“RAINBOW” au MUDEC

L’intrigante exposition « Rainbow », inspirée d’un fameux événement culturel qui s’est tenu à San Francisco en 1975, raconte les « Couleurs et les merveilles, entre mythes, arts et sciences ».

L’intrigante exposition « Rainbow », inspirée d’un fameux événement culturel qui s’est tenu à San Francisco en 1975, raconte les « Couleurs et les merveilles, entre mythes, arts et sciences ».

Ouverte au public du 17 février au 2 juillet 2023, l'exposition se développe dans les espaces du premier étage du Mudec, à partir d’une immersion totale dans les couleurs de l'arc-en-ciel grâce à une installation in situ de l'artiste Cory Arcangel dans les espaces de la "nuvola" (nuage).

Les pièces exposées, issues des collections du musée et de prêts internationaux, permettent au visiteur d'explorer les multiples significations de l'arc-en-ciel, de connaître son origine et ses reflets dans la culture contemporaine. Expression de différents langages de l'anthropologie à la biologie, de l'art à la science, les objets illustrent les mythes anciens et les nouvelles valeurs entre ancien et contemporain.

Le projet s'inspire de l'exposition historique « The Rainbow Show », mise en scène en 1975 au De Young Museum de San Francisco. L'exposition californienne est née de la pensée de l'activiste afro-américaine Angela Davis et notamment du concept de "Rainbow Nation", comme idéal d'intégration raciale, représenté dans l'exposition par "Peace the way home" (1978-2022 )

 

Les mille couleurs et significations de l'arc-en-ciel exposées

L'installation immersive Arcobaleno de Laura Grisi de 1968 nous accueille dans la salle Focus, enveloppant ceux qui entrent dans la lumière d'un spectre artificiel.
La section suivante "science et nature" se concentre sur les éléments prismatiques, que l'on retrouve à la fois parmi les anciens instruments d'optique du XIXe siècle et dans l'imposante œuvre "Tropo" (2022) de l'artiste contemporaine Amalia del Ponte, réalisée ad hoc pour cette exposition.
La tradition judéo-chrétienne, où l'arc-en-ciel est un signe d'alliance avec Dieu, comme dans le "Sacrifice de Noé après le déluge" de Sinibaldo Scorza, provenant des Musées Civiques de Gênes, nous introduit à la section "mythes et légendes" . A voir également, la représentation de l'arc-en-ciel dans le "Codex Florentinus" de 1577 (Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana), par le frère franciscain Bernardino da Sahagun, un ouvrage encyclopédique sur la culture indigène américaine.
On arrive ensuite sur les terres d'Asie, d'Australie et d'Amérique du Sud avec les trouvailles liées au thème global du "serpent arc-en-ciel", tandis que les couleurs de l'iris teignent le filet funéraire de la culture Nasca du Pérou (issu des collections Mudec) et se reproduisent dans l'œuvre de Miroslaw Balka.

L'art du XXe siècle étudie l'origine de la couleur et des éléments phénoménaux à travers la création d'un équilibre compositionnel et formel à partir des œuvres d'artistes modernistes historiques et contemporains. On retrouve les œuvres de Giacomo Balla (avec « Compenerazione iridescente n. 7 » , de 1912), Joseph Albers, Frank Stella et Shusaku Arakawa en dialogue avec un volume du XIXe siècle de Michel Lévy (provenant de la Bibliothèque du Musée d'histoire naturelle).

Une autre section de l'exposition, mise en place en collaboration avec le Muséum d'histoire naturelle de Milan, explore la façon dont les animaux perçoivent la couleur, questionnant la primauté de la vision humaine. Il réfléchit également sur la couleur en tant que système de communication, qui peut être vu non seulement dans le plumage coloré des oiseaux, mais aussi dans les nuances lumineuses de l'araignée australienne Maratus, filmée par Maria-Fernanda Cardoso (1963).