SAVOIE - L'abbé baiseur aux assises

L'abbéPierre Dufour est jugédepuis hier et jusqu'àvendredi devant les Assises de Savoie pour viols et agressions sexuelles sur des dizaines de personnes, dont des enfants de ch?ur. Des faits ayant débutéil y a plus de 40 ans

Jugéaprès 40 ans d'impunité... (Photo: AFP)

Pierre Dufour est décrit pas les experts comme "un homme intelligent, dotéd'une personnalitéperverse avec un mécanisme de déni par rapport àla gravitédes faits". Cet abbésavoyard de 71 ans est jugédepuis hier et jusqu'àvendredi devant les assises de Savoie, pour "viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables par personne ayant autorité"sur des dizaines de victimes. Certains des faits qui sont reprochés au vicaire épiscopal de Saint-Jean-de-Maurienne remontent à1963, date àlaquelle l'instruction a replacéles premiers attouchements sur mineurs.
L'abbéDufour avait étéarrêtéen 2003 suite àune plainte déposée auprès des gendarmes pour agressions sexuelles. Il avait alors avouéde nombreux actes du même ordre remontant aux années 60.
Les faits sont assortis de circonstances aggravantes car les victimes, soumises àl'autoritéde l'abbé, étaient vulnérables. Profitant de sa position d'homme d'Eglise et de son charisme, Pierre Dufour invitait de jeunes hommes en grande difficultématérielle àdormir chez lui, avec lui. Et il justifiait les attouchements en leur affirmant qu'ils allaient ainsi retrouver la paix intérieure;en les menaçant ou en payant leur silence. Des enfants de ch?ur figurent notamment parmi les victimes.
Grave conséquence
Sébastien Gilodi était une des nombreuses victimes de Pierre Dufour. Il n'a pas supportéle poids de sa souffrance et s'est donnéla mort en 1997, àl'âge de 20 ans. Il avait pourtant dénoncéles agissements du prêtre dès 1992 et ses parents avaient écrit àMgr Claude Feidt, évêque de Chambéry. Mais ce dernier avait répondu qu'il ne croyait pas en la culpabilitéde l'abbéDufour.
Les parents de Sébastien Gilodi n'ont pourtant pas pu se porter partie civile. De nombreuses victimes n'ont en effet pas pu porter plainte car les faits sont aujourd'hui prescrits. Pierre Dufour ne comparaît ainsi que pour les faits ayant eu lieu entre 1993 et 2003. Cinq personnes, dont un jeune prêtre, ont en revanche pu se constituer partie civile et, àtravers elles, ce sont toutes les victimes de l'abbépervers qui attendent que justice soit rendue.
Dominique SALOMON. (LPJ) 23 mai 2006

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