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Maxime Chaury co-fonde la plateforme de finance personnelle Upworth à Sydney

Suite à l'article "Maxime Chaury, globe-trotteur et enfant de toutes les nations" publié une semaine auparavant, découvrez aujourd'hui la suite de l'interview avec ce jeune entrepreneur de talent qui a co-fondé la plateforme de finance personnelle Upworth en 2023, à Sydney.

Maxime Chaury, cofondateur d'Upworth, avec vue sur North Palm Beach depuis le phare de Barrenjoey (Northern beaches of Sydney) en arrière plan. Credit : Maxime ChauryMaxime Chaury, cofondateur d'Upworth, avec vue sur North Palm Beach depuis le phare de Barrenjoey (Northern beaches of Sydney) en arrière plan. Credit : Maxime Chaury
Maxime Chaury, cofondateur d'Upworth, avec vue sur North Palm Beach depuis le phare de Barrenjoey (Northern beaches of Sydney) en arrière plan. Credit : Maxime Chaury
Écrit par Marie-Line Lussiana
Publié le 8 août 2024, mis à jour le 9 août 2024

 

Quels sont vos principaux centres d'intérêt ?

J’ai toujours été passionné de littérature, de voyages, de philosophie et de découvertes. Pas encore de "personal finance" à cette époque. C'est un peu plus tard que j'ai commencé à m'intéresser à ce sujet passionnant, car 

“en France, on n'a absolument aucune base de finances personnelles qui est fournie par le système éducatif, que ce soit primaire, secondaire, et même universitaire.”

Le système des retraites, qui a aussi ses forces bien sûr, fait que les gens se disent: "je vais juste bosser, j'aurai ma retraite" et donc il n'y a pas vraiment cette mentalité d'investir : par rapport à beaucoup d'autres pays, les français investissent beaucoup moins. Evidemment, par rapport aux États-Unis, mais même par rapport à d'autres pays comme l'Australie...  C’est en train de changer avec la nouvelle génération, qui voit que les prospects de retraite ne sont pas forcément les mêmes que pour les générations précédentes. 

 

Maxime Chaury, Boursier Zellidja pour étudier la culture indigene en amazonie Péruvienne, en 2011, à l'âge de 19 ans
Maxime Chaury a toujours été passionné de voyages et de découvertes : ci-dessus, boursier Zellidja pour étudier la culture indigene en Amazonie Péruvienne en 2011, à l'âge de 19 ans

 

Si je comprends bien, dans toutes vos expériences passées, détaillées dans notre article précédent, vous étiez là au démarrage de beaucoup d'entreprises. Mais là, avec Upworth, c'est la première fois que vous êtes co-fondateur, n'est-ce pas ? 

Absolument. C'était un excellent tremplin, parce que lors de mes deux dernières expériences de deux ans, pour Zen Rooms à Kuala Lumpur puis Flash Coffee à Jakarta, j'étais le directeur d'une entité. Je reportais aux fondateurs et j'avais la responsabilité locale, et ainsi, j'avais cette exposition entrepreneuriale. 

“Il n'y a pas de meilleure expérience pour entreprendre que de commencer à entreprendre au sein d’une autre startup.”

 

Maxime Chaury, Directeur de Zen Rooms Malaysia, 2019
Un an après la fin de ses études, Maxime Chaury, occupait le poste de Directeur de Zen Rooms Malaysia en 2019.

 

Pourriez vous s’il vous plaît nous parler un peu de votre entreprise, Upworth ?

C'est une plateforme de finance personnelle pour que chacun puisse gérer son patrimoine simplement. Vous pouvez connecter tous vos actifs et passifs à un endroit, que ce soit des comptes en banque, des comptes d'investissement, actions, cryptos, propriétés, prêts, etc. 

“L’idée c'est d'avoir la visibilité sur la situation à un moment T, mais aussi l'évolution au cours du temps, puisque ça se met à jour en fonction des évolutions du marché et de vos investissements et paiements.”

Évidemment, le but c'est  d’avoir des éléments d'informations intéressants sur sa situation et l'accès à des opportunités. L'étape suivante, c'est donc de permettre aux gens de prendre des décisions concrètes en fonction de ce qu'ils ont appris, et notamment en termes de produits financiers. Nous effectuons un travail d’analyse poussé de "match" entre des personnes, leurs caractéristiques spécifiques, et entre des produits financiers. 

