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Flânerie musicale à travers les mots et les notes d’Aude Giraud

 Flanery, Aude Giraud Flanery, Aude Giraud
@Flanery
Écrit par Sabrina Zuber
Publié le 17 décembre 2020, mis à jour le 18 décembre 2020

Journaliste avant d’arriver à Singapour en 2014, Aude Giraud alias Flanery se consacre au développement d’une activité liée à la nature et à la beauté en ouvrant une boutique de compositions florales, Ask a French. Elle travaille surtout sur mesure et fait de chaque bouquet et composition florale un moment spécial, un message poétique. Nous sommes assez éloignées d’une démarche purement commerciale, la délicatesse et la beauté discrète et élégante de ses compositions obtiennent rapidement un franc succès et une clientèle assez fidèle et variée.

Puis en septembre 2019 un tournant s’annonce, Flanery décide de partir s’isoler en Nouvelle Zélande pour composer de la musique, en solitude et en communion avec la nature.

 

Pouvez-vous nous raconter comment cette évolution professionnelle s’est faite ?

A Paris j’étais journaliste de télévision chez C à vous ; j’avais l’habitude de travailler avec un rythme très soutenu, en produisant des reportages d’actualité avec très peu de temps à disposition.

Dès mon arrivée à Singapour j’ai été rapidement fascinée. Je me suis laissée absorber par mon environnement. J’habitais à Tiong Bahru et j’adorais acheter plein de fleurs au marché et décorer mon nouveau chez moi. En peu de temps, cela a pris de l’ampleur au point d’en faire une activité professionnelle.

Parallèlement, ma relation avec la musique est très ancrée, car j’ai grandi avec un grand-père dont j’étais très proche, qui était chanteur dans une chorale ; à 11 ans je me suis inscrite au Conservatoire de musique pour apprendre à jouer le violon alto. C’est à l’époque que j’ai commencé à composer des petits morceaux, ma muse inspiratrice étant mon hamster Jules !

La musique est restée dans ma vie car j’ai choisi des études de communication et de fil en aiguille je suis devenue programmatrice musicale chez Radio France. J’ai travaillé pour Le Mouv’ et France Inter, en particulier pour l’émission de Stéphane Bern, Le fou du roi, un programme qui présentait des groupes qui jouaient en live. C’était une expérience très nourrissante, qui m’a permis de rencontrer des musiciens de tous horizons.

A l’époque je n’aurais jamais cru pouvoir créer moi-même de la musique !

Une fois arrivée à Singapour et après avoir développé mon activité comme fleuriste, les questionnements existentiels que chacun se pose à un moment donné da la vie, sont arrivés. C’était une année intense, pendant laquelle j’ai écouté énormément de musique, surtout sur Spotify ; grâce à cette plateforme, j’ai découvert plein d’artistes dans lesquels je me suis retrouvée. Je pense qu’au niveau inconscient j’ai compris grâce à eux que je pouvais élaborer et raconter mon vécu d’une manière artistique et créative. J’avais surtout besoin de légèreté, ce que je souhaitais exprimer et transmettre avec ma musique.  

 

Est-ce que la légèreté est un besoin existentiel, pour vous ?

Oui, c’est essentiel pour moi. C’est l’antidote à la lourdeur et au mal-être. La légèreté est aussi une forme de liberté, car elle nous permet de nous élever et de nous « échapper » des difficultés et des contraintes. Il y a, je trouve, un message de résilience assez puissant.

Avec ma musique je ne cherche pas à plaire à tous, mais je cherche à toucher ceux qui sont sensibles à ce trait de mon langage expressif. J’aimerais qu’en écoutant ma musique, certains puissent y trouver un petit cocon.

 

Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?

Ça a été un très long chemin ! Des difficultés d’expression au début, avant de trouver les mots et les notes exactes qui correspondent à mon idée d’origine.

Des difficultés de sortir des distractions du quotidien. Je me suis isolée en Nouvelle Zélande, où j’ai passé 2 semaines dans un lieu exceptionnel où la solitude devient un compagnon créatif.

A part mon époux et mon cercle de relations plus proche, personne n’était au courant de mon projet, ce qui m’a aussi permis de partir “en sourdine” sans avoir à expliquer, ou convaincre personne de la justesse de ma décision.

 

flanery anne giraud
@Flanery

 

Où trouvez-vous vos sources d’inspiration ?

J’avais besoin de nature et d’immensité ; l’élément de l’eau est aussi important, comme métaphore du voyage et de la quête intérieure. Dans ce sens, la Nouvelle Zélande était pour moi une évidence.

Je compose très vite, à condition que ce soit le bon moment. Je note plein d’images et d’idées, puis je puise dans ces notes au moment de la composition.

Je ne me projette pas à demain quand j’écris ou je compose, je n’ai aucun but ou arrière-pensée, je laisse couler mes émotions et sensations. Je transcris ce que je ressens à un moment précis de ma vie. 

 

Oh boy cover  Flanery
Oh boy cover @Flanery

 

Après la publication du single ‘Oh boy” le 18 décembre, un album suivra vers la fin de 2021. Cet album, portant le même titre, a été masterisé aux États-Unis, au Michigan, et il est produit par Leonard Soosay, la référence pour la musique indépendante ici à Singapour. Une ambiance très internationale entoure donc ce premier album. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Leonard Soosay a été extrêmement patient avec moi et a su respecter mes temps et mes besoins. Il m’a dit tout de suite “J’ai envie de travailler avec toi car tu ne viens pas pour faire un ‘hit’ et que tu racontes une histoire à travers tes chansons.

A part une chanson acoustique en français, mes textes sont venus tout spontanément en anglais, qui est actuellement la langue dominant mon quotidien ainsi de mes préférences et goûts musicaux.

 

2021 sera sans doute une année spéciale car Flanery lance sa carrière musicale à l’international et deviendra aussi maman pour la première fois. Pouvez-vous nous partager vos émotions et vos pensées en perspective ?

Je ne me projette pas, c’est impossible pour moi de me projeter.

J’ai des émotions, certes, mais j’essaie de vivre dans le présent, dans la continuité de mon quotidien.

Encore plus de nos jours, puisque la pandémie nous a appris que c’est impossible de prévoir.

Il ne faut pas avoir peur de ce qu’on ressent sur le moment, de vivre dans le présent.

 

Rendez-vous à ne pas manquer avec Flanery et son premier single “Oh boy” dès aujourd’hui sur Spotify et Apple Music

 

Vous pouvez aussi suivre l’artiste sur Facebook et Instagram 

 

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