Édition internationale

PASCAL DROUHAUD (1) - Portrait d'un Français amoureux d'El Salvador et candidat aux élections législatives de 2017 dans la 2ème circonscription (Amérique latine - Caraïbes).

Écrit par Lepetitjournal San Salvador
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 30 juin 2016

 Pascal Drouhaud est le candidat investi par le parti Les Républicains pour les prochaines élections législatives dans la 2nde circonscription des Français établis hors de France (Amérique latine - Caraïbes). Autour de nombreux articles et ouvrages sur les transformations économiques et politiques de l'Amérique latine, il visite pendant deux jours El Salvador, pays auquel il est plus particulièrement attaché depuis plus de 20 ans.

Lepetitjournal.com Tout d'abord bienvenu à San Salvador. Ma première question sera : comment est né chez vous cet amour que vous portez au El Salvador?

 Pascal Drouhaud

El Salvador et l'Amérique centrale font totalement partie de ma vie depuis que j'ai vécu ici, à San Salvador entre 1988 et 1991. Cette réalité explique la relation très forte que j'ai avec El Salvador. Ce fut le début d'une histoire d'amour qui ne s'est jamais démentie, avec l'Amérique latine.

En effet, j'ai connu ce pays à la fin des années 1980. J'étais  venu travailler très jeune, au sortir de l'université. J'y ai découvert un peuple très attachant alors que le pays traversait une guerre civile particulièrement violente. J'y résidais notamment, pendant l'offensive générale de la guérilla en novembre 1989 et j'ai pu vivre le processus de paix qui a débouché sur les accords de Chapultepec en 1992.  Ils ont été exemplaires et constituent un succès de la communauté internationale qui était très engagée dans le tournant historique de la paix. C'est suffisamment rare pour être souligné.

Durant ce premier séjour en Amérique centrale, j'ai voulu vivre et comprendre le processus dans lequel étaient plongés El Salvador et l'Amérique centrale qui cherchaient à sortir de la guerre et à trouver un nouveau cadre social qui permettrait de réussir la paix.

 Cette étape a été essentielle dans ma vie pour plusieurs raisons: l'Amérique centrale constituait un enjeu des relations Est-Ouest, de cette fameuse guerre froide qui s'est éteinte avec la chute du mur de Berlin. En essayant de comprendre ce qu'il se passait ici, j'ai pu développer une importante collaboration avec des organes de presse nationaux et étrangers, tels El Diario de Hoy ou les revues françaises spécialisées dans les relations internationales. J'y ai écrit bien entendu, des articles sur les accords de paix salvadoriens, sur les accords de paix en Amérique centrale, et d'une manière générale sur les processus démocratiques en Amérique latine. Au contact d'acteurs de tous bords, qu'ils soient politiques, économiques ou culturels, j'ai plongé dans la diversité latino-américaine et dans son actualité tout en recherchant son âme au contact des peuples qui la constituent.

 Par ailleurs, pendant une première partie de ma vie, j'ai voulu servir mon pays en m'engageant plus fortement dans le combat politique. Dès que je suis rentré en France en 1992, j'ai voulu m'impliquer dans la vie politique. Durant les années 1990 jusqu'en 2006, j'ai pu être très actif, au sein du RPR et l'UMP, mouvements politiques au sein desquels j'avais en charge la Direction internationale. Il s'agissait de développer les liens internationaux sur tous les continents. Une partie de mon cœur étant resté en Amérique latine, j'ai pu renforcer ou créer les relations avec de nombreuses forces politiques et associatives sur l'ensemble du continent.

 Depuis 2006, j'ai rejoint le secteur privé. Mais le lien avec le continent ne s'est jamais défait. Bien au contraire ! J'ai été pendant des années, en charge de l'Amérique latine au sein d'un grand groupe français spécialisé dans les infrastructures en transport et en production d'énergie. Et le réseau que j'avais tissé, la confiance que de nombreux acteurs latino-américains et français établis en Amérique latine ont bien voulu m'accorder ont permis de développer une présence industrielle sur un continent qui offre pour les entreprises françaises, de nombreuses opportunités.

