Édition internationale

MONFILS - Enfin le déclic ?

La saison décevante de Gaël Monfils pourrait prendre un autre visage à l'US Open. Cette nuit, le Parisien s'est qualifié pour le 3e tour en battant Andreev. Il affrontera Tipsarevic samedi pour un show-match qui doit le relancer


Article actualisé le 2 septembre 2010.-
Lundi, 1er tour de l'US Open. Assis sur sa chaise, Gaël Monfils (AFP) casse sa raquette après avoir perdu son service blanc au début du 5e set contre Robert Kendrick. L'arbitre lui met un avertissement, respectant ainsi à la lettre le règlement. La Monf' entre alors dans une conversation improbable avec l'arbitre, refusant son avertissement au prétexte qu'il ne l'a pas cassée lors d'un échange et qu'il peut très bien reprendre la partie avec cette raquette? La discussion dure, le Français ne décolère pas et casse sa corde (d'une autre raquette) sur le premier point du jeu suivant. S'il finira par gagner ce jeu, puis le match (3/6, 6/3, 6/4, 6/7, 6/4), cette séquence ? consternante - reflète le mal-être de Gaël Monfils, qui semble totalement déconnecté de la planète tennis depuis quelques mois. Hier, le Français a toutefois soufflé ses 24 bougies avec une belle victoire en 3 sets sur igor Andreev. Il affrontera samedi Tipsarevic, vainqueur de Roddick, pour un match spectaculaire et à sa portée qui devrait lui plaire et pourrait relancer sa saison.

Car, après un début d'année correct mais marqué par une élimination au 3e tour de l'Open d'Australie, Monfils a perdu la clé du succès. Piteusement éliminé à Roland Garros (par Fognini au 2e tour), et ? un peu moins ? à Wimbledon (par Lleyton Hewitt au 3e tour), le Tricolore alterne le moins bon et le mauvais. Son niveau de jeu est ainsi proche du néant mis à part quelques coups d'éclats. Mais beaucoup trop peu pour faire mieux qu'une finale dans un tournoi mineur, à Stuttgart en juillet (perdue face à Albert Montanes sur abandon). La saison 2010 ressemble donc à un long chemin de croix.

La Coupe Davis comme antidote ?
Récemment, Monfils expliquait être préoccupé par quelques petits problèmes personnels, précisant immédiatement que ce n'était pas l'unique raison de sa déliquescence. Mais son problème vient sûrement de ce côté-là : la vie en dehors du tennis. L'intéressé lui-même reconnaît qu'il s'entraîne bien, que son niveau de jeu est bon, et que le physique répond présent. Il avoue en revanche être complètement perméable aux aspects extérieurs du jeu. Cet été, il a été capable de balancer totalement son match contre le Colombien Falla au Masters 1000 de Cincinnati. Avant-hier, lors de la conférence de presse d'après-match, il lâchait : ?On est en Grand Chelem, il faut y arriver, même si en ce moment ce n'est pas la joie. Quand on commence à cogiter, c'est dur." C'est donc dans la tête qu'est le problème. Uniquement là.
La solution pour Gaël Monfils est peut-être de se jeter à corps perdu dans la Coupe Davis. C'est dans cette compétition qu'il a connu ses plus belles joies cette saison en remportant deux matches cruciaux face à Kohlschreiber en mars et David Ferrer en juillet. La demi-finale qui attend l'équipe de France à Lyon (du 17 au 19 septembre), face à l'Argentine, est à même de lui redonner du peps. Entouré de ses potes, il pourrait retrouver le plaisir de jouer, de faire le show et surtout de gagner. Car s'il ne veut pas sombrer dans le ventre mou du classement ATP, il doit vite redresser la barre. Il a notamment les points de sa finale à Bercy à sauver. Début novembre, à la fin du tournoi parisien, on saura si 2010 est définitivement une année à oublier pour Gaël Monfils.
Jérémy Patrelle (www.lepetitjournal.com) jeudi 2 septembre 2010

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