La découverte de la cachette d'Oussama Ben Laden au Pakistan et qui plus est à quelques kilomètres d'une base militaire n'étonne pas. Pourtant, il faut rappeler que le Pakistan s'était engagé à collaborer avec les Etats-Unis pour la traque de l'islamiste le plus célèbre au monde

Comment expliquer que les Etats-Unis aient découvert la cache d'Oussam Ben Laden au Pakistan sans l'aide des services spéciaux locaux ? C'est pourtant la thèse officielle du gouvernement d'Islamabad. L'opération aurait été menée dans le plus grand secret par les forces spéciales américaines.
Alors que le gouvernement pakistanais continue à affirmer que durant dix ans il a activement recherché le leader islamiste, un certain nombre d'éléments étonnent.
La résidence où était réfugié Ben Laden était connue des services pakistanais. Un officier de l'ISI (services pakistanais) a déclaré à la BBC qu'en 2003 la maison d'Abbottabad, lieu où Ben Laden a été abattu, avait été attaquée pour capturer un dirigeant d'Al-Qaïda. Il a ensuite ajouté que "depuis, le bâtiment était sorti de notre radar. (…) Nous sommes très bons, mais nous ne sommes pas Dieu". Cette déclaration est peu crédible, la maison, véritable forteresse, se trouve à quelques kilomètres d'une base militaire.
Amateurisme populiste
En admettant leurs défaillances, les services et le gouvernement cherchent à gagner sur deux tableaux. D'un côté ils souhaitent continuer à donner l'impression aux occidentaux qu'ils leur sont fidèles, de l'autre il ne veulent pas que le peuple et les cellules locales d'Al-Qaïda se retournent contre eux.
L'apparent amateurisme peut être analysé comme une manière de faire comprendre au peuple que le Pakistan ne collabore pas avec les États-Unis. Cette manœuvre populiste n'a pas complètement fonctionné puisque des manifestations ont éclaté dans la capitale, Islamabad. Les mécontents dénoncent, dans le cas où les USA auraient attaqué sans complicité du gouvernement, une violation de leur souveraineté.
L'éditorialiste du quotidien local Lahore Daily Times résume cette posture de double jeu avec ces mots : "Le Pakistan se retrouve dans une situation embarrassante. Nous sommes alliés aux États-Unis mais nous sommes des partenaires très difficiles, exigeant de choisir les militants que nous voulons pourchasser et ceux que nous voulons protéger".
C.F (www.lepetitjournal.com) mercredi 4 mai 2011
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