

Après
un automne si doux qu'on avait presque oubliéqu'il précédait l'hiver,
le froid s'est abattu sur l'Hexagone. Résultat : moins 20 degrés au
compteur en l'espace de 24 heures et des milliers de SDF transis dans
la rue. Hier, le gouvernement a lancéàtemps son plan froid et
installéàtitre expérimental en Ile-de-France des "hébergements de
stabilisation"pour les personnes vivant sous les tentes
Les tentes parisiennes de la honte doivent être remplacées par des hébergements de stabilisation (photo AFP)
La Toussaint
marque cette année le top départ du "plan hiver"de Catherine
Vautrin, ministre déléguée àla Cohésion sociale. Jusqu'àfin mars
2007, 100.000 places d'hébergement (soit 6.000 de plus que l'an
passé) sont mises àdisposition des personnes en situation de
précarité, et des sans-abri.
Les expulsions locatives, qui ne
concernent pas les squats, sont également interdites jusqu'au 16 mars.
Mais la grande
nouveautéde ce plan gouvernemental est la mise en place en Ile-de-France et àtitre expérimental des "hébergements de stabilisation". 1.100 places de logements sont ainsi débloquées pour l'accueil en priorité, 24 h sur 24 et sans limitation de durée, des hommes et des
femmes qui, faute de toit, vivent actuellement sous des toiles de tentes fournies
par Médecins du monde.
Le dispositif prévoit de leur offrir, en plus du
gîte et du couvert, l'accompagnement médical et social indispensable à
leur reconstruction. Sortir de l'exclusion et retrouver son autonomie
sont essentiels en effet pour ces personnes en grande détresse physique, morale
et matérielle.
Sous la pression de Médecins du monde
La proposition
de Catherine Vautrin fait suite àla pression mise involontairement par Médecins du monde sur le gouvernement. En distribuant des tentes
igloo aux sans-abri en décembre dernier, l'organisation humanitaire
avait exposéla misère aux yeux de tous les Parisiens. Or, que la ville lumière
soit transformée en capitale du camping n'avait pas exactement ravi
tout le monde?
En juillet dernier, une médiatrice avait éténommée pour engager une discussion avec
Médecins du monde afin qu'ils cessent de distribuer leurs maudites
tentes qui dénaturaient le paysage urbain. L'ONG avait répondu alors qu'elle n'y souscrirait que lorsqu'une solution pérenne serait engagée.
Avec les hébergements de stabilisation, le gouvernement a apportéun début de réponse hier.
Sandra de Vivies. (www.lepetitjournal.com) 3 novembre 2006
En savoir plus
Le Figaro : 6.000 places supplémentaires pour le plan Hiver 2007
Le Monde : Plan hiver : 100.000 places en hébergement d'urgence, dont 1.000 "longue durée"
Le site de Médecins du monde


































