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INTERCULTUREL – Comprendre l’autre part de soi

Culture-i Interculturel expatriationCulture-i Interculturel expatriation
Écrit par Bertrand Fouquoire
Publié le 24 avril 2016, mis à jour le 1 juin 2018

Véronique Helft-Malz et Jordane Lienard viennent de créer Culture I.  Une entreprise, spécialisée dans l'interculturel dont le logo, en 8 piments dont 1 rouge, droit comme un I, dit toute l'ambition et la philosophie: la compréhension des autres part de soi ; il n'y a pas un chemin unique pour s'adapter sans perdre sa propre identité ; la vie en expatriation est aussi piquante que le piment qui fait monter et redescendre très vite. Explication de texte.

 

www.lepetitjournal.com/singapour - Comment est né votre projet ?
Jordane Liénard - Nous travaillons toutes les deux sur l'interculturel. Véronique enseigne à la Sorbonne-Assas et j'enseigne à l'ESCEN, une Ecole Supérieure de Commerce spécialisée dans l'économie numérique (depuis 2 ans les étudiants ? 52 en 2016, 100 peut-être en 2017 - ont la possibilité de passer un trimestre à Singapour). Nous nous sommes aperçues que nos méthodes de travail étaient similaires et que nous arrivions l'une et l'autre à la même conclusion quant à la manière d'aborder l'interculturel, pour lequel il existe une énorme demande.

Quel constat faites-vous de l'importance des questions interculturelles ?

Veronique Helft-Malz Culture I
Veronique Helft-Malz

Véronique Helft-Malz - Nous faisons le constat que l'interculturel, directement ou indirectement, est au coeur de nombreuses expériences qui se soldent par des échecs. 70% des greffes qui ne prennent pas dans le cadre de Joint Ventures seraient dus à des problèmes interculturels. Entre 16 à 40% des expatriations s'arrêtent plus tôt que prévu. Dans 99% des cas, c'est pour des raisons interculturelles. Il ne s'agit pas seulement de savoir travailler avec des collègues de cultures différentes dans son équipe, mais aussi de gérer des relations commerciales, des filiales? L'expatriation est un flux qui ne va pas s'épuiser. Même en temps de crise, les entreprises continuent d'envoyer une partie de leurs cadres à l'étranger. Les études montrent qu'on va être de plus en plus exposé à l'autre, que ce soit en expatriation ou ailleurs.

Comment abordez-vous le sujet?
JL - L'idée c'est de donner des clés de compréhension, de déconstruire les stéréotypes pour reconstruire. Le sujet est large. Nous avons choisi de cibler l'entreprise en nous appuyant sur un outil : le quotient culturel. L'intérêt d'un tel outil est qu'il permet de faire le point sur des questions telles que : suis-je culturellement compatible ? Ai-je une appétence spontanée pour la différence ? L'avantage du quotient culturel est qu'il n'apporte pas une réponse binaire mais fait apparaître un profil composé de forces et de faiblesses.  

Comment décririez-vous ce qui fait la spécificité de votre approche ?
VHM - Notre conviction c'est que tout part de la connaissance de soi. Il faut avoir l'honnêteté d'identifier ce dans quoi on est à l'aise et ce qui constitue des freins. A cet égard l'enjeu est de sortir d'un schéma normatif dans lequel on s'oblige à se conformer à un modèle hypothétique de « suradapté culturel » dans lequel on devrait tous, pour survivre dans la jungle de l'interculturel, développer une sorte de super intelligence culturelle.

JL - Par rapport à ce modèle classique, les questions que nous posons et auxquelles nous proposons d'apporter des réponses sont simples : suis-je naturellement porté(e) vers l'interculturel ? Est-ce que le fait de ne pas l'être empêche d'avancer ? Comment identifier et déconstruire les stéréotypes pour reconstruire ma pensée ?

VHM - Nous nous positionnons comme des accélérateurs d'agilité culturelle. Il faut casser les préjugés pour ouvrir la possibilité d'une relecture de la réalité, particulièrement en ce qui concerne la réalité vécue par les autres. Nos parcours respectifs, le mien dans le domaine de la politique, celui  de  Jordane  dans le domaine de la culture, de l'art et de la religion, nous permettent d'offrir 3 entrées privilégiées.

JL - l'idée c'est d'accompagner chaque personne dans un travail qui passe successivement par le test de ses motivations (ai-je envie d'aller vers l'autre et de m'adapter), l'identification de ses connaissances et de ses croyances, la construction d'une stratégie pour avancer dans le champ de l'adaptation culturelle et enfin la mise en mouvement et la confiance dans l'action.

Qu'est-ce que le Quotient Interculturel (QI) sur lequel vous vous appuyez ?
JL - Nous avons sélectionné un test après avoir réalisé de nombreuses recherches. C'est un outil qui permet à chacun de s'évaluer face à la différence culturelle dans la sphère professionnelle ou privée.

Première formation les 23 et 30 mai 2016

Jordan Liénard Culture I
Jordane Liénard

JL - Nous lançons les 23 et 30 mai prochain une formation grand public qui permettra, le premier jour, d'explorer la connaissance de son « soi culturel », et la semaine suivante de mettre en mouvement, dans ce que nous appelons le « chemin vers l'autre ». Cette formation est fondée sur un questionnaire préparatoire sous forme d'auto-évaluation, de 2 jours de formation suivis d'un entretien individuel de restitution du Quotient Interculturel. Cette formation, par groupe d'une quinzaine de personnes, se déroulera en français dans les locaux de la Singapore Management University. Elle sera l'occasion d'un questionnement sur l'Asie. Comment aller vers la culture de l'autre sans perdre son identité ? Jusqu'où puis-je m'intégrer sans me perdre ou m'assimiler?

VHM - On propose notamment un retour sur G Hofstede qui est incontournable dans ce type d'approche, ou sur des auteurs tels que François Jullien. Cela permet de porter l'attention sur certaines dimensions, par exemple le rapport au temps, dont les approches différentes d'une culture à l'autre fondent des modes de fonctionnement qui sont sources de mécompréhensions. Les Français, par exemple, ont besoin de passer par la théorie tandis que l'attitude des asiatiques privilégie beaucoup l'observation. La démarche est très individualisée : chacun doit pouvoir sortir avec sa propre analyse.

Comment prévoyez-vous de décliner cette formation par la suite ?
JL - Dès la rentrée prochaine, nous envisageons de prolonger ce premier séminaire par d'autres formations, cette fois en anglais, qui s'adresseront aux entreprises, certaines spécialement aux DRH, et mettront l'accent sur des problématiques professionnelles spécifiques.



 

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