Entre fin avril et début mai, la Bourse de Hong Kong a aligné dix séances de hausse consécutives. C’est la conséquence du soutien de Pékin et du retour des investisseurs internationaux.
Un « rallye » boursier de printemps
Alors que, depuis 2019, la Bourse de Hong Kong avait plutôt habitué les investisseurs à une sorte de résignation, elle vient de leur offrir une belle surprise de printemps. Le 6 mai, en signant une dixième séance de hausse d’affilée, l’indice Hang Seng a enregistré sa plus longue série de gains depuis 2018.
Certes, le mouvement haussier n’est pas spécifique à Hong Kong. Il s’inscrit dans un moment d’euphorie boursière mondiale, portée par l’espoir que la banque centrale américaine va certainement réduire ses taux directeurs dès cette année. Par ailleurs, il s’agit d’une sorte de rattrapage. Si, vendredi 10 mai, l’indice Hang Seng battait son record de l’année en s’approchant des 19.000 points, il ne faut pas oublier qu’en 2018, il avait un moment dépassé les 33.000 points.
Mais, cela dit, la forte progression de 25% en deux semaines de l’action « Hong Kong Exchange and Clearing », l’opérateur de la bourse locale, a symbolisé à elle seule la confiance revenue dans l’avenir du marché boursier.
Soutien de Pékin à la bourse de Hong Kong
Au-delà des récentes mesures chinoises de soutien à l’économie, une autre explication à ce rebond de la place hongkongaise est également à chercher du côté politique à Pékin. En effet, La China Securities Regulatory Commission, l’autorité boursière chinoise, vient de s’engager à renforcer les canaux entre d’un côté la bourse de Hong Kong, et, de l’autre, celles de Shenzhen et de Shanghai. Un communiqué de cette autorité a même affirmé : « le gouvernement central soutient pleinement Hong Kong pour qu’elle conserve sa place unique et ses avantages à long terme ».
Ces déclarations devraient notamment se traduire par un assouplissement de l’ensemble des règles qui encadrent les cotations des marchés chinois à la Bourse de Hong Kong. Alors que, ces dernières années, le gouvernement chinois semblait privilégier les places de Shenzhen et de Shanghai, il s’agit d’une sorte de revirement bénéfique pour Hong Kong.
Retour des fonds internationaux
Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, une note publiée début mai par la banque UBS a également sonné le retour en grâce de la bourse hongkongaise. En effet, selon la banque suisse, les fonds spéculatifs mondiaux sont de plus en plus optimistes à l’égard de la Chine, et cela s’est traduit par la forte reprise de leurs achats d’actions cotées à Hong Kong.
De manière encore plus concrète, le 9 mai, Hong Kong et l’Arabie Saoudite ont annoncé la possibilité de créer des fonds qui suivraient les indices boursiers de Hong Kong. L’argent saoudien sera bienvenu, notamment pour les futures opérations annoncées. En effet, au premier trimestre 2024, le montant des introductions à Hong Kong a chuté à 610 millions d’USD, soit son niveau le plus bas depuis 2009. Même récemment, les 23 et 24 avril, trois nouvelles cotations à Hong Kong ont chacune débouché sur des baisses de cours. Il s’agissait pourtant de Chabaido (bubble tea), de Tianjin Construction et de Mobvoi (développeur d’intelligence artificielle), qui auraient pu attirer plus d’investisseurs. Mais, maintenant, chacun espère de plus grandes introductions, comme Didi ou Ant Financial, qui pourraient permettre de relancer la bourse de Hong Kong sur du plus long terme, en suscitant l’engouement d’investisseurs du monde entier.
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