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REPORTAGE – La sauvegarde des tortues marines de Rio au coeur du projet Aruanà

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 16 juillet 2013

Des étudiants en biologie marine de l'Université fédérale fluminense (UFF) étudient les spécimens se trouvant dans les eaux cariocas afin de mieux comprendre leur mode de vie ainsi que les risques qu'ils encourent.

Il est 8h samedi matin et la plage d'Itaipu, à Niteroi, est déjà en ébullition. Les pêcheurs du petit hameau qui jouxte la rive de l'océan sont de plus en plus nombreux à revenir de leur tournée, prêts à vendre leur cargaison de poissons à même leur barque. Au milieu des bateaux, les étudiants du projet Aruanà, consacré depuis près de deux ans à l'observation et la conservation des tortues marines de la région, ont fabriqué deux enclos avec des planches afin d'accueillir les reptiles qu'ils vont capturer ce matin.

Il y aura trois essais, à l'aide d'un filet emprunté aux pêcheurs locaux. Une barque place le filet en mer, à quelques dizaines de mètres seulement du rivage, et les étudiants, épaulés par des pêcheurs et d'autres personnes passant par-là, tirent de chaque côté, le ramenant vers la plage. Le premier essai est concluant : de nombreux petits poissons, mais surtout trois tortues marines.

De jeunes tortues, parfois bien dodues
Les spécimens de la plage d'Itaipu sont essentiellement des jeunes, entre 5 et 20 ans, qui viennent dans cette zone toute l'année s'alimenter d'algues, mais ils peuvent atteindre de grandes proportions (80 cm et 60 kilos pour le plus grand ce samedi). Au Brésil, les tortues adultes se retrouvent principalement autour des îles de Trindade, Fernando de Noronha et l'atoll das Rocas, où elles s'alimentent, se reproduisent et déposent leurs oeufs.

Un étudiant du projet Aruanà s'empare alors de la tortue la plus petite (environ 30 cm pour 20 kilos), même si celle-ci se débat vigoureusement avec ses nageoires. Les deux autres, beaucoup plus grosses, sont transportées dans une couverture par un groupe de plusieurs personnes.

Examinées sous toutes les coutures
Elles sont ensuite mises dans les enclos, arrosées régulièrement et recouvertes d'une bâche afin de les protéger du soleil et aussi d'éloigner le grand nombre de curieux. Le deuxième essai est un échec. Seuls des poissons sont pris dans le filet, tout de même conservés par les pêcheurs. Le troisième et dernier essai est en revanche fructueux avec deux tortues marines pêchées.

La phase suivante, scientifique, est la plus importante. Les étudiants du projet Aruanà vérifient le badge que certaines tortues, déjà récupérées par le passé, portent ? les nouvelles sont "badgées" à leur tour -, puis les examinent sous toutes les coutures : poids, taille, prélèvements divers, photo, etc. Certains spécimens sont malheureusement porteurs sur leur peau de tumeurs, plus ou moins grosses, associées à un virus causé par la pollution marine.

La plage de Jurujuba bientôt expérimentée
Une fois l'examen terminé, chaque tortue est remise à l'eau. Cette opération est ainsi répétée selon plusieurs cycles, plusieurs fois par semaines, quand le temps le permet, par la quinzaine d'étudiants du projet Aruanà qui se relayent par groupes de cinq ou six à chaque pêche. La suivante a eu lieu lundi et la prochaine aura lieu mercredi.

Depuis le début, la base du projet Aruanà est à Itaipu, mais la plage de Jurujuba, toujours à Niteroi mais à l'intérieur de la baie de Guanabara, sera à son tour expérimentée par les étudiants en biologie marine dans les mois à venir. 

Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 16 juillet 2013

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lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 15 juillet 2013, mis à jour le 16 juillet 2013

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