Le romancier David Foenkinos est en Chine une partie de cette semaine pour rencontrer les lecteurs à l'occasion de la 16ème édition du Prix Fu Lei de la traduction et de l'édition les 30 novembre et 1er décembre prochains. Nous avons eu le privilège d'échanger avec lui en amont de sa venue.
Ma part sensible s'est réveillée en frôlant la mort
Avec « La délicatesse » et surtout « Charlotte », l’histoire d’une peintre allemande disparue à 26 ans, vous êtes un auteur consacré. Au fond qu’est ce qui vous pousse à écrire ?
Je n’étais pas issu d’une famille littéraire. Tout a commencé pour moi à la suite d’une grave opération du cœur à l’âge de 16 ans. Pendant les mois à l’hôpital, je me suis mis à lire, à écrire. Comme tous les gens qui ont frôlé la mort, la part sensible de ma vie s’est réveillé. J’ai senti que je ne pourrais plus vivre alors sans exprimer, d’une manière ou d’une autre, ce que je ressentais. C’est vrai que le tournant dans ma vie littéraire a été la publication de « La délicatesse ».
Charlotte est un livre douloureux
Ce huitième roman a rencontré un grand public dans le monde, et nous avions réalisé le film, avec mon frère, avec Audrey Tautou et François Damiens. Puis, il y a eu Charlotte. C’était un livre douloureux sur une peintre oubliée. Le succès du livre, avec le prix Renaudot, et le Goncourt des Lycéens, a dépassé tous mes espoirs. Mon rêve était surtout que les lecteurs découvrent cette femme extraordinaire. Actuellement, le livre dont on me parle le plus, notamment par de nombreux messages sur Instagram, c’est « Vers la beauté ».
Plusieurs de vos romans ont été adaptés au cinéma, comme « Les souvenirs », ou « Le Mystère Henri Pick » avec Fabrice Luchini et Camille Cottin. Vous êtes vous-même réalisateur. Entre le cinéma et la littérature, que préférez vous ?
La littérature est clairement mon obsession principale. Je vais publier un nouveau roman en février prochain qui s’appellera « Tout le monde aime Clara » Mon dernier film, « Les fantasmes » remonte à trois ans. On y trouvait de nombreux acteurs, comme Monica Bellucci ou Karin Viard. J’aimerai bien écrire un nouveau film, mais pour le moment je travaille plutôt sur une série qui devrait se tourner aux Etats-Unis.
Il faut écrire par nécessité
Vous venez en Chine . Qu’est-ce que ce déplacement représente pour vous ?
Un immense bonheur. J’ai la chance d’être déjà venu deux fois, à la rencontre des lecteurs. C’est un privilège d’être traduit en chinois. Et pour ce voyage, je vais également parrainer le prix Fu Lei qui met à l’honneur les traducteurs. Etant traduit dans le monde, et sachant ce que je dois aux traducteurs, cela me touche particulièrement.
Quel message adresseriez vous au jeunes auteurs qui n’ont pas encore votre renommée ?
Il ne faut pas forcément écrire pour atteindre la renommée mais simplement par nécessité. Le succès est toujours quelque chose d’un peu hasardeux. En ce qui me concerne, je pense surtout à mes prochains projets, et je ne me focalise pas sur le passé. Bon d’accord, là, je pense surtout au plaisir de venir bientôt en Chine.
Retrouvez David Foenkinos pour son déplacement en Chine
A l'occasion du Prix Fu Lei, l'Institut Français recevra le romancier pour un échange le 1er décembre matin de 10:30 à 12:30 à Pékin. Evénement gratuit, scannez le code QR suivant sur wechat pour réserver votre place dès à présent. Un retransmission en live streaming est aussi prévue sur le compte weibo de Faguowenhua.