L’Ambassade de France à Rome propose chaque trimestre, en collaboration avec la Direction Générale du Trésor, une « lettre économique et financière ». L’édition de septembre 2021 porte principalement sur la reprise de l’économie italienne, que des mois de restrictions dues au Covid-19 ont mise très en difficulté, et qui reprend une vigueur étonnante depuis quelques mois. Toutefois, le rapport montre et insiste sur une disparité peu surprenante mais alarmante entre le Nord et le Sud. Les politiques de relance, notamment grâce au Plan National de Relance et de Résilience, mais aussi à l’action de la Commission européenne sont aussi beaucoup évoquées. Enfin, la mise en place d’un plan pour l’emploi est discutée sur la fin du document.
Une reprise économique plus forte que prévu
Comme l’avait annoncé Mario Draghi devant la Confindustria, la reprise économique italienne est forte et dépasse toutes les espérances. Au deuxième trimestre de 2021, la croissance est de 2,7%, l’une des plus fortes parmi les pays de l’OCDE. Le ministre de l’Économie et des finances, M. Franco, a déclaré courant septembre que la croissance prévue pour l’année 2021 était de 5,8%, ce qui est bien supérieur aux chiffres prévus en juillet par la Commission européenne et la Banque d’Italie. Grâce aux politiques ambitieuses de relance économique, à la réouverture progressive des lieux clos durant la pandémie et aux orientations favorables de la BCE, le PIB est susceptible de revenir à son niveau de février 2020 dès mi-mai 2022, une date bien plus proche que ce que les anciennes estimations ne laissaient espérer.
Ce bon climat économique se constate dans les indices de confiance des entreprises et des consommateurs, qui n’avaient été aussi élevés depuis, respectivement, 2005 et 2018.
Le taux de chômage, s’il reste très élevé, surtout parmi les jeunes (27,7% de chômage chez les 15-24 ans), a largement baissé : il est descendu en juin en-dessous des 10% pour la première fois depuis janvier. En juillet, il était de 9,3%.
Des inégalités qui se creusent entre le Nord et le Sud
Si la croissance italienne est à saluer, regarder l’agrégat national en omettant de se pencher sur les particularités régionales serait une erreur. Le rapport indique en effet une grande disparité dans la reprise économique à la suite de la crise qui a touché le pays de manière homogène en 2020. Le Sud, contrairement au Centre et au Nord, ne retrouvera pas en 2022 son niveau de PIB de 2019. Aussi, le Plan National de Relance et de Résilience (PNRR) doit lui consacrer 40% de ses ressources. Une économie sous perfusion ne peut être viable et la pérennisation d’une vraie reprise économique dans le Sud est le véritable moyen de parvenir à rééquilibrer la balance.
Les politiques économiques de la rentrée
L’Italie a reçu durant le mois d’août 13% du Fonds de Relance et de Résilience Européen qu’elle doit toucher, soit presque 25 milliards d’euros : un peu moins de 9 milliards de subventions contre environ 16 milliards de prêt. Cet argent sera utilisé sérieusement, notamment pour accélérer la transition numérique au sein des entreprises, ou encore la rénovation énergétique du bâti, encore très ancien.
Concernant le PNRR, validé en juin par la Commission européenne, le gouvernement de Mario Draghi a décidé début août que ses 191,5 milliards d’euros seraient gérés en toute transparence, à l’aide d’un site internet sur lequel les citoyens peuvent s’informer sur le sort du moindre centime investi dans le cadre de ce plan.
La réforme fiscale exigée par la Commission européenne a quant à elle été reportée à septembre. Ses grandes lignes ont été adoptées par le Gouvernement début octobre : elles doivent, entre autres, réduire la pression fiscale sur les entreprises, frein, d’après l’exécutif et l’UE, à l’emploi et à l’investissement, ainsi que lutter contre l’évasion fiscale qui coûte des dizaines de milliards chaque année à l’Italie.
Une autre réforme a été annoncée, qui devra faire retrouver un emploi à trois millions de personnes d’ici 2025, principalement des jeunes, des femmes, des personnes en situation de handicap, des chômeurs de longue durée et des séniors. Elle vise à réinsérer professionnellement ceux qui en bénéficieront, en proposant une aide adaptée au parcours du bénéficiaire.
Enfin, vous pouvez bénéficier depuis début août des nouveaux bonus à l’achat d’un véhicule à basse émission (jusqu’à 135g/km de CO2).
La lettre économique et financière, qu'est-ce que c'est ?
L’Ambassade de France à Rome propose chaque trimestre, en collaboration avec la Direction Générale du Trésor, une « lettre économique et financière ». Ces documents permettent d’être tenu au courant de l’actualité économique italienne : situation économique, politiques mises en place à l’échelle nationale et européenne, ou encore collaboration franco-italienne. La lettre publiée fin septembre contient un certain nombre d’informations passionnantes, dont la plus importante est certainement la bonne santé économique de l’Italie, avec une reprise qui impressionne les observateurs économiques.