Que retenir de la Fashion Week de Shanghai Printemps Eté 2025 ?

Une édition placée sous le signe du renouveau 

Entre créateurs émergents et grandes marques internationales, cette Fashion Week a démontré une volonté d’allier esthétique, technologie et durabilité. Les défilés se sont succédé dans des lieux emblématiques tels que XINTIANDI, SUHE HAUS et NEW BUND 31, accueillant des centaines de collections. Les marques locales 8ON8 et XUZHI ont célébré des anniversaires marquants, tandis que le duo SHUSHU/TONG a clôturé LABELHOOD par un défilé hommage à ses dix ans de création.
Côté international, Adidas a présenté son projet « Power of Three », fusionnant sport, musique et mode, et H&M a poursuivi son programme de collaborations créateurs. Des labels venus de Corée (EENK), des États-Unis (Climate Project), mais aussi de France, d’Italie et du Vietnam ont renforcé la dimension mondiale de l’événement.
Cette édition s’est distinguée par une recherche d’équilibre entre avant-gardisme et accessibilité, entre héritage culturel chinois et influences globales. Shanghai confirme ainsi son ambition : devenir une capitale créative où prône l’innovation stylistique.

SHUSHU/TONG et Mark Gong : la rébellion au féminin

Deux noms ont particulièrement marqué cette édition : SHUSHU/TONG et Mark Gong, symboles d’une nouvelle féminité affranchie et expressive.
Pour célébrer les dix ans de leur marque, fondé en 2015 à Shanghai, Liushu Lei et Yutong Jiang ont dévoilé une collection inspirée du film Cléo de 5 à 7, explorant le rapport entre beauté et existence. Leur héroïne, la « Shushu/Tong girl », devient plus rebelle, moins soumise au regard extérieur.
De son côté, Mark Gong, designer Shanghaien a lancé Sa collection « Catch Us If You Can », inspirée du film Thelma et Louise, célèbre une féminité intrépide, prête à s’émanciper des conventions sociales. Sur un podium évoquant l’Ouest américain, les mannequins portaient vestes en cuir craquelé, dentelles déchirées et accessoires détournés, conçus en collaboration avec la marque de bijoux YVMIN.
Ces deux univers, bien que distincts, convergent vers un même message : une mode imposante et affirmé s'inspirant des classiques pour mieux les revisiter. Dans cette édition, les podiums deviennent ainsi le reflet d’une génération qui revendique son audace et sa complexité.

Minimalisme, denim et héritage culturel

Au-delà des noms phares, la Fashion Week de Shanghai SS26 a mis en lumière plusieurs tendances majeures. Le denim s’impose comme matière reine : décliné en jupes, bustiers, robes et pantalons, il traverse tous les styles, du streetwear décontracté à une élégance retravaillée. Les créateurs, comme RuirUiruI, réinventent cette toile populaire en jouant sur les volumes, les superpositions et les découpes.
Le minimalisme s’affirme également, avec des couleurs sobres et des coupes épurées, contrastant avec des détails conceptuels : ceintures transformées en tops, éléments industriels détournés en accessoires, ou encore références humoristiques à la culture urbaine.
La dimension culturelle reste centrale depuis plusieurs année. L'identité Chinoise est affirmée par : plusieurs marques, dont SUNCUN, ont revisité les qipaos traditionnels et les motifs floraux chinois, tout en intégrant des touches contemporaines et des matières légères. Ce dialogue entre héritage et modernité illustre la singularité de la scène shanghaïenne, où chaque défilé devient une conversation entre passé et futur.
Enfin, le street style autour des défilés a confirmé le dynamisme de la jeunesse chinoise : créative, audacieuse et parfaitement consciente des enjeux écologiques et identitaires que porte la mode d’aujourd’hui.