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Alexia Delhaye – A Singapour depuis sa plus tendre enfance

Alexia DelhayeAlexia Delhaye
Écrit par Laurence Huret
Publié le 2 mai 2021, mis à jour le 11 octobre 2021

Arrivée à Singapour à l’âge d’un an avec ses parents, Alexia Delhaye a passé toute sa vie dans la cité-Etat ! Après une crèche locale et une maternelle anglophone, elle rejoint le Lycée français (IFS) en CP, jusqu’à la terminale. Le Bac en poche, elle prend la décision de poursuivre à Singapour son parcours  universitaire et intègre l’école hôtelière Vatel qui la passionne. Malgré les difficultés professionnelles engendrées par la pandémie dans les secteurs de l’hôtellerie et de l’événementiel, Alexia s’est accrochée pour rester à Singapour et travaille actuellement au service commercial de The Vintage Wine Club.

 

Alexia, quel est votre parcours ? Comment êtes-vous arrivée à Singapour ?

Je suis arrivée un peu avant mes 1 an en septembre 1998. La société pour laquelle mon père travaillait à Paris lui proposé une expatriation à Singapour. Mes parents n’ont pas refusé car, ayant habité à Manille en 1984-85 pour la coopération de mon père à l’Ambassade de France, ils ne rêvaient que d’une seule chose, revenir vivre en Asie du Sud Est ! Le contrat proposé à mon père était initialement d'une durée de 2 ans mais à la fin de cette période il a re-signé pour deux ans, puis deux ans,… jusqu'à il y a quelque jours où il a signé son départ en retraite !

En ce qui concerne mon parcours, j’ai été à la crèche locale en bas de ma rue, dans un Community Center, où j’étais la seule européenne d’un groupe de 15 enfants. J’ai ensuite été à Eton House, une maternelle anglophone. Puis mes parents trouvaient important que je suive le programme français, donc j’ai été au LFS de mon CP à ma Terminale pour passer mon BAC ES en Juin 2015. Il y a bientôt 6 ans, le temps passe vite !

 

Alexia Delhaye

 

Quels souvenirs gardez-vous de Singapour dans les années 2000? Quels sont les évènements qui vous ont le plus marqués ? 

Au début des années 2000, j’étais encore très jeune donc je n'ai pas de souvenirs très marquants du pays en lui même, sauf certains quartiers qui se sont métamorphosés au fil des années. Je vois la différence avec les photos que mes parents me montrent en comparaison. En grandissant à Singapour, et contrairement à ce que l’on peut faire en France, j’ai commencé à prendre des taxis toute seule à l’âge de 9 ans sans avoir peur qu’il m’arrive quoique ce soit. Cette sécurité m’a permis de pouvoir être libre de sortir sans que mes parents soient inquiets. Cela étonnait tout le monde, lorsque je racontais cela pendant mes vacances en France.

Puis aussi étant au centre de l'Asie du Sud Est, j’ai eu la chance de découvrir pratiquement tous les pays de la région: au début, avec ma mère, nous suivions mon père lors de ses missions à l’étranger, puis par la suite lors de vacances scolaires et enfin depuis 6 ans avec mes amis. 

Une année marquante pour moi a été l’année 2015, celle de mon Bac. Elle a représenté la fin de l’enfance et l’entrée dans la vie d’adulte avec le début des études supérieures. Pas facile de décider à 17 ans ce que l'on veut faire comme études et où les faire…  Rester à Singapour ou partir (comme la grande majorité des élèves du lycée)? J’ai finalement fait le choix de rester et de faire un Bachelor en management hôtelier à Vatel qui a un campus à Singapour. Le retour des vacances d’été 2015 à été un moment de doute. Je découvrais un nouveau Singapour, sans le  lycée, sans mes amis et des études que j’allais commencer. L’adaptation n’a pas été facile car je me suis retrouvée dans un environnement totalement international. Mais avec les nouvelles rencontres à mon école et les cours qui m’intéressaient beaucoup, je me suis vite rendue compte que j’avais fait le bon choix.  Et paradoxalement, au cours de mes études j'ai décidé de m’expatrier à Paris pour un stage de 6 mois.

