Le public de Shanghai a vibré dimanche lors du Grand Prix de fleuret 2025 avec la victoire éclatante de Choi Chun-yin. À 27 ans, le Hongkongais a décroché l’or en battant l’Italien Tommaso Marini 15-12, améliorant sa performance de 2019 où il avait décroché le bronze. Le champion olympique Cheng Ka-long décroche aussi un podium avec le bronze. L'entraineur français Grégory Koenig se confie à notre journal sur cette double victoire.
« Gagner aujourd’hui me rend vraiment heureux »
« Une compétition formidable, Choi Chun-yin et Cheung Ka-long ont été vraiment exceptionnels », s’est réjoui leur entraîneur, Grégory Koenig. « On n’était vraiment pas loin d’avoir les deux en finale, ce qui aurait été absolument incroyable. » Numéro 32 mondial, Choi a su renverser les pronostics dans une compétition relevée.
Il partage le podium avec son compatriote, le double champion olympique Cheung Ka Long, et l’Italien Giulio Lombardi, tous deux médaillés de bronze. Choi a impressionné par sa régularité sur les deux jours de compétition : il avait déjà montré sa solidité dès les poules. « Il a tiré absolument parfaitement du début à la fin. Mentalement et physiquement, il était vraiment au top », souligne Koenig. Le fleurettiste hongkongais confirme ainsi son retour en forme au meilleur moment, dans une discipline de plus en plus disputée.
Chez les femmes, l’Italienne Martina Favaretto a confirmé son statut en dominant la numéro 1 mondiale et championne olympique, l’Américaine Lee Kiefer, sur le score net de 15-11. Elle s’offre ainsi un troisième titre de Grand Prix, tandis que ses compatriotes Martina Batini et Arianna Errigo partagent le bronze.
Une relève prometteuse pour la Chine
La performance collective chinoise a aussi marqué les esprits : 17 tireurs nationaux ont atteint le tableau final à 64. Parmi eux, Zeng Zhaoran (20 ans) et Guo Yifan se sont hissés jusqu’en quarts de finale. Zeng a particulièrement brillé en battant le Japonais Kazuki Limura, champion olympique par équipes à Paris, 15-11 après une série fulgurante de 9 touches consécutives.
« Je connais bien Limura, nous avons été rivaux chez les juniors. Il a beaucoup de techniques qui valent la peine d’apprendre. Cette victoire montre que ma mentalité s’est beaucoup améliorée », a confié Zeng à l'issue du tournoi. Éliminé ensuite par Choi (15-8), il garde la tête haute : « Ce qu’il me manque, c’est l’adaptabilité sur place. Affronter des athlètes comme lui me fait progresser. »
L'apport des entraineurs français
De son côté, Cheung Ka Long poursuit une reprise maîtrisée après ses exploits olympiques. « Faire le podium, c’est top. Je ne veut pas le mettre trop tôt sous pression avant les prochaines grosses échéances, les Mondiaux à Hong Kong en 2026 et les JO 2028 », précise Grégory Koenig. Un retour en forme applaudi, dans une équipe en pleine reconstruction. « Pour le futur, j’espère que mes jeunes pourront percer un peu plus, mais pour le moment, avoir les deux sur le podium, c’est extraordinaire. Je suis heureux et fier », conclut le coach.
Le succès de l'escrime hongkongaise ne doit rien au hasard. Depuis plusieurs années, la région investit massivement dans ce sport, tant en infrastructures qu'en formation. Un élément clé de cette réussite réside dans l'apport des entraîneurs français. Grégory Koenig, à la tête du fleuret, a joué un rôle déterminant dans l'ascension de Cheung Ka-long, médaillé d'or aux Jeux de Paris 2024. Plus récemment, Gauthier Grumier, champion olympique à Rio en 2016, a été nommé entraîneur de l'équipe d'épée de Hong Kong, renforçant ainsi la présence française dans le staff technique. Shanghai 2025 aura confirmé deux choses : l’élite hongkongaise est toujours au rendez-vous, et la relève chinoise est déjà en marche.
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