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DAVID IZZO - Ambassadeur de France au Salvador

Écrit par Lepetitjournal San Salvador
Publié le 23 février 2016, mis à jour le 25 février 2016

Lepetitjournal.com de San Salvador s'est entretenu avec l'ambassadeur de France au El Salvador. David Izzo a exercé au Tchad, au Brésil, au Guatemala, en Bolivie et au Pérou avant d'être nommé ambassadeur.

 

Lepetitjournal.com: Quelles sont vos origines? Qu'avez-vous fait comme études?

David Izzy : Comme mon nom l'indique je suis d'origine en partie étrangère, napolitaine de par mon grand-père paternel né en Italie, qui avait émigré en Algérie et qui est arrivé en France métropolitaine en 1962. Pour l'autre partie, c'est une famille bordelaise protestante qui a longtemps vécu en Cochinchine, où nous avions des plantations d'hévéas.

Ma mère était fonctionnaire et mon père ingénieur.

Ayant passé passé une bonne partie de mon enfance à l'étranger, du fait du travail de mon père, j'ai suivi mes études primaires et secondaires en France, mais également en Belgique, aux États-Unis, en Iran, en Suisse, au Portugal, en Angleterre …

J'ai fait mes études à  l'IEP (Institut d'Études Politiques) de Toulouse, puis à l'IHEE (Institut des Hautes Études Européennes) de Strasbourg, au Collège d'Europe de Bruges, à Sciences-Po Paris.

La diplomatie est-elle une vocation?

Oui ! Dès la 6ème, je savais que je voulais passer le concours du quai d'Orsay. C'était une vraie vocation.

Cependant, avant d'entrer au MAEDI, j'ai travaillé quelques mois à la Commission européenne à  Bruxelles, au sortir de mes études. Puis je suis entré au quai d'Orsay où j'ai occupé plusieurs postes, à l'administration centrale à Paris et à l'étranger..

Pourquoi avoir choisi un poste d'ambassadeur à El Salvador?

On ne choisit pas un poste d'ambassadeur. Les nominations passent en Conseil des ministres, sur proposition du ministre des Affaires étrangères ; c'est le président de la République qui nomme les ambassadeurs. Nous pouvons en revanche être amenés à formuler des souhaits… et en ce qui me concerne, le Salvador en faisait partie.

Vous êtes avec votre épouse Paola, et avec et vos deux garçons âgés de 12 et 15 ans scolarisés au lycée français. El Salvador est réputé dangereux, n'y-at-il pas eu de réticences de la part de votre famille?

En effet mes deux enfants sont au lycée français qui est un excellent établissement. Je n'ai pas de crainte particulière malgré la forte augmentation de l'insécurité. Celle-ci génère un climat parfois pesant mais qui touche l'ensemble des habitants de ce pays, indistinctement de leur nationalité. Les étrangers ne sont pas des cibles privilégiées, contrairement à d'autres pays. Il convient donc d'être vigilant, en permanence, respecter un certain nombre de règles de vie au quotidien. C'est sûrement une contrainte pour les enfants, mais nous nous adaptons.

Nos conditions de vie sont bonnes et les Salvadoriens sont accueillants, chaleureux, très ouverts, curieux des autres. Ils aiment qu'on aime leur pays et aiment le mettre en valeur malgré les difficultés qu'on connaît. Ils sont fiers de leur pays, avec raison. Le Salvador a beaucoup de ressources, géographiques, naturelles, il y a beaucoup de choses à faire, à,découvrir, très intéressantes.

Quelles sont vos relations avec les autorités locales?

Nous avons la chance d'être dans un pays avec lequel nous n'avons aucun différend, aucun contentieux. Nous sommes deux pays amis, nous partageons beaucoup de visions communes sur ce que doit être l'organisation du monde aujourd'hui. Nos relations avec les autorités, les responsables politiques ou économiques, les milieux associatifs universitaires… sont excellentes, amicales et fluides. Nos interlocuteurs sont de bon niveau, ouverts et intéressés. Beaucoup d'entre eux connaissent la France, y ont séjourné ou y sont passés et nous pouvons travailler en bonne intelligence. Nous partageons beaucoup de choses, beaucoup de valeurs.

Quelle est la journée type d'un ambassadeur?

Je vais vous donner mon emploi du temps pour aujourd'hui:

j'ai commencé ma journée à 8 heures avec une interview dans une radio (la Sonora) pour parler du projet « Techo y Agua » financé par la France et qui permet de fournir de l'eau potable à des familles défavorisées ou à des écoles.

Ensuite j'ai eu une réunion avec mes collègues à l'ambassade.

J'aurai un déjeuner de travail en tête-à-tête avec un personnalité politique locale.

J'ai une autre réunion dans l'après-midi avec une ONG franco-salvadorienne.

Ce soir j'irai à une projection de cinéma organisée par l'Alliance française.

Et puis tous les jours je lis la presse locale, les blogs d'informations, je suis l'actualité en France et dans le monde. Il y a beaucoup d'information à suivre, à intégrer... C'est nécessaire pour pouvoir être réactif et essayer d'anticiper sur les évènements.

Y a-t-il un ou des projets sur lesquels vous travaillez et qui vous tiennent à cœur?

En effet, il y a plusieurs projets suivis par l'ambassade et qui me tiennent à cœur :

- Le premier projet est la construction d'un nouveau bâtiment au lycée français ;

- le deuxième projet : j'ai signé un accord bilatéral pour le financement, par la France, à des conditions de prêt très favorables, de la rénovation de la station de distribution d'eau de Las Pavas. Un appel d'offre réservé à des entreprises françaises devrait être lancé prochainement ; le projet devrait être finalisé avant 2018.

- Enfin, le troisième projet, est la construction d'une usine d'énergie solaire par l'entreprise française Neoen. qui a gagné un appel d'offre. Cette usine qui sera installée à proximité de l'aéroport sera la plus grande station d'énergie solaire d'Amérique centrale. L'ambassade suit ce dossier avec grand intérêt et vient en appui, en tant que de besoin, à l'entreprise pour lui permettre d'avancer.

Ces deux derniers projets représentent 200 Musd d'investissement français, dans des secteurs stratégiques (l'eau, l'énergie). Nos entreprises sont concurrentielles, performantes et innovantes... Ces investissements témoignent également de notre confiance dans l'avenir de ce pays.

 Jean-Jacques Sutra (www.lepetitjournal.com/sansalvador) mercredi 24 février 2016

 

lepetitjournal.com san salvador
Publié le 23 février 2016, mis à jour le 25 février 2016