Lauréat du Prix Social/Humanitaire - remis par l'Ambassade de France - des Trophées des Français de Singapour 2021, organisés par Lepetitjournal.com, Jean-Philippe Beraud est aujourd'hui l'un des 5 Finalistes des trophées des Français de l'étranger 2022 ! Après 8 ans, basé à Jakarta, avec une responsabilité régionale à l’Institut de Soudure, expertise française du soudage, du contrôle et des alliages, Jean-Philippe est sollicité pour rejoindre un grand groupe dans la branche Pétrole & Gas. Il y reste pendant 4 ans et demi. Son engagement auprès de Special Olympics a été une révélation.
Comment êtes-vous entré en contact avec Special Olympics ?
A Singapour, j’ai intégré une équipe de triathlon fort sympathique et structurante. A cette occasion j’ai rencontré Raymond, un Singapourien qui est lui aussi athlète amateur et volontaire à Special Olympic.
Special Olympics est une organisation mondiale au service des athlètes ayant une déficience intellectuelle, qui travaille avec des centaines de milliers de bénévoles et d'entraîneurs chaque année.
C’est au niveau local - ici même à Singapour - que les 50 volontaires que nous sommes rencontrent 55 athlètes 2 fois par semaine les lundis et jeudis soir. C’est là que les perceptions commencent à changer et où se produit le miracle de la transformation.
Aujourd'hui, la mission de Special Olympics reste aussi vitale qu'elle l'était lorsque le mouvement a été fondé en 1968. Ce mouvement d'inclusion mondiale Special Olympics s'efforce de créer un monde meilleur en favorisant l'inclusion de tous, en mettant fin à la discrimination et en autonomisant les personnes ayant une déficience intellectuelle.
Qu’est-ce qui vous a orienté dans l’accompagnement des sportifs ayant un handicap ?
Nous avons tous ici beaucoup de chance, en expatriation, avec des bons métiers qui nous permettent de rester à Singapour. Étant sportif, et voulant redonner un peu de mon temps à ceux qui ont moins de chance que nous, Special Olympics était fait pour moi. Pour les activités « Social et Humanitaire » il est facile de donner de l’argent, mais je voulais aller plus loin, donner du sens et être dans du concret.
Quel est le plus grand défi ?
Notre plus grand défi est de montrer que cette pathologie n’est pas une fatalité et que ces individus peuvent travailler et s’intégrer en entreprise. Je pense que notre présence française ici à Singapour peut œuvrer localement au mouvement.
Par exemple, Eng Shen est atteint d’autisme et n’a marché qu’à l'adolescence. Grâce au sport et aux entraînements et avec une équipe de spécialistes en motricité, et beaucoup de détermination et du temps, à 32 ans, c’est l'athlète le plus performant à l'épreuve course longue distance. C’est possible grâce au sport, au soutien constant de la communauté et de ses parents. Ces derniers témoignent et constatent une amélioration considérable de sa condition physionomique et mentale. Le sport l’a aussi aidé à augmenter son niveau d’autonomie et d'interaction avec les autres, en famille et en entreprise.
Quels sports pratiquez-vous ?
Je pratique le triathlon avec pour objectif de faire un championnat du monde de la distance 70.3 ou semi – Ironman. Je bénéficie actuellement, avec mon club de triathlon, de l’enseignement d’un coach professionnel du triathlon ce qui me permet de progresser de semaine en semaine avec un plan d'entraînement structuré.
Accompagnez-vous les sportifs lors des compétitions ?
Je n’ai pas eu cette chance encore, et en effet, c’est un objectif lorsque la crise sanitaire se sera atténuée et que les frontières réouvriront.
Quel est votre activité professionnelle ?
Je suis maintenant chef d’entreprise pour une des 1.800 sociétés du groupe VINCI-Energies basé à Paris et Singapore. Je représente Comsip et Mentor sociétés de mise à disposition de personnel pour les métiers de l’énergies, dans les phases l’ingénierie, de construction et d’installation de champs éoliens ou d’unités de production de gaz naturel offshore par exemple. Je suis fier que ma société soit aujourd’hui focalisée sur le sujet de la diversité et de l’inclusion afin de devenir un employeur encore plus solidaire.
Gardez-vous des contacts en dehors des entraînements sportifs avec votre « poulain » et sa famille ?
Nous nous rencontrons 2 fois par semaine, mais nos contacts ne se limitent pas à cela, nous échangeons beaucoup sur les réseaux et échanges de photos. Une réelle relation d’amitié s’est créée.
Je suis très fier d’un de mes athlètes, Eng Shen, 32 ans, qui est assidu et ne rate jamais une session d'entraînement. Par un travail spécifique, en 4 mois il est passé sur 10 km d’une allure de 5:45 min/Km à 5:00 min/Km.
Cette progression est un exploit que peu de personnes avec leur pleine capacité peuvent réaliser. Alors cette performance est encore plus belle et louable pour une personne autiste.
Grâce au sport et aux entraînements et avec une équipe de spécialistes, beaucoup de détermination et le support inconditionnel de ses parents, il est l'athlète le plus performant à l'épreuve course longue distance.
C’est un honneur aujourd'hui de travailler avec lui et sa famille pour atteindre une performance olympique.
Par cette candidature au trophée des Français de Singapour, je souhaite porter la voix de l'autisme et des autistes aussi que de leurs familles qui réalisent un travail exceptionnel d’intégration et d’amélioration continue de leur condition difficile. Cette maladie n’est pas une fatalité et le sport permet en effet, de faire tomber bien des barrières.
C’est aussi un appel à candidature pour devenir à votre tour des volontaires une ou deux fois par semaine Notre communauté française, peut contribuer localement au mouvement de Special Olympics et se rendre disponible avec des réelles compétences sportives et d’encadrement.