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Mobilité - Airbus parie sur le ciel

DR. Airbus-skyways-project DR. Airbus-skyways-project
Le projet Skyways d'Airbus
Écrit par Cécile Brosolo
Publié le 29 janvier 2019, mis à jour le 29 mars 2019

À travers son projet Skyways à Singapour et la livraison de colis par drones sur le campus de la National University of Singapore (NUS) l’ambition d’Airbus est de démontrer la viabilité technique et économique de la mobilité urbaine aérienne, et de définir un cadre réglementaire approprié au survol des villes par des drones commerciaux et taxis volants.


En 2016, Airbus Helicopters s'est associé à la Civil Aviation Authority de Singapour pour développer la mobilité aérienne urbaine. Première étape d’une vaste feuille de route d’Airbus, le projet Skyways prévoit de livrer des colis de 2 à 4 kg aux étudiants et personnel du campus de la National University of Singapore en partenariat avec Singapore Post. Après un premier vol de démonstration concluant, en février dernier, le lancement du service est prévu dans les prochains mois. Le colis à livrer est chargé automatiquement sur la partie inférieure du drone depuis la « popstation » Singpost, par un bras articulé. Le drone, un octocoptère, suit alors une trajectoire entièrement automatisée vers la station de livraison désignée.

Pour Leo Jeoh, directeur Asie-Pacifique pour la sécurité aérienne chez Airbus Helicopters, responsable du design et chef du projet Skyways, « avec Skyways, notre objectif est de répondre, par la mise en œuvre du transport aérien sans pilote de marchandises, à toutes les questions techniques et réglementaires et aux préoccupations en matière de sécurité publique, d’infrastructures, etc... avant de développer le transport de passagers. C’est la première étape d'une stratégie globale pour la mobilité aérienne urbaine ». Skyways fait d’ailleurs partie d'une série de projets qu'Airbus mène dans le domaine de l'autonomie aérospatiale et la mobilité aérienne urbaine en particulier. Ainsi, Vahana est un taxi volant autonome monoplace de type avion électrique à décollage et atterrissage verticaux développé aux Etats-Unis par la division A3 (A cubed), et Cityairbus est un taxi aérien sans pilote 4 places, développé par Airbus Helicopters.

Avec son déploiement à NUS, Airbus souhaite analyser la gestion du trafic des systèmes volants sans pilote et proposer des solutions pour gérer les flux de circulation, contrôler et assurer la sécurité des vols. Car si l’enjeu est bien de définir la stratégie pour la mobilité urbaine de demain, la problématique reste d’organiser, sur le plan règlementaire, l’insertion des drones dans l’espace aérien urbain. « Nous étudions tous les aspects techniques, telles que l’autonomie, la sécurité et la fiabilité, mais aussi les exigences réglementaires et de certification. Nous utilisons les mêmes principes que pour l’aéronautique, avec le concept des couloirs aériens. Dans le futur, de nombreux drones se partageront l’espace aérien et il faut réguler le trafic. On peut parfaitement imaginer que les drones de loisir voleront à basse altitude et que les drones commerciaux comme le nôtre seront à une altitude d’environ 120 mètres (400 pieds), et différentes compagnies se partagerons les couloirs aériens au-dessus des villes », explique encore Leo Jeoh.

Pour convaincre les gouvernements et les villes, il est nécessaire d’apporter, notamment, la démonstration de la sécurité publique. « Dans notre approche de la conception des drones, nous utilisons notre expérience et notre expertise de constructeur aérospatial : nous utilisons la même approche et les mêmes principes que pour un avion tel que l’A350 ou l'un de nos hélicoptères. Cela signifie que nous assurons des niveaux de fiabilité et sécurité nettement plus poussés que les drones grand public actuels. Ces questions ont été au cœur de nos exigences de conception. Le défi technique est alors pour nous de trouver le bon équilibre entre sécurité, fiabilité et poids de l’appareil. En effet, la redondance des systèmes essentiels de pilotage alourdi inévitablement le drone, et il s’agit de faire les bons choix ». La cyber sécurité, en revanche, est un sujet relativement nouveau, même dans l'aérospatiale. « C’est une question que nous examinons pour nous assurer que ces véhicules autonomes sont sûrs. Nous utilisons une approche très traditionnelle en matière de conception des logiciels et des tests ».

Pour Airbus, la question n’est donc plus de savoir si la mobilité du futur sera ou non aérienne, mais de déterminer quand elle le sera. « Le projet skyways à NUS va nous permettre de comprendre tous les enjeux de l’opération et la maintenance d’un tel système, et nous permettre alors de passer à l’étape suivante. Nous avons des prototypes pour le transport autonome de passagers qui voleront d'ici la fin de l'année. Je pense que d’ici 5 ans, nous verrons les premiers démonstrateurs de ce type de véhicules, et pourquoi pas à Singapour ».

 

smart mobility
Article publié dans le dossier "Smart Mobility"

du magazine Singapour n°12

publié par lepetitjournal.com/singapour

Cecile Brosolo
Publié le 29 janvier 2019, mis à jour le 29 mars 2019

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