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Quelle agriculture pour la Nouvelle-Calédonie ?

Quelle agriculture pour la Nouvelle-Calédonie ? L’objectif a été lancé en 2014 : atteindre 30% d’autonomie alimentaire d’ici 2025.Quelle agriculture pour la Nouvelle-Calédonie ? L’objectif a été lancé en 2014 : atteindre 30% d’autonomie alimentaire d’ici 2025.
Écrit par Véronique Mézille
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 septembre 2018

L’objectif a été lancé en 2014 : atteindre 30% d’autonomie alimentaire d’ici 2025 en « produisant chez nous pour nourrir les calédoniens », selon les termes du président de la province Sud, Philippe Michel. 4 ans plus tard, où en est-on ? Quels moyens ont été mis en œuvre ? L’objectif est-il en passe d’être atteint ? Philippe Michel et Nicolas Metzdorf, membre du gouvernement en charge de l’agriculture, font le point.


« L’enjeu majeur de la PPAP, politique publique agricole provinciale, c’est l’autosuffisance alimentaire, rappelle Philippe Michel. C’est-à-dire l’amélioration du taux de couverture des besoins alimentaires par l’essor de la production locale, la diversification et l’amélioration de la qualité des produits, l’organisation des filières de production et la satisfaction des consommateurs à l’horizon 2025. » Vaste programme ! 

Un taux de couverture qui augmente

En 2017, 36 000 tonnes de fruits et légumes ont été produits, ce qui représente un taux de couverture de 18%, contre 13% en 2014. Comment a-t-on obtenu ce résultat ? « Plusieurs leviers ont été actionnés, explique Philippe Michel. Car, pour faire simple, pour faire de l’agriculture, il faut de la terre et de l’eau. » Accès au foncier favorisé, notamment par les baux ruraux, modernisation des outils de production, structuration des filières, optimisation du soutien public et politique de gestion de l’eau agricole… tous les moyens ont été mis en œuvre, avec le soutien du gouvernement. « La province Sud est le grenier de la Calédonie, déclare Nicolas Metzdorf. D’autant plus avec le booster donné ces dernières années. Il est donc primordial pour le gouvernement d’accompagner cette politique agricole, sur l’ensemble du pays, pour éviter une fracture agricole ». D’où les lois sur les baux ruraux ou sur la transmission foncière qui, en exonérant des droits de succession les descendants repreneurs, favorise la transmission familiale de l’exploitation agricole.

Les céréales en tête, les bovins et les fruits à la traîne

Quatre filières prioritaires ont été identifiées, avec des résultats très contrastés. Un peu plus de 5 000 tonnes de céréales ont été produits en 2017, ce qui représente une augmentation de + 127%. La production de légumes se porte également bien avec un peu plus de 12 000 tonnes, soit + 38%. Par contre, les trois autres filières prioritaires sont en baisse : - 4% pour la filière avicole, - 5% pour la filière bovine et – 17% pour la filière fruit. Aléas climatiques et attaques de ravageurs semblent expliquer ce mauvais résultat des fruits. Sécheresses à répétition, filière plus longue à se structurer, le travail sur l’amélioration des performances des troupeaux mettant plusieurs années à donner des résultats, besoin foncier plus important, troupeaux qui disparaissent car non repris… la filière bovine va devoir faire l’objet de toute les attentions. Face à ces chiffres, les 30% d’autosuffisance alimentaire en 2025 sont-ils encore d’actualité ? « Globalement, les objectifs 2025 tiennent toujours mais pourront être réévalués par filière. Le pourcentage fixé n’est qu’un outil de pilotage, précise Philippe Michel. Ce qui nous importe c’est de modifier les approches, avec les filières prioritaires, la politique de l’eau, du foncier… »
 

Véronique Mézille
Publié le 13 septembre 2018, mis à jour le 13 septembre 2018

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