La marine singapourienne adopte le système autonome de guerre des mines développé par Thales, intégrant des drones et l’intelligence artificielle, pour renforcer la sécurité maritime du détroit de Malacca. Quatre systèmes Pathmaster doivent être livrés à Singapour à partir de 2027 pour une mise en service prévue en 2028.


Dans un contexte de menaces maritimes croissantes, Singapour a choisi Thales pour moderniser sa capacité de lutte contre les mines sous-marines. Ce partenariat marque une première en Asie pour le groupe français dont la technologie innovante est déjà déployée en Europe.
Selon le Bureau maritime international (BMI), les actes de piraterie et les vols à main armée dans le détroit de Singapour ont presque quadruplé au premier trimestre de 2025 par rapport à la même période en 2024. Le détroit de Malacca, axe maritime vital reliant l’océan Indien au Pacifique, est devenu un point névralgique de sécurité.
La piraterie refait-elle surface dans le détroit de Singapour en 2025 ?
Singapour à la conquête de l’autonomie navale
Le géant français de la défense a annoncé lundi 19 mai 2025 qu’il fournira à la marine de Singapour quatre systèmes autonomes de lutte contre les mines sous-marines. La solution, baptisée Pathmaster, permettra à la marine de la République de Singapour « de détecter, classifier et localiser avec précision et en temps réel les mines dans l'un des détroits maritimes les plus fréquentés de la région », précise le groupe Thales sur son site officiel.
Pour Thales, ce contrat représente une première en Asie : « Ce nouveau contrat témoigne de la confiance que la marine de la République de Singapour accorde aux technologies navales de Thales », a souligné le vice-président des systèmes sous-marins, Sébastien Gueremy.
Thales à Singapour : une longue présence dans de nombreux domaines de pointe
Thales est un groupe industriel français spécialisé dans l’aérospatial, la défense, la sécurité et le transport terrestre. Présent dans plus de 68 pays, il est reconnu pour ses innovations dans les domaines de l’électronique embarquée, la cybersécurité et l’intelligence artificielle (IA).
Le système Pathmaster comprend un sonar, un outil d’analyse des données et un système de gestion de mission assurant la coordination en temps réel des composants en mer. Le sonar est remorqué derrière un bateau autonome muni d’un câble allant jusqu’à 200 mètres de profondeur. Les images récoltées sont ensuite envoyées en temps réel à un centre à terre, puis traitées à l’aide de l’IA. « Il y a des kilomètres carrés d’images qui sont faites du fond, et si c’était simplement un œil humain qui devait analyser, ce serait extrêmement chronophage » a déclaré Philippe Commarmond, directeur de la lutte contre les mines de Thales, lors d’un point de presse. Le premier des quatre systèmes sera livré en 2027 et mis en service en 2028, a-t-il ajouté.
Singapour de nouveau en tête des cités maritimes du monde
Alors que drones et IA redessinent les contours de la guerre navale, Singapour fait le choix de l’innovation pour défendre ses intérêts maritimes. Avec Thales dans ses eaux, la cité-État est parée pour une nouvelle ère de défense navale.
Sur le même sujet
