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Entretien avec Thierry Zaveroni, Grand Maître de la Grande Loge de France

À l’occasion de sa venue à Singapour le 3 juin 2025, lors d’une conférence publique à l’Alliance française, le Très Respectable Grand Maître Thierry Zaveroni nous livre sa vision de la Franc-maçonnerie, son engagement personnel et les enjeux d’un ordre discret dans un monde en mutation.

Thierry Zaveroni, Grand Maître de la Grande Loge de France.Thierry Zaveroni, Grand Maître de la Grande Loge de France.
Thierry Zaveroni, Grand Maître de la Grande Loge de France.
Écrit par Laurence Huret
Publié le 19 mai 2025, mis à jour le 21 mai 2025

 

Définir la Franc-Maçonnerie, c’est tenter de nommer l’indicible.

 

1. Pour nos lecteurs qui connaissent peu la Franc-maçonnerie, comment définiriez-vous l’esprit et la vocation de la Grande Loge de France ?

Définir la Franc-Maçonnerie, c’est tenter de nommer l’indicible, d’exprimer ce qui relève d’une expérience vivante, intime, transformatrice. La Grande Loge de France est un Ordre initiatique fondé sur une tradition pluriséculaire, dont la vocation est double : élever l’Homme vers sa propre lumière, et faire de cette élévation une force de fraternité. Elle n’est ni un club philosophique, ni une société charitable ou politique. C’est un lieu de transmission, une école de liberté intérieure. Nous y pratiquons le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), rigoureux dans sa forme, immense dans ses résonances. Ce rite propose une symbolique riche et une méthode progressive.

Notre vocation est initiatique. Elle conduit chaque Frère sur un chemin de transformation intérieure, loin des dogmes et des injonctions sociales. Cette démarche irrigue la vie. Être Franc-Maçon, ce n’est pas fuir le monde, c’est y entrer autrement, armé de silence, de symboles et de lumière. 

La Grande Loge de France s’inscrit dans la lignée des bâtisseurs, des philosophes des Lumières, des artisans de la République. Elle est une voie exigeante, une fraternité en action.

 

Nos principes reposent sur une tradition vivante.

 

2. Votre institution est souvent perçue comme secrète. Pourquoi, selon vous, la Franc-maçonnerie continue-t-elle de susciter fantasmes et méfiance ?

La Franc-Maçonnerie n’est pas une société secrète, mais une société discrète. Ce n’est pas un art de dissimulation, mais une discipline de l’intime. Le secret que nous évoquons est celui d’un vécu à préserver. Cette discrétion est une vertu : elle protège ce qui est fragile, sacré, ce qui ne se livre pas au premier regard. L’expérience initiatique ne se raconte pas, elle se vit dans le rituel, dans la parole transmise. Le fantasme d’un secret inavouable vient des peurs projetées. Nos rituels sont publiés depuis longtemps, mais ce qu’on ne peut vulgariser, c’est la profondeur du vécu et du lien fraternel.

Historiquement, le « secret » fut une cible des régimes hostiles à la liberté. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Francs-Maçons furent traqués, car porteurs d’une pensée libre et spirituelle. Aujourd’hui, ce sont les complotistes, les extrémistes, les fondamentalismes qui s’en nourrissent. À cela, nous opposons constance, exemplarité, fidélité à nos principes : tolérance, liberté de conscience, respect de l’autre.

La Franc-Maçonnerie réaffirme, dans ce monde saturé de bruit, le droit au silence, à la lenteur, au symbolique. Elle n’est pas secrète : elle est sacrée.

 

Nos principes reposent sur une tradition vivante.

 

3. Quels sont les grands principes qui fondent l’engagement maçonnique aujourd’hui, à l’ère du numérique, de l’individualisme et de l’instantanéité ?

L’époque contemporaine est marquée par l’accélération, la fragmentation, le bruit. L’engagement maçonnique prend alors un sens nouveau, presque subversif : il réhabilite la durée, la profondeur, l’écoute, la lenteur. Nos principes reposent sur une tradition vivante. Nous considérons l’Homme comme un être perfectible, en marche vers un accomplissement intérieur qui passe par la connaissance de soi, l’élévation de l’esprit, le respect de l’autre.

