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Alibaba, nouveau trésor de la bourse de Hong Kong ?

Mercredi 28 août, le géant chinois du commerce électronique Alibaba a fait de la bourse de Hong Kong son lieu de cotation principal, avec Wall Street. Cette décision renforce aussi bien l’entreprise que la place financière asiatique.

Alibaba Group bureau de Xiong'anAlibaba Group bureau de Xiong'an
Le bureau d'Alibaba à Xiong'an en Chine (photo N509FZ sur Creative Commons).
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 8 septembre 2024, mis à jour le 12 septembre 2024

Alibaba enfin coté en Chine

Au regard de l’histoire du groupe fondé par Jack Ma, cela pouvait ressembler à un paradoxe, mais jusqu’au 28 août, Alibaba avait depuis 2014 une cotation primaire à Wall Street (au New York Stock Exchange), et seulement une cotation secondaire à Hong Kong depuis 2019. En obtenant le droit de convertir cette dernière en statut primaire (à égalité avec New York), le géant chinois du commerce électronique vient de réparer un échec passé : en 2020, Pékin avait fait capoter un projet d’introduction en bourse d’Ant Group, sa filiale spécialisée dans les services financiers.

Désormais, c’est bien la maison-mère, Alibaba, qui est cotée sur la place financière de Hong Kong, et cela devrait lui être très bénéfique. En effet, les investisseurs du Mainland vont désormais avoir le droit d’acheter des actions du groupe à Hong Kong, et ils disposeront même ainsi d’un accès simplifié aux marchés internationaux par ce biais. Selon Bloomberg News, cela pourrait apporter à Alibaba un afflux de capitaux estimé à 19,5 milliards de dollars US lors des six prochains mois.                      

Alibaba, le roi des valeurs de Hong Kong

D’ores et déjà, à Hong Kong, l’action Alibaba est rapidement devenue un poids lourd dans les échanges. Vendredi 6 septembre, dans la composition de l’ETF Tracker Fund of Hong Kong, elle représentait 7,31% de l’indice, soit le deuxième rang derrière HSBC Holdings (8,48%) et devant AIA Group Limited (5,93%). Il faut dire que, dans le domaine du commerce électronique, il existe une forte prime au premier entrant. Fondée le 28 juin 1999 à Hangzhou, Alibaba a notamment été la deuxième entreprise asiatique à passer le cap de 500 milliards de capitalisation en 2018, après Tencent. C’est à cette époque que s’est imposé l’acronyme Batx (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) pour désigner l’équivalent chinois des Gafam.

Aujourd’hui, même si le leadership d’Alibaba dans le commerce électronique est contesté en Chine par Douyin et surtout le spécialiste des prix bas PDD Holding, le groupe présidé par Joseph Tsai détenait encore une part de marché de 46% en 2023. A cela, il faut ajouter une forte présence à l’étranger, comme par exemple à Singapour avec la plateforme Lazada.

De même, le groupe s’est diversifié dans d’autres secteurs. Il détient par exemple depuis 2015 le journal South China Morning Post. Il possède aussi une société de production et de distribution de cinéma, Alibaba Pictures, ou encore une société de cloud computing, Alibaba Cloud.

Alibaba pourrait cacher un trésor

Le cours actuel de l’action pourrait être une bonne opportunité selon plusieurs conseillers. Ainsi, le 1er septembre, le site 247wallst.com citait Alibaba parmi les trois valeurs sous-cotées qui pourraient gagner 25% cette année, ou plus. En effet, un certain nombre de politiques de l’entreprise plaisent aux investisseurs, à commencer par des rachats d’actions à hauteur de 12,2 milliards, le versement de premiers dividendes ou son potentiel de croissance.

Par ailleurs, parmi les dernières actualités du groupe, il existe aussi de nombreuses bonnes nouvelles. Ainsi, Alibaba vient de s’associer à Mastercard et Cardless pour lancer une carte de crédit. En Chine, il a intégré WeChat Pay (de Tencent) sur ses plateformes de commerce électronique Taobao et Tmall. Enfin, l’administration de la régulation des marchés (SAMR) de la Chine vient de déclarer qu’elle avait terminé sa période d’examen antitrust d’Alibaba Holding, trois ans après lui avoir infligé en 2021 une amende de 2,8 milliards de dollars US pour des pratiques anticoncurrentielles. Dans ces conditions, cette année 2024 pourrait ressembler à un conte de fées pour Alibaba.

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