

Nous sommes entrés en Bolivie par la rive Nord du Lac Titicaca, en se confrontant aux problèmes douaniers. Cela laissait déjà présager la suite : la traversée épuisante d’un pays difficile, souvent imprévisible mais très attachant. Cordillera Real au Nord de La Paz, Altiplano , Salar de Uyuni et désert du Sud Lipez nous attendaient avant de rejoindre San Pedro de Atacama au Chili
A 5km de la Paz, nous évoluons encore au milieu des paysages désolés de puna qui marquent la fin de la Cordillera Real, cette vaste chaîne de montagnes de 125km de longueur et d’altitude variant entre 4000 et 6000 mètres que nous avons traversée. Une arrivée inédite qui, nous le savons, marque un tournant dans notre marche. Si nous sommes parvenus jusqu’ici, pourquoi ne pas rêver d’une arrivée, à pied, à notre objectif final.
Les mornes étendues de l’altiplano bolivien récompensées par le Salar de Uyuni
En quittant la grande ville de La Paz d’environ 2 millions d’habitants, siège du gouvernement bolivien, nous traversons la moins habitée du pays : l’altiplano qui longe la frontière avec le Chili. Très vite, nous nous retrouvons au milieu des immensités planes de puna, où la visibilité s’étend presque jusqu’à deux jours de marche – vision peu motivante pour nos têtes de marcheurs en quête de variété. L’approvisionnement en eau et en nourriture est délicat dans la région mais nous souffrons surtout de notre relative solitude. Nous rencontrons beaucoup de villages abandonnés et les quelques habitants restants se livrent à nous : « Ici la vie est triste. Les habitants s’en sont allés vers les grandes villes : La Paz, Oruro, Potosi. Ils reviennent seulement lors de la récolte de la quinoa ». Plus tôt dans l’année, vers avril/mai, aurions-nous peut être rencontré ces agriculteurs boliviens en train de récolter la quinoa dans leurs grandes étendues rouges/orangées. Nous étions alors au milieu des champs de pommes de terre péruviens : hasard du calendrier...
En guide de récompense, nous découvrons le Salar de Coipasa puis le fameux Salar de Uyuni. Nous les traversons en 3 jours au total, à une vitesse que nous n’avions jamais atteinte auparavant. L’extrême beauté de ces immenses mers de sel est notre principal facteur de motivation. La perception des distances y est bouleversée mais contrairement à nos craintes, il est possible de trouver des repères au milieu de ces salars : nous fixons donc, tout droit, vers les montagnes qui bordent la couche de sel et qui constituent nos guides naturels.
Le désert du Sud Lipez à pied : c’est possible !

Notre aventure s’est achevée comme prévue à San Pedro de Atacama après 2786 km de marche. Nous sommes heureux d’être arrivés à destination, grâce à une bonne dose de persévérance, de la patience et une excellente entente entre nous. Désormais, d’autres défis nous attendent : l’écriture d’un livre et la montage d’un film.
Thomas BREBION et Jeanne TERRIER (www.lepetitjournal.com - Brésil) lundi 20 septembre 2010
