Authentique, convivial, délicieux, de midi à minuit.
Béret et veston, nonchalance sympathique, regard un brin goguenard : Geoffrey Daurelle nous accueille simplement et chaleureusement dans son authentique bistrot-bar à vin qui fleure bon sa Bourgogne natale. Jeune, affable et super « pro ».
Gaston, c’est l’escargot devenu emblématique de la région, un prénom vintage « so French ! » facile à prononcer. Le concept, c’est un restaurant sans prétention mais d’une qualité irréprochable qui propose une carte courte et cohérente de spécialités bourguignonnes avec des ingrédients choisis et une magnifique cave de 220 références, dont la moitié sont purement de Bourgogne (mais pas exclusivement : il en faut pour toutes les bourses et pour tous les goûts).
Le décor soutient le concept : simple, naturel et chaleureux, en évitant le piège du cliché « Frenchy » : un mur recouvert de lattes de palette vernies en relief, un autre recouvert de pierres, un troisième attend une œuvre de street art ; petites tables et nappes blanches immaculées, lustres faits de caisses de vin.
La cave trône au centre, parois en verre tout autour : c’est le joyau de la maison. 50 % Bourgogne, 30 % autres origines françaises et 20 % étranger : une carte des vins sérieuse, intelligemment construite autour de valeurs sûres (2007 Gevrey Chambertain 1er crû « les Cazetiers », domaine Pierre Bourrée fils ; 2016 Saumur Champigny « La Marginale », domaine des Roches Neuves, $133 ; 2010 St Estèphe Dame de Montrose, 2d vin de Montrose, $200), de perles rares (1983 Nuits St Georges 1er crû « St Georges », domaine Pierre Bourrée Fils, $389 ; 2001 Château Léoville Barton 2ème Crû classé, $308 ; 1996 Côte Rôtie « La Mordorée » Mr Chapoutier, $332) et de quelques sommités pour amateurs plus qu’éclairés (2013 Romanée-St-Vincent Grand Crû, domaine de la Romanée Conti, $3250 ; 2010 Echézeaux Grand Crû, domaine de la Romanée Conti, $ 4163 ; 1996 Château Margaux 1er Crû classé, $1571 ; 2007 Saumur Champigny « Le Bourg » Clos Rougeard, $997). De quoi se faire vraiment plaisir. Marges volontairement limitées et l’espoir de développer des élans de dégustation répétés.
Musique de variétés… européennes des 20 dernières années : la Bourgogne est au centre de l’Europe !
À table : 2 menus au déjeuner 2 et 3 plats ($30 et $35) et une carte qui donne envie de tout essayer.
Incitation au partage avec des planches de charcuterie (terrine de sanglier, rillette de canard) à $19/34 et de fromage (Comté, Époisses, Brillat-Savarin) à $22/36 pour 2 à 4 personnes. Et pour les curieux, la planche Gaston avec charcuterie, fromage, gougères, rillettes de maquereaux, truite fumée, le fameux jambon persillé, les croquettes maison : $75. Planche repas pour 2 à 4 personnes.
Et c’est tellement bon que l’on peut (veut) reprendre de tout : Gougères en panier de 5 ($8), jambon persillé absolument, fameusement, irrésistiblement fondant et parfumé ($14), rillettes de maquereaux ($14).
Et les escargots tant attendus ! En mini-tartelettes (sans la coquille), sauce fluide légère et ultra goûteuse, servies chaudes. Astucieuse proposition pour ne pas effrayer les âmes sensibles et/ou non initiées. 6 ou 12 pièces ($15/28).
Une création maison 100 % réconfort, 100 % calories : jambon et époisses en croquettes minutieusement frites, 3 ou 6 croquettes ($9/18). Que ceux qui peuvent résister se désignent…
Les ayatollahs de la diététique : pas de panique. Gaston a aussi pensé à vous.
Salades-repas tout en fraîcheur et bonnes choses : la Jardin (tomates, agrumes, lentilles, lichettes de parmesan et œuf dur), petite ou grande ($10/15); et la Gaston, plus classique (œuf poché, jambon, bacon), ($14/22). Une option tarte tomate au pistou et chèvre frais excellente et légère, servie avec une salade verte ($12).
La fête du goût ne fait que commencer ; ce qui suit s’inscrit dans les grands classiques bourguignons, le plaisir immédiat, simple, fort et incomparable des « bons petits plats » mijotés, familiaux. Les incontournables :
* Œufs en Meurette, pochés en sauce au vin rouge, oignons, bacon et champignons ($13/21). Beaucoup d’amour dans les assiettes, beaucoup de tendresse dans la sauce.
* Truite à l’Aligoté, belle sauce blanche au vin blanc, têtes d’asperges et pommes de terre fondantes ($28).
* Le fameux Bœuf Bourguignon, la meilleure recette du monde puisque c’est celle de Mme Daurelle, la maman… Divine sauce au vin rouge qui a servi de marinade au paleron (partie charnue de l’omoplate, près du collier ; provenance : Australie), viande ferme et juste assez grasse pour garder son moelleux à la cuisson lente (3h), petits mini-légumes et purée recette Robuchon ($32). Sur l’échelle du bonheur à l’état brut, on frôle le sommet…
Moins d’exaltation dans les desserts. Classiques, à l’exception d’un éclair au cassis (baie typique de la Bourgogne) dont le mérite premier reste sa jolie couleur violine.
Ouvert non stop de midi à minuit, Gaston est un refuge, un remontant garanti, une petite bulle française rassurante, bienfaisante, délicieuse. Fréquentation régulière fortement recommandée.
Gaston – 25, Keong Saik Road – Singapore 089132 - T : 6909 8120 - Mrt Outram Park
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