

Face au drame de la citédes 4000 de dimanche dernier -la mort par balles d'un jeune garçon de 11 ans- Nicolas Sarkozy a décidéde «faire les opérations de polices nécessaires et de poser les bases d'une politique de la prévention ». Ses formules chocs ont éveilléles critiques, mais le ministre reste ferme
Nicolas Sarkozy repart comme en 40 pour son deuxième séjour àl'Intérieur. (Photo : AFP)
Nicolas Sarkozy avait promis des actes. Suite au décès de Sidi-Hamed, un enfant de 11 ans victime de deux balles perdues àla citédes 4.000 de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) dimanche 19 juin, le ministre de l'Intérieur a entaméhier une opération dite de «nettoyage »afin de retrouver les meurtriers. 200 policiers et des hommes du Raid ont ainsi explorés les immeubles de la citéde fond en comble, sans rien trouver si ce n'est les sarcasmes des habitants.
Le vocabulaire de M. Sarkozy, le fait de «nettoyer au Karcher »les quartiers difficiles, a suscitéde vives polémiques, notamment auprès de certains responsables de gauche et d'associations pour la défense des Droits de l'Homme. Elles l'accusent de stigmatiser les habitants de la Courneuve et d'utiliser une rhétorique qui frôle celle d'extrême droite.
A droite, le députéUMP du Vaucluse, Thierry Mariani, a quant àlui pris la défense de M. Sarkozy en estimant que «pour montrer sa volonté, il faut prendre un vocabulaire fort ». Le premier ministre, Dominique de Villepin, lui aussi a appuyéle numéro deux du gouvernement.
Nicolas Sarkozy ferme malgréles controverses
Interpellépar les socialistes hier àl'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a persistédans ses déclarations, expliquant que c'était les gens des 4.000 eux-mêmes qui l'avaient demandé: «il faut nettoyer le quartier des trafics et des délinquants ». A cela, il a ajouté«Je ne retire rien. Je ne regrette rien. Je ferai ce que j'ai dit et nous aurons des résultats. Cela prendra le temps qu'il faudra. Le terme nettoyer s'applique parfaitement àceux qui sont capables de tuer un petit garçon de 11 ans ».
A l'intérieur de la cité, les mots du ministre ne semblent pas choquer, mais personne n'y croit : «il n'a qu'une idée, la présidence? », lance avec agacement un groupe de jeunes, remarquant qu'il «fallait agir avant que cela arrive ».
Tandis que les hommes du Raid, cagoulés, pénètrent dans les bâtiments, deux àtrois milles personnes marchent silencieusement en souvenir de la jeune victime tuée dimanche.
Amélie LE GAL LA SALLE. (LPJ) 23 juin 2005


































