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Marilyse Lemay : une ambassadrice de la biomasse en mission à Americana 2025

Alors qu’Hydro-Québec prévoit un doublement de la demande en électricité d’ici 2035, la recherche de solutions énergétiques alternatives devient plus urgente que jamais. Dans la région de Portneuf, une entreprise mise sur la valorisation des résidus forestiers pour proposer un chauffage à la fois efficace, durable et local. Avec des moyens limités mais une détermination sans faille, sa porte-parole, Marilyse Lemay, a choisi d’arpenter les allées d’Americana 2025 pour défendre cette vision et sensibiliser les acteurs du secteur à l’avenir de la biomasse.

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Le Québec choisira-t-il de valoriser la biomasse ?
Écrit par Bertrand de Petigny
Publié le 11 mars 2025

 

 

 

Une solution éprouvée inspirée de la Finlande

L’entreprise s’appuie sur une technologie venue de Finlande, adaptée aux besoins québécois. Son principe repose sur la combustion optimisée de résidus forestiers : retailles d’écorce, sous-produits des érablières ou encore déchets de scieries. « Contrairement aux idées reçues, on ne parle pas ici de couper du bois, mais bien d’utiliser des ressources déjà disponibles qui, autrement, seraient perdues », précise Marilyse Lemay chargée du développement des affaires de la compagnie.

Avec son expertise en fabrication d’équipements industriels, la compagnie de Deschambault-Grondines conçoit des solutions capables de chauffer de vastes espaces, allant des bâtiments administratifs aux quartiers résidentiels. En Scandinavie, certains villages entiers fonctionnent déjà avec cette technologie. « L’idée commence à faire son chemin ici aussi, mais il reste encore du travail à faire pour qu’elle soit pleinement intégrée dans le paysage énergétique québécois », observe-t-elle.

 

 

Une alternative crédible face aux défis énergétiques

Face à l’électrification massive des usages et à la pression croissante sur le réseau, cette solution offre une approche plus résiliente, moins dépendante d’Hydro-Québec. « Nous avons un modèle en circuit court, où le CO₂ émis correspond exactement à celui que l’arbre a absorbé durant sa vie. Si ce bois se décomposait en forêt, il libérerait la même quantité », souligne le PDG.

Outre son impact environnemental, la biomasse représente aussi un atout économique majeur. Sur son site web, l’entreprise met en avant un exemple concret : l’un de ses clients, qui déboursait chaque année 96 000 $ en propane pour son chauffage, a vu sa facture chuter à seulement 16 000 $ grâce à cette technologie. Une réduction significative qui illustre le potentiel de la biomasse comme alternative rentable. Un argument de poids pour les industries et les municipalités soucieuses d’optimiser leurs dépenses énergétiques tout en réduisant leur empreinte carbone.

 

 

Un modèle adaptable aux réalités québécoises

Alors que l’utilisation de la biomasse reste encore marginale au Québec, l’entreprise voit un potentiel important dans les infrastructures existantes. « Ce type de chauffage pourrait parfaitement être déployé dans des condos ou des bâtiments publics. Il suffit qu’un réseau de distribution d’eau chaude soit déjà en place », explique Marilyse Lemay.

Déjà engagée dans plusieurs projets pilotes, la compagnie teste notamment son système sur un site d’enfouissement à Neuville, où il permet de chauffer des bassins d’eaux usées pour maintenir l’efficacité des bactéries traitant les lixiviats. Une application innovante qui illustre bien la flexibilité de cette technologie.

 

 

 

L’exemple de la commune de Saint-Gilbert

Un bon exemple de réussite se trouve à Saint-Gilbert, une municipalité qui a adopté la biomasse dès 2014. Grâce à un système de chauffage utilisant des copeaux de bois locaux, elle a réduit ses coûts énergétiques de 40 à 50 % par rapport au mazout. Ce projet a aussi permis de soutenir l’économie locale en travaillant avec des fournisseurs de la région. Ce modèle prouve que la biomasse peut être une solution efficace et abordable pour les petites collectivités.

L'utilisation de la biomasse présente aussi des avantages environnementaux. En remplaçant les énergies fossiles, elle permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et évite l’enfouissement de déchets organiques. Selon des experts, comme le professeur Kokou Adjallé, il est préférable d’utiliser la biomasse sur place pour éviter des coûts de transport élevés. Avec de plus en plus de municipalités et d’entreprises qui s’intéressent à cette énergie, la biomasse pourrait jouer un rôle important dans la transition énergétique au Québec.

 

Marilyse Lemain

 

Vers une reconnaissance accrue ?

Arrivés trop tard pour obtenir un kiosque, Marilyse Lemay et son patron seront tout de même présents à Americana 2025 en tant que visiteurs. Habillée de rouge pour être facilement repérable, elle ira à la rencontre des acteurs du secteur, convaincue que le dialogue est essentiel pour faire évoluer les mentalités. Les participants sont invités à l’interpeller et à échanger sur cette solution énergétique encore trop méconnue.

Consciente qu’il faudra plus que des rencontres dans un salon pour faire adopter la biomasse à grande échelle, Marilyse Lemay voit dans Americana une opportunité d’ouvrir des portes et de tisser des alliances. Alors que le Québec cherche à diversifier ses sources d’énergie et à réduire sa dépendance aux énergies fossiles, elle espère que ces échanges poseront les bases d’une adoption plus large de cette technologie.

 

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