Dans nos Loges, nous valorisons le symbolique sur la technique, le rituel sur l’instantané, la parole méditée sur l’opinion rapide. Le silence que nous cultivons est une préparation à l’écoute véritable. Le symbole, une clef qui ouvre des portes que la raison seule ne peut forcer. Nos travaux sont ouverts à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers. Non pour imposer une vision du divin, mais pour rappeler que tout ne se réduit pas à l’utile, que l’Homme peut s’élever.

Dans une époque qui absolutise le “moi”, nous réhabilitons le “nous”. L’initiation maçonnique est une voie de résistance au confort des certitudes. Elle invite à faire de sa vie une œuvre.

 

Conférence publique à l’Alliance française par la Grande Loge de France  (413276)

 

 

Singapour n’est pas qu’un lieu : c’est une cité-monde, un archipel d’identités, un pont entre Orient et Occident.

 

4. Pourquoi avoir choisi Singapour pour organiser cette réunion publique ? Quel message souhaitez-vous adresser à ce public international et francophone ?

Singapour n’est pas qu’un lieu : c’est une cité-monde, un archipel d’identités, un pont entre Orient et Occident. Cette ville incarne une forme d’unité dans la diversité, ce que la Franc-Maçonnerie s’efforce de bâtir. En venant ici, nous répondons à un appel silencieux : celui de l’universalité. Là où d’autres imposent des modèles, nous venons proposer un chemin, une parole de sens, une présence fraternelle.

À ce public francophone et international, je veux dire que la Franc-Maçonnerie n’est ni un vestige ni une nostalgie. Elle est un levain, une fermentation intérieure qui prépare les pains de demain. Dans un monde soumis à la rentabilité et à l’urgence, il est encore possible de bâtir des espaces de silence, de dialogue, de quête. L’universel que nous portons n’est pas un nivellement, mais une ascèse.

La Grande Loge de France ne vient pas pour séduire mais pour témoigner, fidèle à son rite, à son histoire, à son appel vers la Lumière.

 

Notre présence en Asie du Sud-Est – en Thaïlande, au Vietnam, au Cambodge – répond à une soif de sens.

 

5. La Grande Loge de France a-t-elle une présence ou des liens en Asie du Sud-Est ? Et plus largement, quelle est sa vocation à l’international ?

Notre vocation dépasse les frontières, non par ambition, mais parce que la fraternité ne connaît pas de murs. Notre présence en Asie du Sud-Est – en Thaïlande, au Vietnam, au Cambodge – répond à une soif de sens.

Le Rite Écossais Ancien et Accepté, que nous pratiquons, est une langue commune entre les Maçons du monde entier. Il relie l’Apprenti de Paris au Maître de Buenos Aires, dans un même compagnonnage symbolique. Là où nous ne sommes pas présents formellement, nous veillons à ce que nos Frères puissent poursuivre leur chemin dans des structures respectueuses de nos principes fondamentaux. Notre Grande Chancellerie accompagne, avec discernement, le développement d’ateliers là où la demande est sincère et conforme à l’esprit du Rite. Mais toujours avec prudence et respect des contextes locaux.

Notre vocation internationale est d’abord spirituelle : une Franc-Maçonnerie qui parle au cœur de l’Homme, où qu’il soit, quelle que soit sa langue. Une voix fidèle, qui invite à la rencontre et à la transmission.

 

Singapour est une arche entre les cultures, un espace de résonance.

 

6. Dans une société multiculturelle et ouverte comme celle de Singapour, quels défis ou dialogues la Franc-maçonnerie peut-elle nourrir ?

Singapour est une arche entre les cultures, un espace de résonance. C’est dans ce type de contexte que la Franc-Maçonnerie peut donner sa pleine mesure : non comme un système de pensée, mais comme une méthode de rencontre. Elle ne gomme pas les différences, elle les relie. Elle ne prétend pas résoudre les tensions du monde, mais enseigne le respect du silence de l’Autre, la parole contenue, l’accueil des singularités.

