francisca, élève de 2nde ainsi que Juliette et Yumin, attirées par le droit international ou le commerce.

Les relations internationales, les sciences politiques et le droit international attirent Joy et Chloe avec des débouchés en diplomatie pour Enguerrand et Augustin.

Clémence hésite entre des études scientifiques ou de gestion, Alma s’oriente plus vers une carrière littéraire, Milena dans l’agroalimentaire, Enzo se voit comme ingénieur et James aimerait devenir chercheur en paléontologie !

Certains hésitent encore comme Beatrice, Louis et Stella.

Ce sont donc des jeunes avec des profils et des aspirations de carrière très variés qui s’engagent dans le SIMUN et c’est sans doute ce qui fait la richesse des débats !

 

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Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l’IFS

La XVIIe édition du SIMUN aura lieu du 10 au 13 mars 2022.

 

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