Le 5 juin 2024, les citoyens néerlandais ont été appelés aux urnes pour élire leurs nouveaux représentants au parlement Européen. L’alliance écolo-socialiste remporte largement les élections tandis que l’extrême-droite se place deuxième. Au total, 46,2 pourcents des citoyens se sont déplacés jusqu’au bureau de vote, soit 5 pourcents de plus qu’en 2019.
Le PVV (Parti pour la Liberté) de Geert Wilders n’est pas arrivé premier des élections européennes du 5 juin dernier. Il obtient la deuxième place, juste derrière l’alliance socio-écologiste de Frans Timmermans. Les citoyens européens des Pays-Bas ont été invités à élire les 31 nouveaux parlementaires néerlandais des hémicycles de Strasbourg et de Bruxelles.
L’alliance forte de la gauche entre le PvdA (Partij van de Arbeid, Parti du Travail) et GroenLinks (La gauche verte), représentée par Frans Timmermans, ne perd qu’un seul siège, passant de 9 à 8 (avec 21,09 pourcents des voix).
L’alliance néerlandaise est premier dans les grandes villes des Pays-Bas, notamment universitaires (Delft, La Haye, Leyde, Amsterdam, Rotterdam, Wageningen, Groningue, Maastricht…) : au total 115 des 342 communes. Dans d’autres communes, elle est deuxième.
Pour l’alliance, il s’agit d’une victoire qui concorde avec les résultats de novembre dernier, après que les deux partis ont gagné ensemble pas moins de 7 sièges en plus sur 150 à la Tweede Kamer (Parlement), pour s’y hisser troisième parti du pays, avec 25 sièges.
En comparaison en France, seul Europe Ecologie les Verts, l’équivalent de GroenLinks, observe une chute (12 à 5 sièges), tandis que les alliances du Parti Socialiste (7 à 13) et d’autres partis de gauche, qu’on peut comparer au PvdA néerlandais, et l’alliance de la France Insoumise (6 à 9) et d’autres partis d’extrême-gauche, observent tous les deux une hausse.
Le parti centriste, Democraten 66, dirigé par Rob Jetten, arrive en deuxième position dans la plupart des villes universitaires, ce qui leur fait gagner un siège, de 2 à 3, avec 8,4 pourcents des suffrages récoltés. En France, D66 peut être comparé au mouvement présidentiel Renaissance qui observe une chute importante de 10 sièges (13 sur 81) avec 14,60 pourcents des votes français.
Le Parti pour les animaux (PvdD) d’Esther Ouwehand, l’équivalent néerlandais du Parti animaliste, garde son seul siège avec 4,52 pourcent des votes.
Enfin, Volt, mouvement pan-européen progressiste de centre présent aussi en France, permet pour la première fois à deux membres de siéger à l’Europe (récoltant 5,1 pourcents des votes). Les Allemands ont quant à eux permis au mouvement de passer d’un siège à trois. Au total donc, 5 députés du mouvement Volt seront présents au Parlement européen.
Progression de l’extrême droite
En deuxième position, le PVV de Geert Wilders progresse, sans surprise. Pour rappel, il est depuis novembre dernier le premier parti du pays avec 37 sièges au Parlement néerlandais. Tandis que les sondages de sortie d’urnes annonçaient 7 sièges, le parti n’en récolte au décompte final que 6. Ceci reste cependant une hausse importante par rapport au seul siège obtenu en 2019.
Le parti de droite nationaliste est le premier parti du pays en communes (171 sur 342) avec 17 pourcents, notamment dans le Flevoland, en Brabant-Septentrional et dans le Limbourg. Il est deuxième dans certaines banlieues ou des villes comme Rotterdam, Zwolle ou Apeldoorn.
En France aussi, on y remarque une montée comparable de l’extrême-droite, avec son équivalent, le Rassemblement National de Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui fait un pic à 31,4 pourcents, passant de 18 à 30 sièges.
