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Élections consulaires : Mélanie Montinard (Traits-d’Union)

Mélanie Montinard (à gauche), tête de liste du mandat collectif Traits-d'Union, résidente à Rio de Janeiro, et Tulio Matencio, deuxième sur la liste, résident à Belo HorizonteMélanie Montinard (à gauche), tête de liste du mandat collectif Traits-d'Union, résidente à Rio de Janeiro, et Tulio Matencio, deuxième sur la liste, résident à Belo Horizonte
Mélanie Montinard (à gauche), et Tulio Matencio, deuxième sur la liste (à droite)

L’élection des conseillers consulaires approche. Pour vous aider à mieux connaître les candidats des circonscriptions de Rio de Janeiro et São Paulo, ainsi que leurs programmes, lepetitjournal.com do Brasil leur a posé les mêmes questions. Ces interviews réalisées par écrit vous sont proposées dans l’ordre des tirages au sort effectués par les consulats généraux. Elles sont publiées entre le 6 et le 17 mai, c’est-à-dire avant le vote sur internet qui sera ouvert du 21 au 26 mai. L’élection « à l’urne » aura lieu quant à elle le 29 mai.

A lire aussi : Les élections consulaires à Rio de Janeiro en 6 questions.

 

Aujourd’hui, Mélanie Montinard et la liste "Traits-d’Union : pour un mandat collectif d'actions citoyennes, écologiste et solidaire".

 

Mélanie Montinard, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Traits-d’Union est un mandat collectif de gauche, écologiste et solidaire. Nous sommes actuellement une trentaine de personnes engagées bénévolement autour de Bertrand Rigot Muller qui est le conseiller des Français de l’étranger officiellement élu. Nous sommes issus de la société civile et habitons Rio de Janeiro, Maricá, Resende, Belo Horizonte, Vitória… Nous avons entre 25 et 80 ans, nous sommes étudiants, professeurs ou chefs d’entreprise, acteurs de la culture ou du tourisme, travailleurs sociaux, retraités… Cette expérience politique s’est constituée il y a quelques années autour de Florence Poznanski, élue de la circonscription jusqu’à son départ en France pour raisons professionnelles en 2020. Nous considérons que la représentation politique est l’affaire de tous. Nous défendons les valeurs de solidarité, l’écologie, les droits des femmes, l’inclusion et la diversité. Beaucoup de personnes qui nous ont rejoints étaient déçues de la politique et elles ont trouvé dans Traits-d’Union la possibilité de s’engager à leur niveau. C’est en commençant comme ça qu’on contribue à améliorer le monde. Et tout le monde est bienvenu!

 

Comment avez-vous constitué votre liste ?

Parmi les membres du collectif, certains se sont portés volontaires pour représenter Traits-d’Union aux élections. Nous les avons élus : 26 personnes ont pris part au vote pour les choisir.
Nous sommes, Tulio Matêncio et moi-même, les têtes de liste. Je suis l’une des fondatrices de Traits-d’Union. Installée à Rio de Janeiro depuis 10 ans, je dirige une entreprise sociale et suis élue au Conseil d’administration de la Chambre de commerce France-Brésil (CCFB). Mes valeurs sont le multiculturalisme et la solidarité. Tulio est notre spécialiste des questions d’éducation. Il est très investi dans un projet de scolarisation en français à Belo Horizonte, où cette possibilité est inexistante aujourd’hui. Il est professeur-chercheur à l’Université Fédérale du Minas Gerais.
Vient ensuite Caroline Verna, océanologue. Elle est notre référence en matière d’écologie et est aussi au bureau de l’association des parents d’élèves (APE) du Lycée Molière. Cyril Regnaud, psychologue à Rio de Janeiro, s’investit pour renforcer les liens de notre communauté française dans la circonscription. Avec une longue carrière dans la diplomatie, Frédérique Sassaki nous aide sur les questions consulaires. Jean-Christophe Aveline, enfin, est un fin connaisseur des questions qui touchent les retraités et est passionné par la culture.
Notre liste est la liste de la gauche unie soutenue par le Parti Socialiste, Europe Écologie Les Verts, La France Insoumise, Français du Monde et Génération.s. 

 

Comment envisagez-vous cette fonction de conseiller des français de l'étranger ?

