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G20 de Rome : quelles avancées ?

G20 de Rome quelles sont les avancées ?G20 de Rome quelles sont les avancées ?
Écrit par Noé MALAPRIS
Publié le 4 novembre 2021, mis à jour le 5 novembre 2021

Ce week-end, le G20 s’est réuni à Rome. Ce sommet international se tenait dans un contexte particulier, juste avant la COP26 qui a lieu cette semaine à Glasgow. Au programme étaient notamment inscrits les discussions sur la taxation mondiale, et les engagements pour le climat.

 

Des engagements peu concluants sur le réchauffement climatique

Le G20, qui réunit les plus grandes économies mondiales, émet 4/5e des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Entre les pays à production (Chine, Brésil, …) et ceux à consommation (Union Européenne, Etats-Unis, …) massives, le G20 comporte des gros pollueurs dont l’action sera décisive dans l’avenir à court, moyen et long termes de la planète.

Dans leur communiqué, les pays ont réitéré leur volonté commune et leur engagement de ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement du climat par rapport à 1850. Or, d’après l’ONU, les engagements pris à ce jour par la plupart des pays du G20 mèneraient à un réchauffement dramatique de 2,7°C, ou 2,2°C si l’on prend en compte l’objectif de neutralité carbone de beaucoup d’Etats à l’horizon 2050. On se demande donc par quelle magie cet objectif de 1,5°C pourra être atteint ; en tout cas, certainement pas grâce aux conclusions du G20 de Rome. Mais il se pourrait que de nouvelles avancées se produisent cette semaine à Glasgow, lors de la COP26 que beaucoup d’observateurs désignent comme décisive pour l’avenir de l’humanité. Et si le G20 a entériné la décision de stopper les subventions internationales pour les centrales électriques fonctionnant au charbon d’ici fin 2021, il n’a en revanche pas statué sur la fin de l’utilisation du charbon par les pays. Or, dans la mesure où la Chine, plus gros pollueur mondial (même si l’on pourrait débattre de qui est réellement le pollueur dans la mesure où une grande partie de la production chinoise est consommée par les pays les plus développés), a encore massivement recours au charbon pour produire son électricité, l’utilité de cette réforme est quelque peu marginale… Surtout après que la Chine a déclaré vouloir commencer à réduire ses émissions vers 2030 !

 

Un accord « historique » sur la taxation mondiale

Cela faisait maintenant plusieurs mois qu’on entendait parler de la mise en place d’une taxation mondiale, dont la teneur faisait débat. Un accord a été trouvé lors du G20, que les ministres des Finances du G20 avaient approuvé cet été. Il comporte deux principales mesures : d’une part, la taxation à minimum 15% sur les entreprises multinationales au chiffre d’affaires dépassant les 750 millions d’euros, d’autre part la redistribution vers les pays de marché (où une entreprise réalise des bénéfices sans être implantée et donc payer d’impôts) d’entre 20% et 30% du surplus de profit des cent multinationales les plus riches. Ces mesures, et notamment la seconde, sont de vrais coups portés à l’optimisation fiscale aberrante des grandes entreprises telles que les GAFA, qui réalisent d’énormes bénéfices sans payer leur part d’impôts aux pays dans lesquels sont faits ces bénéfices. La mise en œuvre de cette réforme devrait avoir lieu d’ici à 2023.

 

Fonds du FMI, vaccins… Les pays pauvres pas oubliés ?

Sur les 650 milliards de dollars de fonds du FMI versés aux pays pour faire face à la crise engendrée par le Covid-19, 100 seront versés aux pays dans le besoin. Ce fonds devait initialement être réparti en fonction des parts de chaque pays au FMI, mais dans la mesure où cela aurait par conséquent désavantagé les pays les plus pauvres, les pays du G20 ont décidé de reverser une partie du fonds reçu aux pays vulnérables. Par exemple, la France s’est engagée à reverser 20% du fonds qu’elle recevra vers des pays d’Afrique.

Concernant le Covid-19, le G20 a déclaré l’objectif de 40% des habitants de chaque pays vaccinés avant la fin 2021 et 70% pour le milieu de l’année 2022.

 

Des engagements qui doivent se traduire par des actes

Si ces engagements sont à saluer, il faudra voir leur application concrète pour juger de l’utilité de ce G20. On se souvient des promesses prises en 2015 lors de la COP21 à Paris, des accords dont il est un euphémisme de dire qu’ils ont été peu respectés depuis maintenant six ans.

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