50 ans après sa mort, Picasso et son œuvre renaissent à la Galleria Nazionale

Avec Picasso Metamorfico, la Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea et le Musée Casa Natal Picasso célèbrent dans une exposition sans précédent, les différentes facettes du grand maître du XXème siècle et de son œuvre. A ne pas manquer avant le 5 novembre 2023.

Le fruit d’une collaboration institutionnelle italo-espagnole

Cette exposition, fruit d’un travail étroit entre le Museo Casa Natal Picasso de Málaga et la Galleria Nazionale d’Arte Moderna et Contemporanea de Rome, propose au public italien une rétrospective inédite de l’œuvre de l’artiste espagnol, avec 300 œuvres parvenues du musée implanté à Malaga. Nombreuses sont les institutions, italiennes et espagnoles, qui ont soutenu la Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea et le Museo Casa Natal Picasso dans la réalisation du projet. En effet, l'Ambassade d’Espagne en Italie, l’Académie d’Espagne à Rome,  l’Office de tourisme espagnol à Rome et l’Institut Cervantes figurent parmi les partenaires de l’exposition.

Une exposition commémorative

Sur le plan symbolique, l’exposition est une fois de plus inédite en ce qu’elle commémore les 50 ans de la mort de Picasso mais aussi les 70 ans de l’exposition de grande ampleur que la Galleria Nazionale a consacré à l’artiste, qui avait lui-même choisi les œuvres à montrer. En 1953 s’y est tenue une grande exposition qui “a marqué un tournant dans l'histoire de l'art contemporain en Italie”, selon les mots de l’Ambassadeur d’Espagne en Italie, Miguel Ángel Fernández-Palacios Martínez. Le contexte était très différent puisque l’exposition s’est tenue au moment où l’influence du maître dans le monde était à son apogée, tout comme sa reconnaissance en Italie.

Une rétrospective inédite sur l’artiste en perpétuel renouvellement

Les 300 œuvres exposées, réalisées durant toute sa période d’activité, de 1905 à 1972, allant des estampes gravées à l’eau-forte de la Suite Vollard (1930-37) aux gravures réalisées à la fin de sa vie en passant par Les Demoiselles d’Avignon (1909), offrent un véritable panorama de l’imagerie et de l’esthétique de Picasso. Grâce à ce renouvellement des thèmes, des influences telles que Raphaël ou Velasquez, le maître cubiste a su rester à l’avant-garde et conserver, à chaque instant de sa longue carrière, une fraîcheur enviable.

Le peintre andalou est caractérisé comme un artiste métamorphe qui a su se diversifier dans plusieurs propositions esthétiques, de l’expressionnisme au pop art.

Picasso Metamorfico met en avant le Picasso graveur et lithographe, des facettes de sa carrière souvent moins connues. En effet, l’artiste ne s’est pas limité à la peinture, il a adapté ses techniques graphiques selon les différentes étapes stylistiques de son parcours. Il travaille sérieusement la gravure dans les années 1920 avant de réaliser des gravures qui seront reconnues dans les années 1930 telles que la Suite Vollard (1930-1934), la Minotauromaquia (1935) ou Sueño y mentira de Franco (1937). Il poursuivra la gravure jusqu’à sa mort, ce procédé lui ayant toujours permis d’explorer le thème de la femme et de son corps. Picasso développe aussi la technique lithographique après la Seconde Guerre mondiale, qui se distingue de la gravure par le fait qu’on puisse y insérer de la couleur, qui donnera lieu à l’une de ses lithographies les plus connues, La Paloma de la paz (1949).

Inès Carissimi