Cité-jardin dynamique où tout semble possible, hub économique et aérien de l’Asie du Sud-Est, Singapour en fait rêver plus d’un. Mais, depuis une quinzaine d’années, les règles de séjour des étrangers se sont resserrées et complexifiées. Lepetitjournal.com vous explique les principaux traits de la réglementation actuelle pour un séjour de longue durée d’un étranger dans la cité-État.


Pour un séjour de moins de 90 jours (renouvelable une fois) à Singapour, les ressortissants de nombreux pays (Europe et Amérique du Nord notamment) n’ont pas besoin de visa pour entrer à Singapour. Mais si vous souhaitez y séjourner plus longtemps, voire y travailler, il vous faudra obtenir un visa adapté à votre situation. Quelle que soit la longueur de votre séjour, vous devez disposer d’un passeport valide pour plus de six mois et remplir la SG arrival card en ligne dans les trois jours précédant votre arrivée à Singapour.
Des restrictions croissantes sur le séjour des étrangers à Singapour
Bien que le taux de chômage reste assez bas à Singapour (de l’ordre de 3%), les Singapouriens sont de plus en plus réticents à l’arrivée de travailleurs étrangers, particulièrement dans les emplois et secteurs qu’ils convoitent. Il est vrai qu’aujourd’hui 40% des habitants de Singapour sont des étrangers, ce qui est occulté par la diversité naturelle de la société singapourienne.
Pour répondre à cette préoccupation, le gouvernement a progressivement rendu l’accès des étrangers au marché de l’emploi singapourien plus difficile par diverses réglementations, notamment des salaires minimums en fonction des postes occupés et de l’âge.

Vous souhaitez travailler à Singapour ?
Il existe plusieurs types de visas de travail (work pass) à Singapour selon votre situation
Le plus commun est l’Employment pass, pour lequel le salaire mensuel minimum varie de 5.600 à 10.700 SGD selon l’âge pour tous les secteurs hors finance (pour la finance les seuils sont environ 10% supérieurs). Mais chaque embauche d’étranger doit satisfaire un ensemble de contraintes assez complexes pour s’assurer qu’elle est vraiment nécessaire, notamment eu égard à ses qualifications, qu’une diversité de nationalités est maintenue dans l’entreprise, et que le pourcentage d’étrangers y reste limité (quotas différents selon les secteurs).
Pour des qualifications moindres, il y a le S-pass, pour lequel le salaire mensuel minimum varie de 3150 à 4650 SGD selon l’âge (règle à partir de septembre 2025), pour tous les secteurs hors finance (pour la finance les seuils sont environ 15% supérieurs). Mais là aussi d’autres contraintes doivent être satisfaites pour permettre l’embauche. Par ailleurs, le poste doit avoir été préalablement publié dans les sites et journaux locaux d’offres d’emploi pour permettre aux Singapouriens d’y postuler en priorité.
La demande de visa de travail est faite par l’employeur potentiel et le gouvernement singapourien reste souverain dans son attribution : il peut être refusé, même si tous les critères sont satisfaits. Il est donc hasardeux de débarquer à Singapour avec l’intention d’y travailler sans proposition d’un employeur validée par les autorités.
Il y a une demi-douzaine d’autres types de visa de travail, parmi lesquels le EntrePass destiné aux entrepreneurs qui souhaitent créer une entreprise à Singapour avec un projet innovant et des capitaux et le ONE Pass (Overseas Networks and Expertise pass) destiné aux profils caractérisés par un salaire d’au moins 30.000 SGD par mois ou une personnalité de premier plan dans le monde universitaire, la recherche, les ports, l’art ou la culture.

Travailler à Singapour, ce qu'il faut savoir
Vous accompagnez votre conjoint qui vient travailler à Singapour ?
Si votre conjoint dispose d’un Employment pass ou d’un S-pass (avec un salaire mensuel supérieur à 6000 SGD), vous pouvez demander, ainsi que pour vos enfants, un Dependant’s pass. Il vous permet non seulement de résider à Singapour aussi longtemps que votre conjoint, mais aussi de travailler pour une organisation avec un DP-Work Permit dans la mesure où les critères de ce dernier sont remplis, ou même de monter votre propre entreprise et d’y travailler via une Letter of consent.
Si vous n’êtes pas marié, mais que votre partenaire dispose d’un Employment pass ou d’un S-pass et gagne plus de 6000 SGD par mois, vous pouvez demander un Long term visit pass, qui offre des avantages comparables au Dependant’s pass.
Vous venez étudier à Singapour ?
Après avoir été admis pour des études à plein temps dans un établissement d’enseignement à Singapour, vous devez obtenir un Student’s pass. La procédure diffère légèrement selon le type d’établissement, mais vous devez l’initier en ligne depuis votre pays d’origine au moins quatre semaines avant le début des cours.
Étudier à Singapour : le guide complet
Vous venez faire un stage à Singapour ?
Ceci est possible avec un work holiday pass, qui permet à des personnes âgées de 18 à 25 ans, ayant fait des études universitaires, de rester jusqu’à six mois à Singapour pour y travailler ou pour y passer des vacances. Mais le nombre total de personnes bénéficiant de ce programme étant limité à 2.000, l’obtention de ce statut n’est pas garantie, même si on en remplit toutes les conditions.
Le statut convoité de résident permanent
Ce statut de résident permanent vous permet de résider à Singapour sans contrainte, mais son obtention, aujourd’hui très difficile, est à l’entière discrétion des autorités singapouriennes. De plus, si vous souhaitez voyager hors de Singapour, et y revenir, vous devez aussi disposer d’un reentry permit renouvelable, qui lui a une durée limitée (typiquement 5 ans). Si vous êtes hors de Singapour après l’expiration de votre reentry permit, vous perdez votre statut de résident permanent.
Un étranger qui n’est pas résident permanent, qui ne travaille ou n’étudie pas à Singapour, ou qui n’est pas apparenté à un citoyen singapourien, un résident permanent, ou un titulaire d’un visa de travail ou d’études ne peut pas séjourner à long terme à Singapour. Contrairement à d’autres pays de la région, il n’y a par exemple pas à Singapour de visa pour les retraités.

Le dynamisme de Singapour se reflète aussi dans l’évolution de sa réglementation. Nous vous invitons donc à consulter le site officiel de l’ICA (Immigration and Checkpoints Authority), organisme qui régit l’entrée et le séjour des étrangers à Singapour, pour voir s’il n’y a pas eu de changement depuis la date de publication de cet article et pour accéder à plus de détails. Par ailleurs, la Chambre de Commerce Française de Singapour (FCCS) peut vous conseiller si vous souhaitez venir travailler à Singapour.
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