 

 

Pouvez vous s’il vous plaît nous parler de vos cofondateurs ?

Nous sommes trois cofondateurs: deux français et un troisième qui est chilien, que mon co-fondateur franco-australien a connu au Mexique. Il viendra une fois que l'on aura fait la prochaine levée de fonds.

“J’ai rencontré Alex, mon cofondateur franco-australien, à Sciences Po en 2010, lors de la semaine d'intégration des étudiants étrangers : nous avions déjà cette dimension ouverte sur l’international.” 

Nous étions restés en contact. J'avais failli aller travailler dans la même boîte que lui au Mexique, mais finalement j'ai décidé de rejoindre Flash Coffee en Indonésie. Nous étions tous les deux dans l’équipe de direction de startups, et donc notre prochaine étape c'était de lancer quelque chose. Nous avons commencé à en parler en octobre 2022, et ça s'est concrétisé très rapidement puisque l’on a commencé à travailler à temps partiel début 2023, puis je l'ai rejoint à Sydney en mai et nous avons lancé notre produit en décembre. Nous avons commencé à faire du revenu début 2024. Cette année, c'est vraiment pour développer le business to the next level. 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Vous étiez d'accord pour vous expatrier à Sydney pour le rejoindre ? J'ai l'impression que vous étiez ouvert à toutes les destinations, n'est-ce pas?

Tout à fait, même si je pense qu'en effet Sydney c'est une ville assez incroyable, mais un pays aussi avec des opportunités et une qualité de vie qui est bonne. 

“C’est important car quand on lance une boîte où il y a énormément de travail, je peux être au bureau, même le week-end, mais prendre mes baskets et aller courir sur la côte en deux minutes à pied.”

A l’inverse, à Jakarta, si on veut sortir de la ville, il faut prendre un avion ou faire 4 heures de voiture.

 

"Sydney c'est une ville avec une qualité de vie qui est bonne, et c’est important quand on lance une boîte où il y a énormément de travail, car je peux être au bureau et aller courir sur la côte en deux minutes à pied." Maxime Chaury
"Sydney c'est une ville avec une qualité de vie qui est bonne, et c’est important quand on lance une boîte où il y a énormément de travail, car je peux être au bureau et aller courir sur la côte en deux minutes à pied." Maxime Chaury

 

L'Australie est aussi un pays attrayant niveau business. Mon cofondateur Alex avait une expérience avancée de toutes les banques et les entreprises de services financiers en Australie. Après ses nombreuses années à McKinsey, il a eu pas mal de clients dans ce secteur-là, donc il a une connaissance de marché très poussée. Et ça nous a permis aussi d'identifier les opportunités en Australie. On a vu qu'il y avait justement une opportunité liée à un gap dans le marché au niveau de la solution de finances personnelles intégrée: il y a des players en France, aux Etats-Unis, etc., mais pas en Australie: c'était the right move at the right moment! 

 

Quelle est votre stratégie de développement ?

On s'est dit ok, qu'est-ce qui va avoir le plus d'impact pour les gens ? La majorité des actifs et des passifs des Australiens, ce sont leurs propriétés et leurs prêts sur propriété, c'est-à-dire le crédit hypothécaire. Nous sommes des agents de crédit hypothécaire certifiés en Australie, mon cofondateur et moi, et nous aidons les gens à prendre les bonnes décisions en termes de prêts. On est habilités à faire du conseil, des recommandations sur la stratégie d'ensemble de financement, mais aussi sur les choix spécifiques. 

“L’important est vraiment d’aller dans le détail de la compréhension des besoins et des stratégies, des objectifs des gens. Et ensuite nous construisons leur plan de financement pour des acquisitions de propriété, que ce soit à des fins d’investissement ou pour y habiter.”

L'idée c'est aussi dans le futur d'ajouter d'autres produits financiers, comme les assurances, puisqu'en fait notre vision c'est vraiment le one stop shop, l'endroit unique où les gens peuvent gérer, voir où ils en sont, et prendre les bonnes décisions en termes de finances personnelles. On utilise aussi la métaphore du passeport financier. Vous avez vos informations, et vous pouvez accéder à différents produits et prendre les bonnes décisions. 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Quel est le coût de cette plateforme?