 

Alexia Delhaye

 

Quels ont été les challenges professionnels et personnels auxquels vous avez dû faire face?

Comme challenge personnel, je pense comme beaucoup d’expatriés que c’est d’être loin de la famille. Etant fille unique, j’apprécie encore plus de rentrer en France pour voir mes grands-parents, mes oncles et tantes, mes cousins. Mais cela va faire bientôt 2 ans que je ne suis pas rentrée. Alors que hors Covid, je rentrais au moins 2 fois par an. 

Côté professionnel, la pandémie a changé beaucoup de choses pour moi. La société pour laquelle je travaillais depuis 7 mois a dû licencier une bonne partie de son équipe à cause de la crise sanitaire. 2 semaines plus tard, nous étions en « lockdown » avec du coup de faibles chances de trouver un nouvel emploi. J’avais comme projet de commencer un Master mais à cause de la situation, j’ai décidé de décaler d’un an. Pendant les deux mois de « lockdown » je me demandais si j’allais retrouver un jour un travail. Ayant fait mes études dans l'hôtellerie et ayant travaillé dans le secteur de l’événementiel, j’avais conscience que c'était un secteur n’offrant plus d'emplois. Puis à la fin du « lockdown », j’ai rapidement pu trouver un travail temporaire, le temps pour moi de trouver autre chose de plus stable. Puis, grâce à un contact et grâce à mon statut de Permanent Resident, j’ai eu l'opportunité de postuler chez « The Vintage Club », au service commercial. J’ai passé l'entretien et j’ai été prise. D’une situation compliquée et instable, j’ai eu une nouvelle opportunité. Et je remercie énormément mes collègues actuels, car j’apprends tous les jours et j’adore !

 

Quel appui vous ont apporté les différentes institutions françaises ?

Je dois beaucoup à la direction du LFS et à mes professeurs qui m’ont soutenue tout au long de mes 12 années passées là-bas. J’ai le souvenir d’une équipe présente, à l’écoute et mettant tout en œuvre pour m’amener jusqu’au Bac. Si certains qui me lisent se souviennent de moi, j’en profite pour les remercier à nouveau.

Et pour ce qui est des autres institutions françaises, je n'ai pas encore eu l'opportunité d'être en contact avec elles, mais cela ne saurait tarder... 

 

Alexia Delhaye

 

Comment voyez-vous la situation actuelle à Singapour dans le contexte de la pandémie ?

En tant que bon Français, on râle parce qu’on n’a pas notre liberté, mais objectivement je pense que Singapour est l'un des meilleurs pays où vivre lors de cette pandémie. Ici, c'est « Business as usual ! » Nous pouvons aller au travail, nous déplacer librement, aller au restaurant, faire des activités sportives et même partir en croisière… Et ne pas avoir la peur d’attraper le virus, car la probabilité de l’avoir est minime. Mais c’est vrai que, comme tout le monde, je n’attends qu’une seule chose : pouvoir repartir et faire des week-ends à droite à gauche.

 

Comment envisagez-vous votre avenir ?

Dans un premier temps et tant que la situation mondiale est ce qu'elle est, je n’ai aucune raison de quitter Singapour. J’y ai ma famille proche, un bon groupe d'amis et j'ai un travail intéressant… Mais dans un deuxième temps, j’ai toujours en tête de faire un Master qui me fera découvrir d’autres horizons, ou pas...

 

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Dans le cadre de l’anniversaire des 20 ans de lepetitjournal.com, l’édition de Singapour a souhaité donner la parole et mettre en lumière des Français et francophones résidant à Singapour depuis une vingtaine d’années.

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