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Keti Koti 2024 : vers une nation plus unie

Après des années de débats, cette journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage dans les anciennes colonies néerlandaises est désormais intégrée au calendrier national. Retour sur cette avancée majeure et les perspectives pour l'avenir.

KetikotiKetikoti
Ketikoti, Suriname, 2018 (Photo: Wikimedia, StarNieuws, CCBYSA3.0)
Écrit par Emma Dailey
Publié le 29 juin 2024, mis à jour le 29 juin 2024

L'année dernière marquait les 150 ans de l'adoption par les Pays-Bas d'une loi organisant l'abolition de l'esclavage. Alors que Victor Schœlcher et la Seconde République abolissent définitivement l'esclavage en France et dans les colonies le 27 avril 1848, c’est 15 ans plus tard, le 1er juillet 1863, que l'esclavage a été aboli par la loi au Suriname et dans les îles des Caraïbes, alors colonies du Royaume des Pays-Bas. Mais pour de nombreux habitants du Royaume, l'esclavage n'a réellement pris fin que le 1er juillet 1873, après une période de transition de dix ans. Le nom ‘Keti Koti’ signifiant “chaînes brisées,” illustre ceci.

 

En 2023, la commémoration a également été le théâtre d'un discours historique du roi Willem-Alexander, dans lequel il a présenté des excuses pour l'histoire de l'esclavage aux Pays-Bas. "Je me tiens ici devant vous en tant que roi et membre du gouvernement. Aujourd'hui, je présente mes propres excuses", a déclaré Willem-Alexander. "En ce jour où nous nous souvenons de l'histoire néerlandaise de l'esclavage, je demande pardon pour ce crime contre l'humanité. En décembre, le Premier ministre Mark Rutte a présenté des excuses au nom de l'État néerlandais, rapport Al Jazeera. 

 

Premier festival en tant que fête nationale

 

L’inclusion de Keti Koti dans le patrimoine immatériel néerlandais en décembre 2023 a été saluée comme une victoire significative. Cette reconnaissance officielle fait écho aux efforts inlassables des communautés afro-néerlandaises et antillaises pour obtenir une reconnaissance de leur histoire et de leur héritage. Le 1er juillet devient ainsi une journée dédiée à la mémoire et à la célébration de la fin de l’esclavage dans les colonies néerlandaises, notamment au Suriname et dans les Antilles néerlandaises.

 

Alors que Keti Koti gagne en visibilité et en importance, les espoirs sont grands pour que cette journée devienne un véritable symbole de réconciliation et d’unité. Des initiatives communautaires et des programmes éducatifs se multiplient pour assurer que cette histoire ne soit jamais oubliée. Les discussions autour de la possibilité de rendre le 1er juillet un jour férié national continuent, avec l’objectif d’honorer pleinement la mémoire des esclaves et de célébrer leur liberté.

 

 

Malgré cette reconnaissance, la journée de Keti Koti n’a pas encore été déclarée jour férié. Le débat n’est donc pas clos. La reconnaissance de Keti Koti comme fête nationale est une étape importante, mais sans jour férié, beaucoup ne pourront pas participer pleinement aux commémorations. Les discussions se poursuivent donc, pour que cette journée soit consacrée à la réflexion et à la commémoration sans les contraintes du travail quotidien.

 

La reconnaissance de Keti Koti s'inscrit aussi dans un mouvement plus large visant à redéfinir l’identité européenne pour y inclure les contributions des diasporas africaines et antillaises.

 

Lire aussi: Keti Koti, la commémoration qui obtient gain de cause par l’État néerlandais

 

Célébrations à Travers le Pays

 

En célébrant Keti Koti, les Pays-Bas font un pas de plus vers la reconnaissance de leur passé colonial et des injustices qui en découlent. En plus d’une célébration de la liberté et de la résilience, cette journée de commémoration et de fête est une occasion de se souvenir, de réfléchir et d’avancer ensemble vers une société plus inclusive.

 

Cette année, les célébrations de Keti Koti promettent d'être grandioses. Des défilés, des spectacles de musique et de danse, ainsi que des expositions d’art seront organisés dans les principales villes néerlandaises telles qu'Amsterdam, Rotterdam, et La Haye. La commémoration nationale a traditionnellement lieu dans l'Oosterpark à Amsterdam (14h-15h15) ; la célébration de la rupture des chaînes se déroule sur la Museumplein (13h-22h). L'après-midi, la NOS diffuse la commémoration en direct à la radio et à la télévision ; le soir, la célébration est au centre d'une émission télévisée en direct de la Museumplein.

 

 

Traditionnellement, les participants revêtent des vêtements traditionnels colorés et dégustent des plats typiques des anciennes colonies, symbolisant la richesse culturelle et la résilience des esclaves.

Pour en savoir plus (vidéo en Anglais et en Néerlandais sous-titré en Anglais):


 

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