La 13ème édition du salon Destination Canada, forum mobilité à Paris a encore été un grand succès. Plus de 1000 personnes se sont rendues à cet événement permettant de préparer le mieux possible une éventuelle expatriation au Canada. Caroline Guimond, ministre-conseillère en charge des programmes d’immigration au Canada, nous présente les secteurs qui recrutent. Le Canada attend un million de migrants internationaux d'ici trois ans !
Lepetitjournal.com : Pourquoi ce salon Destination Canada, a-t-il lieu en France et en Belgique ?
Caroline Guimond : En premier lieu, Destination Canada est l’opportunité de découvrir toutes les communautés francophones qui y vivent. Elles sont très importantes dans tout le pays, et pas seulement au Québec. Le Canada veut soutenir cette émigration francophone pour perpétuer la tradition dans un intérêt réciproque. Cette année c’est notre 13ème édition, et nous avons la présence de chaque province canadienne pour parler des communautés francophones et présenter des opportunités d’emploi. Le but est de proposer un réel appui avant le départ et après l’arrivée au Canada.
Concrètement, comment procède le salon ?
Nous avons une multitude de stands représentant chacun une province canadienne, qui elle-même est sous-représentée par des entreprises locales, des recruteurs, des organismes d’appui à l’intégration et des organismes de développement économique. On peut compter 400 offres pour 2.000 postes, l’idée est de couvrir tout le Canada, pour informer de façon la plus large et complète possible.
Combien d’expatriés français sont attendus cette année ?
Concernant les Français c'est très variable d'une année à l'autre, en moyenne je dirai qu'on en attend entre 3000 et 5000 par an. Toutes nationalités confondues, nous avons l’objectif d’accueillir 300.000 migrants, avec un statut de résident permanent pour l’année ; le Ministre annonce en attendre 1 million de migrants d’ici 3 ans ! À cela s’ajoutent 250.000 travailleurs temporaires (pour une durée limitée) qui peuvent ensuite faire la transition avec un statut permanent.
Comment expliquer cette volonté du Canada d’accueillir les Français, et inversement, l’envie de s’y installer ?
Le lien entre le Canada et la France est indéfectible, mais il y a tout de même un regain d’intérêt pour l’expatriation qui concerne toutes les classes, aussi bien des jeunes étudiants que des familles déjà installées en France. L’éducation française est présente partout dans le Canada, même si la pratique de l’anglais est essentielle, surtout professionnellement. Ces communautés recherchent beaucoup dans l’enseignement car il y a une réelle demande de l’enseignement en français, et pas qu’à Montréal comme cela pouvait être le cas il y a quelques années.
Le domaine éducatif est très demandeur de Français. Est-ce le cas dans d’autres secteurs également ?
Oui, d’autres services sont également très demandeurs, comme le secteur financier et technologique. Il y a déjà beaucoup d’entreprises françaises implantées au Canada, (notamment en cyber-technologie, développement de l’intelligence artificielle). Après, il y a des ouvertures dans tous les domaines, mais il est vrai qu’il y a une offre accrue dans les secteurs éducatifs, financiers et technologiques. On a un partenariat avec Pôle Emploi France qui relaie et affiche nos propositions d’emploi, ce qui permet d’élargir considérablement notre diffusion.
Destination Canada propose-t-il d’autres possibilités de s’informer mis à part son édition annuelle ?
Tout à fait, on développe aussi tout un volet virtuel, avec des sessions d’informations sous forme de web-conférence. On est aidé par tout un réseau d’ambassades à travers le monde, qui participent et relaient nos activités. Autant en Asie, en Amérique, en Europe, nos web-conférences sont très suivies et permettent à chacun de mieux préparer son expatriation. En revanche Destination Canada est le seul événement physique, mais on a le projet de créer des salons virtuels à l’avenir.
Depuis la création de l’événement il y a 13 ans, avez-vous constaté une vraie évolution dans telle ou telle province canadienne en terme du nombre de francophones ?
Le gouvernement souhaite des Français et donc le programme d’immigration favorise les francophones. On a un bon exemple à Calgary, la communauté a beaucoup grandi ces dernières années car la technologie d’innovation est demandeuse et attire beaucoup de Français. C’est également le cas dans les régions Nord-Est où la communauté francophone occupe 30% de la population. C’était la moitié il y a vingt ans.
Désormais on trouve de la bonne baguette partout ! Les gens sont beaucoup mieux informés. Il y a une connaissance accrue de cette réalité francophone. Ceux qui viennent savent que ce n’est pas Montréal, l’offre est beaucoup globale et concerne tout le Canada. Nos sessions sont également plus variées et de meilleure qualité. Il y a également les secteurs professionnels qui ont évolué et proposent aujourd’hui une palette d’emplois plus large.
Parmi tous les migrants français, qu’en est-il de la jeunesse ?
Il y a une grande croissance du nombre d’étudiants français qui s’expatrient chaque année. On compte plus de 20.000 étudiants français par an qui viennent faire leur cursus. C’est une réussite car les chiffres montrent que 3 jeunes sur 4 qui ont leur PVT expiré ou leur cursus d’études terminé souhaitent rester définitivement au Canada.
Pour résumer, peut-on dire que les Français sont attirés par deux aspects phares : la situation économique du Canada et le lien culturel avec la France ?
Il y a évidemment un lien historique, mais le Canada reste un pays d’Amérique du Nord qui est en train de redéfinir sa culture sur la base des valeurs autochtones qui l’ont régi. Comme le dit notre Premier ministre « le Canada est un projet en devenir ».
Le gouvernement veut beaucoup de migrants et peut se le permettre car l’économie va bien. Elle est très diversifiée, chaque province grandit et il n’y a que 6% de taux de chômage, avec des institutions financières très solides qui n’ont pas subi l’impact de la crise économique. Il est donc tout naturel et logique que les Français, toutes générations confondues, soient attirés par une expatriation en Nouvelle-France.
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