C’est le destin qui amène Béatrice Caisson à Singapour. Sa sœur Lila y habite et elle vient lui rendre visite en 2009. En parlant avec elle, elle comprend que la culture tahitienne n’est absolument pas représentée sur l’ile. Beatrice et sa sœur adorent danser et ce faisant, Beatrice ressent un profond désir de se reconnecter avec son pays. Elle décide de rester et de créer son école de danse.
La danse comme une évidence
A Tahiti, tout le monde danse et elle commence à danser à l’école comme tous les enfants. Elle reste dans son beau pays jusqu’à la fin de sa scolarité, puis Béatrice quitte Tahiti à l’âge de 19 ans. Elle a envie d’expérimenter la vie à l’étranger et s’en va.
Pendant 4 ans et demi, elle va vivre à Paris, au Japon et en Chine… puis Singapour. Elle travaille d’abord dans un bureau tout en animant un atelier de danses avec sa sœur, juste pour le plaisir de danser. Très vite la passion prend le dessus et Béatrice décide de fonder son école Tahiti Danse Fitness. Il n’y a pas énormément de tahitiens à Singapour et rien n’existe au niveau culturel. Elle a donc tout à faire.
Une danse méconnue mais pas pour longtemps
Au début, personne à Singapour ne connait Tahiti et les danses tahitiennes. « J’ai vraiment dû tailler dans la roche pendant les 3 premières années, mais mon succès vient d’un acharnement total et de m’y être dédier corps et âme. »
Béatrice amène la danse tahitienne à la portée de toutes par son programme appelé Tahiti Danse Fitness. Il offre à la fois des cours de Tahiti Danse, danse tahitienne traditionnelle appelée « Ori Tahiti », et Tahiti Fitness, des cours de danse tahitienne fitness, qui est un cours plus cardio mais qui mélange des pas de danse tahitienne et de l’aérobic. C’est très facile à suivre.
« Ce cours attire beaucoup de personnes de tous les pays car il allie la danse et le fitness tout en restant à la portée de tous. Ça permet d’apprendre la danse tahitienne par des petites chorégraphies faciles à suivre. »
Avec Béatrice, on danse de 3 à 75 ans
Depuis cette année, il y a des classes pour tous les âges ! Les élèves ont de 3 à 75 ans ! Il y a des groupes pour tout le monde : les toddlers de 3 à 5 ans, les kids de 6 à 12 ans, les adolescents qui dansent avec les adultes, et les seniors. « Je suis ravie, j’ai toujours aimé les personnes âgées, j’ai grandi avec ma grand-mère et j’adore travailler avec les mamies ! » Les danseuses seniors sont essentiellement singapouriennes et les yeux de Béatrice pétillent quand elle en parle.
La danse tahitienne est une activité joyeuse et qui célèbre la vie. Toute personne qui est dans cet état d’esprit est la bienvenue aux cours de Béatrice.
Un bon moyen de faire connaitre la culture tahitienne
Depuis le début, Béatrice organise des spectacles à Singapour. Elle organise des ateliers de danse tahitienne et même un marathon ! « On appelle ça un Tamure marathon. Ça se fait à Tahiti mais aussi en France ou dans d’autres pays. Ça dure 4 heures où on danse, on danse, on danse ! Nous avons à chaque fois 300 à 500 personnes. »
Mais ce qui tient à cœur Béatrice, c’est que chaque évènement a un but caritatif. Depuis 10 Tahiti Danse Fitness est venu en aide à des milliers de personnes à travers la danse tahitienne, en particulier la Croix Rouge de Singapour mais aussi des associations qui viennent en aide aux enfants handicapés. « J’ai toujours grandi avec ça, ma maman a toujours été bénévole et elle m’a transmis ces valeurs. A travers l’enseignement de la danse tahitienne, j’aimerais transmettre et développer ces valeurs d’altruisme et d’amélioration de soi. »
Des projets pour ces prochaines années
Beatrice vit au jour le jour et le futur se développe petit à petit. Mais ce qui l’honore c’est d’officialiser la culture polynésienne lors du prochain Festival Voilah!. En effet, elle a été invitée par Anthony Chaumuzeau à participer à cet évènement et c’est une grande fierté pour elle.
Beatrice enseigne également en ligne et cette méthode se développe très bien. « J’ai des instructeurs qui ouvrent des communauté Tahiti Danse Fitness et qui partagent et portent cette philosophie basée sur l’altruisme et l’amélioration de soi par la danse. Nous avons plusieurs communautés dans le monde, aux Etats-Unis, en Corée, au Japon, en Norvège et à Singapour. »
Beatrice aimerait également développer les échanges touristiques entre Singapour et Tahiti. Cela s’est fait dans d’autres pays par des personnes qui ont voulu faire connaitre leur pays d’origine à leur pays d’adoption.
Béatrice a écrit un livre : « From Passion to Paycheck, Teaching What You Love » (Vivre de sa Passion, Enseigner ce qu’on aime). Il a pour but d’accompagner les personnes qui veulent se lancer comme elle dans l’enseignement. « Vivre à Singapour, y être entrepreneur, c’est très dur. Les coûts sont très élevés ici et la clientèle très irrégulière, c’est comme travailler sur des sables mouvants, il n’y a aucune stabilité » dit-elle. Par ce livre elle souhaite aider les personnes dans ce parcours difficile. Il sera publié cette année.
Béatrice souhaite remercier sa famille, son équipe et toutes les personnes qui l’ont soutenue durant ces 10 dernières années, sans qui cette école ne serait pas ce qu’elle est.