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ÉCONOMIE – Le potentiel discret des marchés de l’ASEAN

ASEANASEAN
Écrit par Cécile Brosolo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 27 février 2017

Complexes en raison de leur diversité, les marchés de l'ASEAN représentent un potentiel important pour les entreprises françaises, particulièrement dans un contexte marqué, en 2016, par le ralentissement du commerce mondial et par le léger recul, après 4 années de hausse, du nombre d'entreprises exportatrices. Le point, avec Arnaud Leretour[1], Directeur de Zone Business France Asie du Sud Est, basé à Singapour.

Malgré un ralentissement de l'économie mondiale en 2016 et une dégradation de son déficit commercial[2], la France s'impose comme l'un des pays les plus attractifs en Europe et se place au 3ème rang mondial des pays exportateurs de services grâce à une économie dynamique, créative et innovante, et des start-up qui foisonnent, prêtes à conquérir les marchés grâce à leur inventivité. Dans ce contexte, Business France aide les entreprises françaises à s'exporter.

L'ASEAN, 10 marchés distincts

« Pour comprendre l'Asie du Sud-Est, il faut d'abord s'intéresser aux dix pays qui la composent, qui sont extrêmement différents les uns des autres, en termes de développement, de richesses naturelles, de populations et de revenu par habitant. Il faut comprendre que l'ASEAN n'est pas un marché, mais dix marchés distincts dont les différences sont particulièrement marquées » explique Arnaud Leretour, Directeur de Zone Business France Asie du Sud Est, en poste à Singapour.
Les niveaux de développement des pays de la zone ASEAN font le grand-écart dans les classements de la Banque Mondiale. Six pays font en effet partie de la catégorie à « revenus intermédiaires inférieurs » (Birmanie, Cambodge, Indonésie, Laos, Vietnam et Philippines), deux  présentent des « revenus intermédiaires supérieurs » (Thaïlande et Malaisie), tandis que Singapour et Brunei font partie des pays à « revenus élevés ».

« Compte tenu de ces disparités, tous les secteurs d'activité ne vont pas intéresser tous ces pays de la même façon. Notre rôle est de conseiller et d'orienter les entreprises françaises en fonction de notre connaissance du marché, afin qu'elles se lancent dans un effort à l'export là où se trouvent les débouchés commerciaux », poursuit A. Leretour.

Tout savoir sur BUSINESS FRANCE

Business France est une agence créée le 1er janvier 2015 par fusion entre UBIFRANCE et l'Agence française pour les investissements internationaux. Elle est sous la tutelle du ministère de l'Économie et des Finances, du ministère des Affaires étrangères et du Développement international et du ministère de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire.

Les missions:

-  Aider au développement international des PME et ETI et de leurs exportations
-  Informer et accompagner les investisseurs étrangers en France
-  Promouvoir l'attractivité et l'image économique de la France, de ses entreprises et de ses territoires
- Gérer et développer le Volontariat International en Entreprise (VIE) 

Un réseau

 - 1 500 collaborateurs expérimentés
 - 28 partenaires en région
 - 93 bureaux et correspondants dans le monde

BUSINESS FRANCE c'est:

 - 10 000 PME et ETI bénéficiaires chaque année des solutions Export
 - 1 entreprise sur 2 qui conclut ou négocie un courant d'a aires dans les 6 mois (I)
 - 9200 VIE en poste

À l'inverse, ces pays ont pour point commun une forte dépendance à l'égard des multinationales étrangères, qu'elles soient asiatiques ou occidentales, et d'être engagés dans les accords internationaux de libre-échange. La région représente un marché potentiel important pour les entreprises françaises à l'export. Cependant, aucun pays de l'ASEAN ne figure dans la liste des dix principaux partenaires commerciaux de la France, qui représentent à eux seuls près des deux tiers des échanges (65%). Premier client de la France dans la région, Singapour est seulement le 14ème client de la France à l'export, et le 3ème de la zone Asie-Océanie (derrière la Chine et le Japon). Le 2ème client de la France en ASEAN, l'Indonésie, n'est que le 37ème client mondial de la France.

Faire connaître l'ASEAN en France et choisir les secteurs porteurs à l'export

Pour Arnaud Leretour, « les Français ne connaissent pas suffisamment les pays d'Asie du Sud-Est et se heurtent, outre la barrière de la langue et de l'éloignement, aux difficultés interculturelles importantes dans les négociations avec des partenaires asiatiques. Pour aider nos entreprises à l'export dans la région, nous devons donner en premier lieu de la visibilité, en France, sur cette zone riche en potentiel. Ensuite, il faut discerner, pays par pays, les secteurs qui peuvent s'exporter et emmener des entreprises là où il y a un marché intéressant.

Aujourd'hui en Malaisie et en Indonésie par exemple, il y a une réelle volonté politique de résoudre les problèmes d'infrastructures et de développer le pays économiquement. A Singapour, les secteurs porteurs sont en particulier les nouvelles technologies, l'industrie des clean tech, l'agroalimentaire et la santé. Il y a indéniablement à Singapour une attention particulière à porter à la FinTech et à la cyber security ».

 

Cécile Brosolo (www.lepetitjournal.com/singapour), Mardi 28 février 2017.

A lire:

- notre article: Pierre Gattaz, à la tête d'une délégation du Medef en Indonésie, en Malaisie et à Singapour : ici

- l'article de l'édition de Jakarta : Medef, bilan de la visite de Pierre Gattaz à Karkarta: ici 

 


[1] Arnaud Leretour a débuté sa carrière professionnelle en tant que Directeur de Cabinet de Jacques Douffiagues, maire d'Orléans. Il rejoint ensuite le Cabinet du ministre délégué aux Transports en 1986 avant d'être nommé Directeur au Conseil Général de la Réunion en 1990. En 1991, il est nommé Directeur Général de SVP International. En 2002, il est nommé conseiller technique au cabinet de François Loos, ministre délégué au Commerce  extérieur. Il exerce ensuite les fonctions de Chef des Missions Économiques de Chicago en 2003 et de Düsseldorf en 2006. En 2008, il devient Directeur Général Adjoint d'UBIFRANCE et Directeur des Opérations. Après 4 ans à la direction de l'ensemble de la zone Amérique du Nord (États-Unis et Canada), il est, depuis septembre 2016, Directeur de Zone Business France Asie du Sud Est en poste à Singapour.

[2] Selon la synthèse des résultats 2016 du commerce extérieur - Ministère de l'Economie et des Finances, Ministère des Affaires étrangères et du Développement international. Rapport Matthias Fekl, le déficit commercial des échanges de biens se dégrade en 2016 pour s'établir à 48,1Md?. Suite à un recul comparable à celui connu en 2015, la balance des échanges de service est équilibrée en 2016, tandis que l'excédent du négoce international progresse pour la 7ème année consécutive (23,5Md?). Après 4 ans de hausse, le nombre d'exportateurs est en léger recul en 2016 (-0,6%), à 124 100. http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/433008

 

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