Édition internationale

MUSIQUE - Zaza Fournier, une artistes qui mélange les genres

15 jours qu'elles enchainent les concerts alternant des salles de 1200 places aux ambiances plus intimes. Fraîchement arrivées de Londres après un concert devant 1000 personnes, les filles du French Kiss Tour n'ont pas vraiment de répit. Profitant de quelques instants de calme avant le concert du soir, Zaza Fournier se repose sur l'un des grands canapés du couloir qui mène à la loge

Zaza Fournier lors du French Kiss Tour à Varsovie (photos LPJ Varsovie)

C'est un rythme intense. "On est tous crevés", me glisse Nicolas Jeanneté, organisateur du French Kiss Tour. Très satisfait de ses protégées et du succès de cette première édition du festival, il précise "Dix concerts dans des cadres à chaque fois différents, c'est un challenge pour les filles. Elles sont sans arrêt obligées de se renouveler sur scène". On est presque désolé de voler ces précieuses minutes du repos de Zaza. Mais on a quand même envie d'en savoir plus sur ce phénomène à l'accordéon, auteure, compositeur et chanteuse, qui mélange Elvis et Piaf avec des textes aux revendications résolument modernes.

Ce sont vos premiers concerts à l'étranger ?
Non pas tout à fait. J'ai fait quelques dates en Australie récemment. Juste avant, j'étais à Londres et là prochainement, des dates sont prévues en Belgique et au Brésil. C'est vrai que je ne fais pas les choses à moitié, quand je pars, je pars loin ! C'est un rythme dur à tenir, mais ça permet de se rappeler pourquoi on est là.

Vous mélangez accordéon et lecteur mp3, c'est peu commun...
C'est vrai, mais ce n'est pas du tout parce que je voulais être originale. J'ai commencé à jouer dans les bars et dans la rue. Je chantais en me baladant avec mon caddie et mon micro. Quand j'ai commencé à faire de la scène, je voulais conserver cette idée de pouvoir jouer partout et rester indépendante. On me dit souvent que l'accordéon, c'est quand même un peu ringard. D'un côté, j'avais les papis et mamies qui me disaient "Oh ! ça me rappelle ma jeunesse !", de l'autre les jeunes qui trouvaient ça bizarre et un peu vieillot. C'est comme ça que j'ai eu l'idée de le combiner avec un iPod. Quoi de plus générationnel que l'iPod ? Et en même temps, cela me permettait de rester libre.

Qu'est ce qui t'influence pour composer ?

C'est difficile de répondre à cette question. Tout ça, c'est assez sauvage, il n'y a pas vraiment de règle. Ça vient de la rue, de la vie, des images? c'est en fonction des rencontres aussi. C'est un mélange de plein de choses. Depuis le début de la tournée, je me suis rendue compte que je n'arrivais pas à écrire, j'ai paniqué. Mais je crois que finalement, c'est très lié aux rencontres que l'on fait. C'est pour ça que dans un certain sens, je serai contente quand je pourrai à nouveau me poser un peu pour écrire à nouveau.

Quelles sont tes impressions sur Varsovie ?
Je ne connais pas du tout et, à vrai dire, je n'ai pas encore eu le temps de voir grand-chose à part la vue de l'hôtel qui a l'air hallucinante ! Varsovie a l'air d'être une ville hallucinante! Mais c'est bizarre quand on est en tournée comme ça, on n'a pas vraiment le temps de découvrir les villes. On chante, on mange, on dort. La seule occasion que j'ai de découvrir le pays, c'est par la nourriture. Je mange quelque chose et je me dis : "Ah oui ! c'est donc ça que les gens mangent ici !".

Revenons sur un sujet d'actualité, tu fais partie des artistes qui se sont fait connaître grâce à internet, quelle est ta position par rapport au téléchargement ?
C'est une question très compliquée. Je pense que le problème vient du système de départ, des majors qui n'ont pas vu venir les choses et maintenant, on ne peut pas revenir en arrière. Je n'adhère pas au côté punition. C'est ce qui m'agace car c'est le système qui a créé le problème et ce sont les citoyens qui trinquent. Par contre, à mon avis, le CD est un objet en voie de disparition. C'est triste car je suis de la génération CD, mais il faut bien se rendre à l'évidence. Je réfléchis à comment développer d'autres solutions. Les concerts en sont une et ça tombe bien, j'adore le live !

Concert ou festival ?
J'aime énormément les deux, mais pour des raisons très différentes. C'est sûr qu'en concert, je m'éclate ! C'est fou de se dire que ces gens sont venus pour moi, surtout quand on a passé du temps à faire les premières parties des autres et qu'on a commencé dans la rue. Ca fait vraiment plaisir et ça flatte l'ego. Mais un festival, c'est aussi très enrichissant. On rencontre d'autres artistes, qu'on n'aurait pas le temps de rencontrer sinon. Cela permet de se nourrir de leurs projets aussi.

Quel avenir peut-on te souhaiter ?
J'espère vraiment que tout ça va continuer. Mais je n'ai pas envie de me précipiter pour la suite. J'ai eu une année très intense. Je vais avoir besoin de me poser un peu.

Propos recueillis par Laurence Drier de Laforte. (www.lepetitjournal.com - Varsovie) Lundi 9 novembre 2009
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