Pour nous, le conseiller des français de l’étranger ne fait pas que siéger aux réunions du conseil consulaire. C’est un élu de proximité, il représente d’abord la possibilité d’une expression démocratique pour les français à l’étranger. Pour nous, cette fonction doit être exercée en collectif. Nous le pratiquons depuis le début, et nous savons que c’est une formule efficace, qui a fait ses preuves. Nous sommes organisés en groupes thématiques et participons tous aux décisions du mandat. Considérant la politique comme une action au service de tous, nous prévoyons pour ce prochain mandat de dédier un tiers de notre indemnité consulaire chaque année pour une action citoyenne nécessaire à notre communauté.
L’élu consulaire est un relais entre les citoyens et les autorités consulaires. Pour cela, il doit d’abord veiller à l’accès à l’information et s’assurer que tout le monde est au courant de ses droits. Beaucoup de parents ne savent pas qu’ils ont droit à une bourse pour scolariser leurs enfants au Lycée Molière par exemple! Ensuite, il s’agit de se mobiliser pour que ces droits soient bien respectés, et pour cela il faut parfois remonter jusqu’au gouvernement. C’est ce que nous avons fait pour la reconduction des aides d’urgence Covid, avec la pétition pour le retour du chargé des affaires sociales à Brasilia, ou pour la reconnaissance du coronavac par l’Union Européenne.
C’est pour cela que nous avons lancé un site internet et communiquons beaucoup sur nos réseaux sociaux. Nous avons vu comme ce rôle est capital pendant la crise sanitaire : nos lives organisés avec la médecin-conseil du consulat ont été très suivis.

 

Quels sont, selon vous, les principaux défis aujourd’hui pour les Français établis au Brésil ?

Suite à une enquête menée en avril 2020 sur les impacts économiques de la pandémie, nous avons recueilli plus de 250 réponses et avons échangé avec une cinquantaine de Français. Une demande récurrente a été la création d’un réseau de Français au sein de la circonscription pour tisser des liens de solidarité et d'entraide.
Nous vivons dans une période où l’incertitude du lendemain est omniprésente, un monde qui change sans cesse et exige pour chacun de se réinventer, de se repenser. Et c’est le réseau qui nous permettra de sortir par le haut! Il n’est plus possible de savoir un français ou une française isolée. Chacun doit se sentir intégré au sein de sa communauté francophone et se voir offrir des espaces de dialogue et d’échanges. C’est pour cela, par exemple, que nous avons lancé les Collectives, un espace de rencontres et d’écoute de femmes francophones, ou que nous avons créé un Annuaire pour que chacun puisse présenter ce qu’il sait faire ou ce qu’il recherche, que ce soit professionnel ou non. Pour le prochain mandat, nous souhaitons créer un réseau pour les micro-entrepreneurs et les indépendants, qui ont terriblement souffert de la crise sanitaire, afin de faciliter l’accès à une formation, un mentorat ou une reconversion. L’idée est de faciliter les liens et les connexions: trouver et être trouvé.

 

Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?

Un nouveau consul prendra ses fonctions en septembre. Nous prévoyons de lui présenter une feuille de route détaillée pour les 5 prochaines années.  Dans la continuité de notre bilan, nous poursuivrons notre mobilisation pour informer nos concitoyens sur la crise sanitaire, défendre la poursuite des aides d’urgence. Nous exigerons aussi un retour de l’accueil présentiel et téléphonique au consulat et la tenue d’une réunion d’urgence pour réviser l’application de la convention bilatérale de sécurité sociale..
Sur le volet écologie, nous défendrons l’exemplarité des établissements français (réduction de la consommation d’énergie, rénovation verte, alimentation bio, recyclage). Nous souhaitons également publier un guide des initiatives locales, citoyennes ou d’entreprises, en faveur de l’écologie (zéro déchet, compostage, etc.).
Nous proposons aussi plusieurs mesures pour combattre les discriminations, les violences raciales et contre les femmes : nous demanderons ainsi une formation du personnel consulaire, scolaire et culturel et mettrons en place une permanence d’écoute au consulat pour les victimes.
Après avoir entendu au cours de cette année très difficile de nombreux parents et professeurs souffrir d’un manque de représentation au sein des instances de décision du Lycée Molière, nous nous mobiliserons avec eux pour une réforme des statuts du conseil d’administration du Lycée.
Mais nous proposons bien d’autres mesures ! Notre programme est accessible sur notre site internet.

 

Une partie des membres de l'équipe Traits d'union Rio

 

 

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