

Si San Lorenzo est un peu délaissé par les guides touristiques, à cause de la réputation sulfureuse de ses nuits, il n'en reste pas moins l'un des quartiers les plus vivants de Rome. Si les étudiants sont nombreux en journée, la nuit apporte également sa faune nocturne, créant une impression de mouvement perpétuel. Entre cimetière gigantesque et nuits de folies, partez à la découverte d'un quartier trop souvent oublié.
Entre art ancestral et cultures urbaines
Situé entre les murs d'Aurélien, de la Porta Tiburtina et du Cimitero del Verano, et traversé par le tronçon initial de la Via Tiburtina, San Lorenzo est un quartier central. Il est très facile de s'y rendre depuis la gare de Termini, tant en autobus (492), en tram (19 et 3), qu'en métro (ligne B).
Quand on dit que Rome est un musée à ciel ouvert, il en est tout aussi vrai du quartier de San Lorenzo. Mais ce n'est pas un musée historique, comme le centre de la ville Eternelle. San Lorenzo semble être dédié aux cultures urbaines. Sur chaque mur, chaque grille, les tags et les graffitis fleurissent. Ce street-art n'épargne aucun recoin.
Mais le quartier peut aussi montrer un tout autre visage, car il abrite des édifices majeurs.
L'hétéroclisme se retrouve également dans les boutiques du quartier. Car San Lorenzo est une sorte de ville dans la ville. Du classique Tuodi (supermarché) aux tailleurs de marbres de la Via dei Volci, en passant par le sculpteur de la Via Tiburtina, l'artisanat est encore très présent dans un quartier qui s'adapte pourtant à sa nouvelle clientèle, jeune et bobo.
Un quartier délaissé par les travailleurs, récupéré par les étudiants
Le quartier en marge du centre historique avait été construit pour les travailleurs de partout en Italie arrivés à Rome à la fin du XIXe siècle, alors en pleine industrialisation. Les premiers habitants étaient en fait des cheminots, des travailleurs du bâtiment et des artisans.
C'est ce qui explique le caractère populaire du quartier, qui se reflète dans l'architecture des logement. A San Lorenzo, bon nombre d'immeubles sont construits autour d'une cour intérieure, et tous les voisins se connaissent et se côtoient. A la romaine, dira-t-on !
Un quartier parfois chaud, le plus souvent agréable
La réputation de San Lorenzo est parfois entachée de tristes faits divers. Si les dealers de drogue sont effectivement présents et règlent parfois leurs comptes au grand jour, il règne cependant un air de respect mutuel et d'envie d'aller rencontrer son prochain. Ici, il est impossible de passer une soirée sur la place de l'église Santa Maria, lieu de rencontre de tous les étudiants du quartier, sans palabrer et refaire le monde avec des inconnus.
A San Lorenzo, les touristes ne sont pas légions. Tous les commerces vivent donc essentiellement grâce à une clientèle d'habitués. Où que l'on aille, il n'est pas rare de voir le patron discuter avec deux ou trois amis. Que l'on soit de passage, ou installé depuis 20 ans, tout le monde est le bienvenu à San Lorenzo.
Manger, boire, sortir
Qu'il soit 15h ou 5 h du matin, vous trouverez toujours un endroit où vous remplir le ventre, ou un
Le Soul Kitchen est une adresse qui se transmet de bouche à oreille dans le milieu des étudiants. Un endroit simple, des aperitivi (de 19h à 21h) réputés, et ce pour un prix modique (10 euros). L'endroit accueille aussi un grand nombre de concerts, pour le bonheur des mélomanes.
Le CELESTINO est également un lieu incontournable dans la vie nocturne de San Lorenzo. Ce bar typique, composé de deux salles, propose cocktails, bières et vins avec des prix allant de 2 à 3,50 euros. C'est l'un des rares bars fumeurs de Rome, une caractéristique très appréciée des personnes concernées lors des froides soirées d'hiver.
Le Dolce Notte, situé Piazzale Tiburtino 31 est sûrement l'endroit le plus apprécié des noctambules de retour de goguette. Si les portes de l'établissement n'ouvrent que vers 20h, elles ne ferment jamais avant la fin de la nuit. Au menu, cornetto (croissant) et autres dolci offrent des délices à ceux qui ont passé une nuit agitée.
San Lorenzo est finalement une sorte de version plus brute de Trastevere. Un quartier vivant, avec une âme, une histoire. C'est un quartier qui s'adapte à son époque, pour renaître en permanence de ses cendres. On ne tombe pas amoureux de San Lorenzo en une journée, car ce n'est pas tant ce que l'on voit qui nous émerveille, mais ce que l'on y ressent.
Romain Designolle (Lepetitjournal.com de Rome) ? mardi 21 juillet 2015 (rediffusion du 22-11-13)
Crédits photos : R.D pour lepetitjournal.com - Flikr
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