En Loge, chacun dépose symboliquement ses appartenances à la porte du Temple. Non pour les nier, mais pour les offrir à la lumière commune. Dans une société plurielle, la Franc-Maçonnerie est un art de la voûte : elle enseigne à sceller les pierres diverses dans une même arche. Elle n’appelle pas à l’uniformité, mais à l’unité.

Mais cette unité exige un travail intérieur : affronter sa propre pierre brute, tailler, polir. Car la paix ne se décrète pas. Elle se construit, lentement, à l’aide de l’Équerre, du Compas et de la parole vraie.

 

Quand viendra le moment de transmettre le maillet, je le ferai avec la joie silencieuse du devoir accompli.

 

7. Quel a été votre parcours personnel au sein de la GLDF jusqu’à devenir Grand Maître ? Que représente cette fonction pour vous, humainement et spirituellement ?

J’ai 64 ans. J’ai servi la nation pendant près de quarante ans dans la Marine nationale, au sein du bataillon de marins-pompiers de Marseille. Un métier de secours et d’engagement, exercé sans bruit mais avec ferveur.

Ma vie maçonnique a commencé en 1985, au sein de la Loge « Stella Maris » à Marseille. Elle est pour moi une boussole intérieure, un port d’attache. J’y ai reçu les outils du travail maçonnique, j’y ai été Vénérable Maître. J’ai ensuite exercé diverses responsabilités fédérales : Grand Expert Adjoint, Premier Grand Maître Adjoint, puis élu au Conseil Fédéral à plusieurs reprises. Enfin, j’ai été élu Grand Maître par mes Frères réunis en Convent.

Ce maillet que j’ai reçu n’est pas un bâton de commandement. C’est un outil de transmission, une charge portée non par ambition, mais par fidélité. On ne devient pas Grand Maître, on sert comme Grand Maître. Humainement, cette fonction vous oblige. Elle vous confronte à vous-même, elle vous élève si vous restez à l’écoute. Spirituellement, c’est une ascèse. Elle invite à l’exemplarité sans ostentation, à la parole juste, à l’attention fraternelle.

Quand viendra le moment de transmettre le maillet, je le ferai avec la joie silencieuse du devoir accompli, dans la certitude que ce qui a été construit l’a été collectivement, dans le respect du Rite et de chaque Frère.

 

 

Conférence sur la franc-maçonnerie par le Grand Maître de la Grande Loge de France

 

 

Nous ne suivons pas la modernité, nous la traversons. Avec constance. Avec la lumière du Rite pour boussole.

 

8. Comment conciliez-vous tradition maçonnique et modernité dans votre gouvernance ? La GLDF est-elle en transformation ?

Concilier tradition et modernité, ce n’est pas faire des compromis. C’est vivre une fidélité créatrice. La tradition n’est pas la répétition du passé, mais la transmission du feu. La Grande Loge de France ne cède pas aux modes. Elle se régénère par le travail des Loges, l’intelligence des Frères, la mémoire vivante du Rite. Ce que nous construisons est durable, initiatique, essentiel.

Mais fidélité ne veut pas dire immobilisme. Le Rite lui-même est un processus de transformation. Notre gouvernance suit cette logique : rigueur, écoute, transformation progressive. Nous avons engagé des dynamiques nouvelles : politique culturelle, ouverture au monde profane, réflexion sur les grandes questions contemporaines (intelligence artificielle, fin de vie, écologie), appels à la fraternité et à la paix. Nous avons modernisé nos outils de communication, renforcé notre présence dans les territoires et à l’international, sans jamais toucher à nos fondements : le GADLU, les Trois Grandes Lumières, la souveraineté des Loges.

Nous ne suivons pas la modernité, nous la traversons. Avec constance. Avec la lumière du Rite pour boussole.

