5 vues satellites uniques aux Pays-Bas

Les Pays-Bas ne sont pas connus pour la diversité de leurs paysages naturels. Les zones urbaines sont généralement entrecoupées de champs agricoles, nommées ‘platteland,’ ou occasionnellement de forêts. Sur la côte, ce sont les plages, les ports et les dunes qui dominent. Cependant, malgré cette uniformité apparente, les Pays-Bas recèlent de quelques lieux à l’allure intrigante, surtout depuis une vue aérienne. En voici cinq exemples.

Les serres de Westland

C’est une expérience surprenante que de survoler la ville de Naaldwijk, au nord de l’estuaire de La Maas qui abrite le port de Rotterdam. Cette agglomération dense apparait comme un ensemble de rectangles métalliques, de toutes tailles, entrecoupe de nuances de vert bleuté. Cette étendue scintillante pourrait évoquer un univers enchanté ou futuriste alors que c'est en fait un véritable océan de serres, dont le verre reflète la lumière du soleil. 

La région de Westland est en effet connue comme étant “la capitale néerlandaise de la serre,” avec environ 100 kilomètres carrés de serres. 1 million de tonnes de tomates par an sont produites sur seulement 18 kilomètres carrés, une première mondiale en matière d'efficacité en agriculture ! C’est ici aussi que sont produites des salades, des concombres, ainsi que des fleurs destinées à faner dans des vases du monde entier. Cette région est à la pointe de l’innovation dans le secteur agricole depuis presque 120 ans, et est donc unique, par son apparence et par sa nature.

Les bancs de sable du Veluwe

Des dunes de sable blancs à perte de vue, des silhouettes d’arbres aux branches nues, des îlots de buissons bas vert sombre… Un tel terrain aride évoque davantage le Sahara, en Afrique, que les Pays-Bas, nation côtière en Europe de l’ouest. Cependant, c’est bel et bien dans la province du Gelderland, au centre du territoire, que se trouve ce paysage.

Les bancs de sable de la Veluwe comptent parmi les plus grandes étendues de sable à l'intérieur des terres en Europe. S'étendant sur environ 1000 kilomètres carrés, c’est la plus grande région naturelle de plaine du nord-ouest du continent. 91.200 hectares, classés comme site Natura 2000, abritent le Parc national De Hoge Veluwe et le Parc national Veluwezoom. Le Veluwe n’est d’ailleurs pas le seul “désert hollandais.” La région Brabantine, elle, abrite les plus dunes de Loon et de Drunen, qui, elles, ne font ensemble que 35 kilomètres carrés.

Les eaux du 'Biesbosch'

Un oiseau survolant l'embouchure de la Meuse au sud de la ville de Dordrecht, se trouve devant une zone humide, où l’eau scintillante et les îlots verts s'entrelacent. Les “Bois de Bies” (De biesbosch), dans la région du Brabant, sont aussi protégés, car ils abritent une faune précieuse. Dans cette zone humide se réfugient une grande variété d’espèces d’oiseaux, et des castors, et même des moutons.

Des 40 000 hectares, 280 sont désignés comme zone récréative. Il est extrêmement agréable de louer un petit bateau, et naviguer tranquillement sur les eaux calmes, en regardant virevolter les libellules. Il est aussi possible pour des groupes de participer à une chasse au trésor dans le parc, une expérience amusante. Une autre particularité de cette réserve naturelle est qu’elle est située à la limite d'une vaste zone industrielle, la nature contraste donc par moment avec un arrière-plan plus artificiel.

L'œil de l'IJssel

Vu de l’espace, IJsseloog (signifiant littéralement "l'œil de la rivière IJssel") ressemble à un agroglyphe. L’île artificielle forme un cercle trop parfait, laissant penser que des extraterrestres se seraient amusés à tracer dans la mer au sable. C'est l'une des cinq grandes îles artificielles aux Pays-Bas. Le lac de limon qui forme le cœur de l'île reflète la lumière du soleil comme une pupille géante. La plupart des boues polluées ont été déposées dans le Ketelmeer par la rivière IJssel entre 1950 et 1990. Elles sont le résultat d’un gigantesque projet de réclamation de terre qui a donné naissance à la province de Flevolande, là où il y avait auparavant une mer.

Une station d'épuration a été construite en 2000, et sépare peu à peu le sable et la tourbe des contaminants. Le limon assaini et le sable filtré sera utilisé pour des constructions, dont  l'aménagement d'une nouvelle zone écologique, l'IJsselmonding. Dans les années à venir,l'île sera utilisée à des fins récréatives. Un autre exemple d’île artificielle à la forme étrange est Neeltjes Jans. Elle a été construite pour faciliter la construction du “Oosterscheldekering”. Ce barrage de l'Escaut oriental est le plus important ouvrage du plan Delta, qui lui-même est le plus grand ouvrage de défense contre les eaux au monde.

Les lacs de Haarlemmermeer

Des stries grises et vertes sont visibles dans plusieurs lacs de la commune de Haarlemmermeer, en Hollande du Nord. Ces lignes et tirets, parfois parallèles, parfois formant un éventail, sont aujourd’hui parsemés de petits ports de plaisance, de nature, et même de quartiers. Les canaux de la région sont aussi réalisés selon un plan quadrillé. Ces formations ont été créées par l'homme, et sont le résultat du processus d’extraction de “tourbe", matière organique fossile utilisée comme combustibles et comme matériel de construction. De nombreux corps d’eau dans la commune sont d'anciennes tourbières qui ont été creusées, puis inondées.

Le lac originel aurait été principalement une tourbière à proximité de trois lacs : le lac de Leyde, de Spiering, et le vieux lac. Les quatre lacs ont été transformés en un seul par des inondations successives et le nom Haarlemmermeer a été appliqué au lac ainsi formé. La commune de Haarlemmermeer possède une frontière unique qui cartographie cet ancien lac, qui fut vidé en 1852. C’est dans cette commune que se trouve l’aéroport de Schiphol. Ainsi, un fait amusant est que Schiphol se trouve sous le niveau de la mer, et sur le site d'une ancienne bataille navale avec l'Espagne, le 26 mai 1573.

Les coordonnées Google Map de ces lieux uniques ont été gracieusement fournies par Aaron Boles.