Le FvD (Forum pour la Démocratie) de Thierry Baudet, de droite nationaliste, populiste et son leader qui se considère comme “conspirationniste”, perd ses 4 sièges à l’Europe (2,49 pourcents). Son équivalent en France serait le parti Reconquête d’Eric Zemmour, qui passe d’un siège à 5 (5,47 pourcents).
En tout, un tiers des électeurs ont voté pour l’extrême-droite en France (36,9 pourcents) tandis que les électeurs des Pays-Bas ne font que la moitié de ce score (19,5 pourcents).
Aux Pays-Bas, le résultat européen va de pair avec les résultats des élections législatives en novembre dernier tandis que le résultat français a poussé le Président de la République, Emmanuel Macron, à dissoudre l’Assemblée Nationale et à convoquer des élections législatives fin du mois.
Le BBB (mouvement citoyen agricole), de Caroline van der Plas, qui fait partie du gouvernement du pays en cours d’élaboration, est premier dans des communes de l’est, permettant l’acquisition de deux sièges (5,4 pourcents). Le BBB est comparable au Mouvement de la Ruralité en France, se concentrant sur les mêmes intérêts du monde de l’agriculture et de l’élevage.
Enfin, le VVD (Parti populaire pour la liberté et la démocratie) de droite libérale de Dilan Yeşilgöz, qui est dans l’actuel gouvernement et fera aussi partie aussi du nouveau “cabinet”, n’est premier que dans 4 communes du pays mais se hisse aussi à une cinquantaine d’autres endroits comme deuxième parti. Il perd un siège, de 5 à 4, à 11,35 pourcents. Le VVD est l’équivalent des Républicains. En France avec les Centristes, ils ont perdu deux sièges sur le 8 acquis en 2009 et ne récoltent que 7,25 pourcents des voix.
Les chrétiens en perte de vitesse
Le SGP (Parti Politique Réformé) de Chris Stoffer, de centre-droit chrétien mais théocrate, est premier dans quelques communes de l’ouest et de l’est des Pays-Bas et garde son siège (3,66 pourcents).
Le CDA (l’appel chrétien démocrate) de centre-droit de Henri Bontenbal, n’est premier que dans plusieurs communes du pays notamment, mais se place à de nombreux endroits en deuxième position, surtout dans les zones plus rurales. Ce coup lui fait perdre un siège, de 4 à 3 (9,45 pourcents des votes). Il n’existe pas vraiment d’équivalent en France.
Le parti ChristenUnie (Union Chrétienne) de de Mirjam Bikker, conservatiste et eurosceptique, perd son seul siège (2,89 pourcents des votes), de même que 50PLUS, qui a comme seul intérêt les personnes retraitées (0,94 pourcent des votes).
Autre parti également présent dans le futur gouvernement, le Nouveau Contrat Social (NSC) de Pieter Omtzigt, scission du CDA, n'est premier que dans une seule commune néerlandaise, mais a tout de même pu récolter un siège, avec 3,75 pourcents des voix.
Qui peut voter pour les Européennes ?
Aux Pays-Bas, seules les personnes de plus de 18 ans y résidant et possédant la nationalité d’un pays de l’Union Européenne ou néerlandaise, peuvent participer à ce vote. De plus, il ne faut pas avoir de déchéance du droit de vote.
Pour les citoyens européens non-néerlandais qui souhaitent voter aux Pays-Bas, il faut remplir un formulaire (le Y-32) au maximum 44 jours avant les élections, qu’il faut remplir qu’une seule fois par élection. Une décision sera ensuite prise par la commune de résidence.
Si la demande de droit de vote aux Pays-Bas pour les élections européennes est positive, il ne sera pas possible de voter pour les députés de sa nationalité initiale, dans son pays d’origine ou d’expatriation.
Si les députés néerlandais ne vous intéressent pas, il est également possible de voter pour son pays d’origine, mais il faudra également le notifier à la commune néerlandaise.
Plus d’infos ici, sur le site des autorités néerlandaises qui éclaire sur quels formulaires remplir et toutes les modalités pour accéder au vote européen comme européen.