“Notre plateforme est gratuite. La principale manière dont on monétise, c'est sur l’intermédiation de produits financiers. En effet mon cofondateur et moi avons une formation de mortgage broker : nous sommes par conséquent rémunérés par la banque ou le prêteur.”

Nous réinvestissons l’argent que l’on gagne dans le développement de la plateforme gratuite. L'idée, c'est que l'on a un pourcentage des utilisateurs de la plateforme que l'on accompagne pour leur financement, vu qu'ils ont apprécié la plateforme, apprécié notre soutien, et après ils travaillent avec nous pour leur besoin en financement.

Dans le futur, nous allons également proposer une version premium avec une souscription pour accéder à des projections, des fonctionnalités plus avancées, etc etc. 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Quel visa avez-vous demandé pour créer cette entreprise en Australie? Êtes vous résident permanent ?

“Premièrement, il n'y a pas besoin d'être résident permanent pour créer une entreprise. Je connais des gens qui ont créé des entreprises en Australie et qui ne sont pas résidents permanents.”

Par contre, ça aide d'être citoyen ou résident permanent dans pas mal de choses administratives, ou du moins d'en avoir au moins un parmi les directeurs et propriétaires de la boîte. Je ne suis pas encore résident permanent, mais mon co-fondateur est citoyen australien, et donc il n'y a aucun souci.

Quand on est français et que l'on a moins de 35 ans, il y a pas mal d’options niveau visa. Entre le WHV pour le court terme, et soit le global talent visa / skilled migration visas soit le visa sponsorisé par l’entreprise pour le moyen/long terme!

“L’Australie est un pays accueillant quoiqu’on en dise, c'est juste qu'il faut être un peu patient, et il faut être ouvert à un peu shifter entre les différentes options disponibles.”

Par ailleurs, en fin d'année, ils vont changer un certain nombre de systèmes pour les visas. Les listes par travail, c'est totalement obscur. Il faut correspondre à une catégorie, etc. Je crois qu'ils veulent le simplifier, et mettre plutôt des critères en termes de salaire ou d'expérience. 

 

Qu'appréciez vous particulièrement dans votre vie en Australie et à Sydney ?

“Ce que j'aime bien en Australie, c'est l'esprit du "mateship", assez égalitaire et amical. Par principe et par personnalité, je considère chacun comme un égal, indépendamment de son rôle social et économique.”

En Australie, cet esprit là est assez présent, que ce soit quelqu'un très sénior, ou peut-être moins sénior, les gens sont quand même relativement chill, easy-going, et l'interaction est facile. 

Après, c'est vrai qu’ayant travaillé en Asie, ayant été à Singapour, en Corée, en Indonésie etc etc c'est toujours un choc culturel à l'arrivée en Australie: tout est cinq fois plus lent que dans le reste de la région. Il faut s'habituer au rythme. Enfin, pas à 100%,  parce qu'on ne peut pas se le permettre en startup, mais en tout cas, comprendre que ça fait partie de la culture locale.

 

Avez-vous des conseils, des anecdotes à partager avec nos lecteurs par rapport à votre vie en Australie et à Sydney ?

Il y a une autre différence majeure, c'est sur le côté indirect. 

“Les gens sont beaucoup dans la culture anglo-saxonne d'évitement du conflit qui est intéressante où ils vont plutôt disparaître qu'exprimer un désaccord. Il faut être conscient de cette différence-là.”

Niveau startup, c’est un écosystème intéressant. C'est presque au niveau de Paris en tant que hub dans les classements. Ça permet d'avoir des interactions intéressantes, d'avoir des bons insights, des partenaires potentiels etc etc de manière assez naturelle. 

“L’Australie est très multiculturelle, c'est vraiment très important, car il n'y a pas vraiment de désavantages à être étranger ici.”

Ils peuvent voir que je suis français, mais ce n'est jamais considéré comme étant un point négatif ou problématique pour quoi que ce soit. Il y a 40%, je crois, des gens de Sydney qui sont nés en dehors d’Australie, donc il y a un esprit très ouvert de ce point de vue-là.

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