Des semaines de confinement auront eu raison de la vie new-yorkaise de Marine Michelet. La jeune femme, arrivée en 2019 à New York dans le cadre d’un VIE, a rendu les clés de son appartement, donné ses meubles et changé de vie professionnelle. Avec son mari, ils se sont offert un school bus et ont pris la route américaine le 4 juillet 2020.
Depuis presque un an, ils sillonnent les États-Unis, épris de liberté, de changement et de découverte. Mais tout en travaillant. La pandémie a révélé une envie de grands espaces. Un désir de nomadisme. Portrait.
Marine et Mehdi
L’aventure américaine en school bus
Des études en école de commerce entre la France et la Colombie, Marine Michelet a toujours eu soif de découverte, d’exploration. Elle explore l’Inde, avant d’arriver à New York, en 2019, dans le cadre d’un VIE. New York, sa ville de coeur, sans doute parce que c’est là qu’elle rencontre Mehdi, qui depuis, est devenu son mari. « Un coup de foudre, » explique-t-elle.
C’est la pandémie qui donne une nouvelle impulsion à leur vie. « On avait déjà envie de grands espaces, de découverte » explique la jeune femme. Durant le confinement, le couple décide de plaquer New York. Avec le télétravail, son mari, salarié d’une célèbre entreprise américaine, est libre de travailler n’importe où. Marine, elle, se reconvertit. Ses études en business school lui avait ouvert les portes du monde du recrutement à New York. Mais elle décide de donner un tournant à sa jeune carrière. Objectif : le bien-être, être en accord avec soi, avec ses envies. S’écouter. Accompagner les autres, surtout. Elle devient coach et, depuis, accompagne des femmes expatriées en quête, elles aussi, de reconversion professionnelle et de découverte de soi. Dans son équilibre de vie, elle est aussi professeur de yoga.
Le confinement qui aura duré deux mois et demi à New York a fait réfléchir. Il a marqué aussi. Pour d’autres, cette période d’introspection fait jaillir des envies en même temps qu’il amène à une prise de conscience. Marine Michelet réalise que, dans ce temps suspendu, sa vie d’avant n’était pas en adéquation avec ses attentes, ses envies, mais aussi ses besoins. « On vivait à 100 à l’heure, on travaillait énormément la semaine, pour juste avoir le temps de se reposer le week-end ». Quelque part, le confinement lui a été bénéfique : son début de carrière ne lui convient pas. Elle se transforme. Enseigne le yoga et passe une certification de coach. « Avec mon mari, on a décidé de partir, on s’est mis à la recherche d’un van, ça n’a pas été simple ». En effet, à cette période, les vans s’arrachent sur le marché. Certains ont besoin de partir, d’autres n’ont pas d’autres choix que de vivre dans un espace plus que réduit. « On en a trouvé un dans l’Ohio, on a pris un billet d’avion en espérant ne pas avoir à acheter un billet un retour ». Bingo !
Le school bus de Marine et Mehdi
La route, c’est la vie !
« Nous avons acheté ce van qui est un ancien school bus transformé et qui surtout est auto-suffisant, ce qui était très important pour nous ». Le couple reprend la direction de New York au volant de leur désormais fidèle destrier, objectif : liquider tout ce qu’ils ont à New York. Un élan de liberté.
Le 4 juillet, date symbolique, le couple quitte la ville. L’aventure commence. Ils relient l’Ouest du pays puis prennent la direction du Sud. Les États défilent en même temps que le couple découvre l’Amérique. État de Washington, Oregon, Idaho, Nevada, Utah, Californie, Arizona, Colorado. Fôrets, désert, océan, champs à perte de vue, vallée de la Mort. Les paysages défilent en même temps que les semaines passent. Époustouflants. Des gens, des opinions, des points de vue, des réglementations... Tout diffère d’une étape à l’autre pour le couple qui se déplace plus au grès du soleil que de leurs envies. « Nous choisissons notre itinéraire en fonction du temps, avec nos panneaux solaires, nous sommes tributaires du soleil » explique Marine Michelet.
Sillonner les États-Unis, c’est aussi ramener des souvenirs et, parfois, quelques tuiles. « Un jour, nous nous sommes arrêtés pour faire le plein de d’essence et le bus n’a pas voulu redémarrer. Nous sommes restés un week-entier à la station essence » sourit Marine Michelet. Et de rajouter « nous avons fait des rencontres improbables ». Avant le départ, le couple perd littéralement le bus, en plein New York. L’anecdote fait sourire. Le couple était parti passer quelques jours à Puerto Rico. À leur retour à New York, le bus avait littéralement disparu. Le couple avait alors pensé à un vol. Il n’en était rien. La police avait déplacé le bus à quelques rues. Il gênait.
Depuis presque un an, le couple vit une véritable aventure américaine. Une aventure de vie. Découvrant État après État. États d’esprit aussi. Un jour, ils devront définitivement garer leur bus. Quand, où ? Pour l’instant, ils n’ont pas la réponse. La vie le leur dira. Pour l’instant, ils veulent juste découvrir le Texas. Et puis, sûrement, la Louisiane.
Comme l’écrivait Jack Kerouac, la route, c’est la vie.
Marine en pleine aventure américaine
Pour écouter l’interview de Marine Michelet sur StéréoChic, partenaire de notre édition :