A Londres que l'on habite une maison victorienne, une résidence en brique rouge très cossue ou une adorable maisonnette des faubourgs, on est bien logés. Mais il arrive qu'au détour d'une balade on débouche sur une rue atypique, parfois pavée, souvent fleurie plus que de raison et que l'on se demande… Pourquoi est ce que je ne vis pas ici ??? Poussons les portes de ces mews street qui semblent réservées à une population d'initiés

(Crédits: Astrid. D)
Ce que l'on appelait mews dans le Londres des XVII et XVIIIème siècles étaient les écuries et entrepôts d'attelages alignés derrière les élégantes maisons de maître. Comme si ces maisons ouvraient à l'arrière sur des passages pour le service, le terme de mews qualifiait indifféremment la ruelle ou l'écurie en elle-même. A l'origine, les mews abritaient les nombreux oiseaux nécessaires à la passion des membres de la famille royale pour la fauconnerie. C'est le cas du King's mews, à Charing Cross qui dès 1377 abrite les faucons du roi et ne devient écurie royale qu'à compter de 1537.
Avec l'avènement de l'automobile, les écuries attenantes aux maisons de particuliers n'ont plus lieu d'être ; rares sont les Londoniens qui s'autorisent une telle fantaisie ! Après 1945, les mews ont été parfois détruites ou réaffectées en locaux commerciaux mais le plus souvent conservées et réhabilitées en logements. Les mews houses sont aujourd'hui très recherchées ; situées dans les beaux quartiers de Londres, elles représentent sur le marché de l'immobilier des biens atypiques et furieusement tendance !
Un mode de vie plus qu'un simple logement
Ces maisons à la structure dépourvue d'une quelconque recherche architecturale se louent à des prix supérieurs aux prix du marché. Pourtant la plomberie, la maçonnerie et tant d'autres petits détails laissent parfois à désirer, et il ne faut pas oublier que ce sont d'anciens bâtiments fonctionnels. Ce que les habitants des mews aiment, ce qui pour eux n'a pas de valeur, c'est ce charme sobre, cette ambiance.
Pauline, une jeune Française heureuse d'avoir posé ses valises et sa petite famille dans l'un de ces charmants îlots raconte avec bonheur les soirées passées à écouter des Christmas Carol chez un voisin pianiste ; les transats qui, le temps d'un café, suivent la trajectoire du soleil… et tant pis s'ils terminent devant chez l'un ou chez l'autre, ici il n'y a pas de barrières ! On connaît ses voisins et on s'enquiert de leur santé, oublié l'anonymat des grandes villes. Mais que penser de ces touristes qui un guide à la main, prennent en photo votre maison alors que vous êtes paresseusement, en famille et en pyjama, en train de prendre votre petit-déjeuner ? Ca fait partie du jeu !
Bathurst Mews, parenthèse de charme dans la cité
Bathurst mews c'est encore un peu plus de poésie, comme si le temps avait suspendu son vol. Chaque jour on peut admirer ou monter chevaux et poneys, car ici sont sises les écuries de Hyde Park ! Certains se feront la réflexion légitime que vivre en plein cœur de Londres dans une odeur de purin est un choix surprenant, d'autres rêveront de cet environnement citadin sans être pour autant froidement urbain.
Bathurst mews c'est en outre l'un des plus joliment fleuri de Londres, et ce grâce à la passion de l'une de ses habitantes, paysagiste. Non contente de fleurir devant sa maison celle-ci fait le bonheur de ses voisins en s'efforçant de concevoir un univers coloré et bucolique où fleurissent en juin force pavots et anémones.
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Astrid D. (www.lepetitjournal.com/londres) vendredi 15 juillet 2011
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