 

 

La Grande Loge de France vous invité à une conférence publique sur le thème :  "Être Franc-Maçon aujourd’hui à la Grande Loge de France : 
Entre Tradition et Modernité", à Singapour, le 3 juin 2025.
La Grande Loge de France vous invité à une conférence publique sur le thème :  "Être Franc-Maçon aujourd’hui à la Grande Loge de France : Entre Tradition et Modernité", à Singapour, le 3 juin 2025.

 

 

La culture, chez nous, est l’alliée du Rite, l’espace du dialogue entre les symboles anciens et les idées d’aujourd’hui.

 

9. En tant que Grand Maître, y a-t-il des causes ou des combats qui vous tiennent particulièrement à cœur aujourd’hui ?

Je parle plutôt de fidélité que de combats. La première, c’est celle de la fraternité. Dans un monde divisé, elle est un acte, une posture, un engagement silencieux. La seconde, c’est la jeunesse. Elle attend une voie, un cadre, une transformation intérieure. La Franc-Maçonnerie lui propose une méthode, un silence structurant, un compagnonnage. La troisième fidélité est culturelle. La culture est un vecteur de transmission vivante. D’où le Salon du Livre de la GLDF en 2025, et l’ouverture de la Librairie du 8 à Paris.

Nous avons aussi lancé des rubriques littéraires et culturelles accessibles à tous sur notre site. La culture, chez nous, est l’alliée du Rite, l’espace du dialogue entre les symboles anciens et les idées d’aujourd’hui.

Enfin, je suis fidèle au Rite. Il n’y a pas de Franc-Maçonnerie sans lenteur initiatique, sans verticalité symbolique. Le sens ne se décrète pas : il se révèle dans le silence du Temple, dans l’écoute, dans la lente transformation du soi. Mon rôle est de veiller à ce que ces fidélités demeurent vivantes et fécondes.

 

La Franc-Maçonnerie n’est ni une instance de médiation politique ni une force de réparation immédiate. Mais elle peut être un ferment de réconciliation intérieure.

 

10. Quel rôle peut jouer la Franc-maçonnerie dans un monde fracturé ?

Dans un monde traversé par les ruptures, la Franc-Maçonnerie n’est ni une instance de médiation politique ni une force de réparation immédiate. Mais elle peut être un ferment de réconciliation intérieure. Elle n’est pas un parti, ni une religion, ni un syndicat. Elle est un foyer discret d’unité. Elle travaille à réconcilier ce qui est épars – en premier lieu, l’Homme avec lui-même.

Notre époque est marquée par la crise du sens, les conflits, le repli. L’Homme moderne est informé, mais souvent désorienté. Il entend sans écouter, réagit sans agir.

Dans ce vide de verticalité, la Franc-Maçonnerie offre une parole non spectaculaire, mais structurante. Dans la Loge, croyants, agnostiques, spiritualistes s’assoient côte à côte, unis dans le travail silencieux du Rite. Le silence est notre première réponse au vacarme. Le symbole, notre antidote au langage dévoyé. Le rituel, notre discipline. Le tracé sur le tapis, notre manière de refaire le monde, selon l’harmonie.

Être Franc-Maçon, c’est bâtir un Temple intérieur. Et espérer, par cette élévation, que se lèvera un jour le Temple extérieur de l’humanité réconciliée.

 

Notre spiritualité n’est pas dogmatique, ni religieuse : elle est initiatique.

 

11. Comment la spiritualité de la Grande Loge de France s’articule-t-elle avec les enjeux contemporains ?

Notre spiritualité n’est pas dogmatique, ni religieuse : elle est initiatique. Elle procède d’un éveil intérieur, d’un travail sur soi, d’une lente conversion du regard. Elle ne cherche pas à expliquer le monde, mais à l’habiter autrement. À lui redonner profondeur, symbolisme, vibration.

Dans une époque marquée par l’utilitarisme, elle offre la gratuité du geste. Là où tout se monnaye, elle propose le silence. Là où les certitudes s’entrechoquent, elle ouvre à la quête.

