Jamais le Canada n’avait autant été représenté à Angoulême. À l’occasion de l’édition 2024 du Festival international de la Bande Dessinée, organisé du 25 au 28 janvier, le 9e art canadien et ses artistes ont eu le droit à une belle exposition dans toute la ville.
Pour cette 51e édition, c’est toute la richesse de la BD canadienne qui a été mise en lumière ! En partenariat et avec le soutien financier du gouvernement du Canada, le Festival s’est paré de blanc et de rouge, et des plus belles couleurs de la production canadienne, pour un voyage transatlantique.
Installé à côté du buste en bronze d’Hergé, dans le centre-ville d’Angoulême, le Pavillon Canada a été l’épicentre du 9e art canadien, lieu de rencontres, de conférences et de dédicaces de celles et ceux qui font sa BD. Leur délégation était d’ailleurs peuplée de 60 auteurs et autrices venues en force pour faire connaître leurs œuvres.
Parmi eux, Chris Sanagan, auteur originaire de Toronto et qui est venu présenter son dernier projet : Group of 7. L’ouvrage publié en 2023 raconte le “rôle méconnu” des Canadiens pendant la Première Guerre mondiale. Chris et son acolyte Jason Lapidus ont souhaité “dévoiler cette histoire secrète” au sein d’un Comics à consommer en série !
D’un Océan à un autre, l’exposition découverte
Pour en apprendre plus sur le lien entre le Canada et la Bande Dessinée, il fallait se rendre place de l’Hôtel de ville, rien que cela. Sur des grands panneaux, l’exposition D’un Océan à un autre a retracé l’histoire du 9e art au Canada. À l’image de ce vaste pays nordique, sa BD est plurielle et d’une grande vitalité. Abondant d’abord les journaux satiriques tout au long du 19e siècle, la Bande Dessinée se popularise dans la presse au début du 20e siècle. C’est au Québec que paraît pour la première fois une planche d’un auteur canadien dans un grand quotidien : Pour un dîner de Noël par Raoul Barré, publié dans La Presse en décembre 1902.
Dans les années 70, au Canada anglophone, la BD inspire de jeunes créateurs grâce à un regain d’intérêt pour une œuvre parue trois décennies auparavant Canadian Whites. Avant d’entrer dans le nouveau siècle, c’est l’éclosion de nombreuses initiatives d’autopublications donnant un nouveau souffle au 9e art canadien. Une fraîcheur qui se retrouve aujourd’hui encore aux quatre coins du pays, de l’Ontario avec l’artiste Emily Carroll à Québec avec Michel Viau, en passant par les territoires du nord-ouest et l’illustratrice Elaine Landry.
Le Canada dans nos bulles et nos assiettes
“Toutes et tous pourront constater à quel point les bandes dessinées canadiennes sont bonnes, belles, intéressantes, drôles, émouvantes, évocatrices, un ravissement pour les yeux, l’esprit et le cœur” annonçait en préambule du Festival d’Angoulême Stéphane Dion, Ambassadeur du Canada en France. Elles prônent aussi la diversité. C’est la mission que s’est donnée Le temps des poèmes, une rencontre entre la poésie et le 9e art, une exposition gratuite développée par Québec BD. À travers les illustrations originales de onze femmes bédéistes et les poèmes d’autant d’autrices québécoises, ce projet a proposé une rencontre créative entre l’art des mots et l’art de l’image.
Le Canada a ainsi nourri les esprits du grand public durant les quatre journées du festival, avec sa table ronde internationale intitulée Focus Canada : Explorer le Nord canadien et présentée à l’espace Franquin d’Angoulême et ses nombreux ateliers de création destinés à la jeunesse. Mais pas que… Son plat emblématique a également pu remplir les corps des 200.000 visiteurs du Festival grâce au food-truck canadien où les poutines se sont dégustées sans modération. Tout comme les Bandes Dessinées canadiennes !