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La Chine a la cote en Arabie Saoudite

Au Moyen-Orient, un produit financier saoudien basé sur des actions hongkongaises est devenu le plus important de la zone dans son domaine. Voici une preuve supplémentaire de l’intérêt réciproque entre l’Arabie Saoudite et la Chine !

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En 2014, date de cette photo, la bourse saoudienne n'avait pas encore beaucoup de rapport avec la Chine (photo Amanda Lee sur Creative Commons).
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 17 novembre 2024, mis à jour le 6 décembre 2024

 

L’Arabie Saoudite mise sur la Chine

Parmi les produits financiers, un ETF se caractérise par le fait que son cours cherche à suivre l’évolution d’un indice boursier. Ainsi, en France, si le propriétaire d’un PEA (plan d’épargne en actions) ne peut pas investir directement dans des actions américaines du Nasdaq, il peut investir dans des ETF gérés en Europe qui reflètent cet indice new-yorkais.

Dans ces conditions, l’importance relative des ETF dans chaque région du monde relève de plus en plus de la géopolitique et permet de savoir qui mise sur qui. En Arabie Saoudite, depuis le 30 octobre, un ETF qui suit des actions cotées à Hong Kong est désormais le plus important fonds négocié de cette nature du Moyen-Orient. En effet, dès le début de leur opération conjointe, ses deux émetteurs, le Saoudien Albilad Capital et le Hongkongais CSOP Asset Management ont récolté plus de 1,2 milliards de dollars avec ces produits. Le record du plus grand ETF de finance islamique, jusqu’ici détenu par Al Rayan Qatar à Doha, a été battu.

 

 

Des investissements saoudiens de grande ampleur

Ce cas d’investissements moyen-orientaux dans l’économie chinoise n’est pas isolé. Dans le domaine des ETF, un autre produit de ce type a été lancé dès le lendemain par SABInvest, une filiale de la Saudi Awwal Bank. Appelé le SAB Invest Hang Seng Hong Kong ETF, il suit les actions de Hong Kong.

Encore plus directement, le fonds souverain d’Arabie Saoudite multiplie les investissements dans les nouvelles technologies chinoises. Il a notamment investi dans Hongshan Capital, le puissant fonds hongkongais dirigé par Neil Shen, mais aussi dans 5Y Capital, basé à Shanghai, et Yunqi Partners, un autre fonds chinois.

Il faut rappeler qu’en décembre 2022, lors de la visite de Xi Jinping à Riyad, l’Arabie Saoudite avait signé un grand nombre d’accords avec la Chine, pour une valeur totale de 29 milliards de dollars. Depuis, la monarchie pétrolière a été invitée à rejoindre les Brics, et le processus est toujours en cours malgré l’absence du prince héritier MBS à Kazan en octobre 2024.

 

 

La Chine mise aussi sur l’Arabie Saoudite

Dans l’autre sens, la Chine assure Riyad de ses achats d’hydrocarbures sur le long terme. Ainsi, l’Arabie Saoudite représente à elle seule 18% de ses importations de pétrole. En contrepartie, le royaume a développé l’usage du yuan dans ses transactions, tout comme le Qatar ou les Emirats, qui bénéficient de la même assurance d’achat de la part de Pékin. Par exemple, la Chine a notamment signé deux contrats hors-normes d’approvisionnement en gaz liquéfié auprès de Qatar Energy. Ces contrats, d’une durée de 27 ans, font partie des plus longs jamais conclus.

De même, la région administrative spéciale de Hong Kong n’est pas en reste dans le rapprochement économique avec l’Arabie Saoudite. Ainsi, en ce mois de novembre 2024, le fonds d’investissement saoudien et la HKMA, l’autorité monétaire hongkongaise, ont signé un protocole d’accord pour créer un fonds d’investissement commun doté d’un milliard de dollars. Les investissements seront centrés dans des secteurs jugés stratégiques en Arabie Saoudite, comme l’industrie manufacturière, les énergies renouvelables, la santé et les fintechs. Les marchés seront prioritairement confiés à des entreprises ayant des liens avec Hong Kong ou la Grande Baie.

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