Le Grand Architecte de l’Univers n’est pas un dogme, mais un principe de transcendance, une orientation vers l’harmonie. Chacun le comprend selon sa sensibilité, mais tous reconnaissent ce besoin de ne pas être le centre. Cette spiritualité est pleinement contemporaine : face aux dérives technologiques, à la crise écologique, à la précarité des âmes, elle est une colonne de sagesse.

À la Grande Loge de France, nous ne prétendons pas donner des leçons. Mais nous travaillons. Sur les grands enjeux, nous proposons une parole lente, enracinée, symbolique. Elle ne cherche pas à convaincre, mais à éveiller. Elle est une offrande. Un engagement. Elle relie. Elle oriente. Et elle nous rappelle que la liberté commence là où commence le lien à plus grand que soi.

 

Interview de Guillaume TRICHARD, Grand Maitre du Grand Orient De France

 

 

La Franc-Maçonnerie peut offrir aux jeunes générations un espace de silence structurant, un compagnonnage symbolique, une éducation du regard et de l’écoute.

 

12. Quel regard portez-vous sur les jeunes générations ?

Je porte sur elles un regard d’espérance exigeante. Une espérance initiatique : celle qui croit en leur capacité de bâtir, de s’élever, de se transformer.

Beaucoup de jeunes grandissent dans un monde sans boussole, saturé d’informations, mais pauvre en transmission. Et pourtant, je vois en eux une immense soif de sens, une quête d’absolu, même silencieuse. Ils ne veulent pas d’un modèle à suivre, mais d’un chemin à tracer. Pas de dogmes, mais des outils. Pas de discours, mais une présence. La Franc-Maçonnerie peut leur offrir cela : un espace de silence structurant, un compagnonnage symbolique, une éducation du regard et de l’écoute.

Notre méthode est à contre-courant du monde contemporain : lente, rituelle, exigeante. Mais c’est justement ce contre-courant qui attire. Dans le Temple, on n’est pas utile, on est essentiel. On n’est pas évalué, on est reconnu. Ce que les jeunes attendent, c’est une initiation vraie, une verticalité libre. Et nous avons, nous aussi, beaucoup à recevoir d’eux. Leur lucidité, leur énergie, leur capacité à interroger notre transmission, réveillent notre propre exigence.

La Lumière ne se garde pas. Elle se donne, se partage, se transmet. Je souhaite que la GLDF soit pour eux une arche ouverte, un lieu d’élévation.

 

La Franc-Maçonnerie propose un axe, une méthode, une éthique de l’être. Elle n’est pas là pour séduire, mais pour réveiller.

 

13. Enfin, quel message aimeriez-vous adresser à ceux qui viendront vous écouter à Singapour ? Et comment imaginez-vous l’avenir de la Franc-maçonnerie ?

Je viens à Singapour comme un Frère parmi d’autres, avec une parole lente, silencieuse, mais profondément vivante. Je viens dire ceci : il est encore possible de s’élever dans un monde qui s’effondre. Encore possible d’aimer dans un monde qui se divise. Encore possible de bâtir un Temple dans un monde saturé de murs.

La Franc-Maçonnerie n’offre pas des solutions. Elle propose un axe, une méthode, une éthique de l’être. Elle n’est pas là pour séduire, mais pour réveiller. Pour rappeler que, dans le tumulte, il existe encore des lieux de silence, de lenteur, de Lumière. Son avenir n’est pas une stratégie. C’est une flamme à entretenir. Si nous restons fidèles à notre mission – transmettre, éveiller, servir – alors nous aurons toujours notre place.

Je crois en une Franc-Maçonnerie fidèle à ses rituels, consciente de sa mission initiatique, ouverte mais pas diluée, fraternelle mais pas fusionnelle. Et si, dans 10, 20 ou 50 ans, un jeune frappe à la porte du Temple, non par curiosité, mais parce qu’il a entendu cet appel silencieux : « Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les dieux », alors la chaîne d’union ne sera pas rompue. Et la Lumière continuera de circuler, de génération en génération.
 

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