 Ce parcours, divers mais cohérent, m'a permis d'avoir une vision globale : d'une part, institutionnelle dans la première partie de mon parcours professionnel ; d'autre part, dans le secteur privé pendant 10 ans dans la seconde partie de ma carrière. Dans le milieu socioprofessionnel, je n'ai eu de cesse de servir mon pays, la France, en favorisant avec mes collègues, des projets d'infrastructures dans les domaines des transports et de l'énergie en Amérique latine. J'ai appris à construire des projets, à les rendre crédibles, à mobiliser des financements multilatéraux et bilatéraux en faveur de notre capacité d'exportation. Comprendre les contraintes imposées par une concurrence de plus en plus forte, mesurer le coût du travail tout en recherchant la meilleure qualité, répondre aux besoins des clients et promouvoir le savoir-faire technologique français, autant d'axes qui sont mon quotidien à l'international, depuis 10 ans.

 Pour autant, je n'ai jamais perdu la volonté de m'impliquer sur le plan politique. Une volonté  très forte, en fait, pour vous dire la vérité, une passion. J'ai la passion de la France et la volonté d'être utile, au quotidien. C'est aussi la raison pour laquelle je suis candidat investi par le parti Les Républicains, à l'élection législative en juin 2017 dans la deuxième circonscription des Français établis hors de France (Amérique latine - Caraïbes).  

 Vous venez donc d'être investi par le parti Les Républicains comme candidat pour être le député des Français établis hors de France d'Amérique latine et des Caraïbes. En quoi cela va-t-il vous aider dans votre action en faveur de la communauté française ?

 Le député des Français établis hors de France doit être avant tout un pont, un catalyseur, au service de nos compatriotes qui vivent à l'étranger, en l'occurrence en Amérique latine et dans les Caraïbes. À mes yeux, le travail du député implique de nombreuses responsabilités et une réelle mission. Il doit réaliser un vrai travail de proximité dans l'ensemble de la circonscription. Cela consiste à écouter, accompagner, essayer de tout faire pour faciliter la vie de nos compatriotes établis dan un pays étranger. Ces efforts me paraissent extrêmement importants. Je ne cesse depuis 2012, d'aller au contact de nos compatriotes et de m'enrichir de la diversité de chacun. Je rencontre de jeunes entrepreneurs, comme ici au Salvador  où j'ai fait notamment, la connaissance de Roland Despinoy qui a créé depuis quelques années une entreprise de service numérique, CASS. Il est par ailleurs Conseiller du commerce extérieur, fonction qui me paraît constituer un vecteur d'influence important pour l'économie de la France à l'étranger. Si je rencontre de jeunes entrepreneurs, je vais aussi m'entretenir avec des enseignants dans les lycées, les alliances françaises. Je ne cesse de rencontrer des responsables d'associations: tous souhaitent être accompagnés dans leurs efforts.

 Par exemple, depuis que je suis allé les voir, quelques semaines après le séisme qui a frappé l'Equateur en avril dernier (7.8 sur l'échelle de Richter), je pense beaucoup à nos compatriotes de la région de Manabi, près de la ville de Manta, qui ont tout perdu dans le séisme qui a dévasté cette région de l'Equateur. Ils sont exemplaires par leur courage et leur dignité, dans la douleur et dans l'épreuve: je tente de mobiliser les pouvoirs publics en leur faveur, comme les sénateurs représentant les Français établis hors de France. Je pense notamment à Martine Wallet qui dirigeait, avant qu'elle ne soit détruite, une ferme d'élevage de crevettes. Je pense aussi à Jean-Baptiste Leinen qui est un jeune boulanger pâtissier qui avait créé une très belle pâtisserie à côté de Manta, détruite par le séisme. Ce sont toutes des personnes qui on perdu leur outil de travail, et qui ne veulent pas, pour autant, rentrer en France.

 Le député doit être un acteur pour trouver et inventer des mécanismes de soutien de nos compatriotes dont le projet de vie est justement de se développer à l'étranger. Ce travail de proximité est complémentaire du travail de législateur. Le député que j'espère être en 2017, fera des propositions de lois qui correspondront aux préoccupations de nos compatriotes dans la 2° circonscription des Français établis hors de France (Amérique latine - Caraïbes).

Pascal Drouhaud au Pérou

 

Entretien réalisé le 24 juin 2016 à San Salvador (deuxième partie dans notre édition de demain)

 Jean-Jacques Sutra (www.lepetitjournal.com/sansalvador) jeudi 30 juin 2016

 

lepetitjournal.com san salvador
Publié le 30 juin 2016, mis à jour le 30 juin 2016
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