(photo LPJ)
Lepetitjournal.com : Comment as-tu trouvé cette annonce ?
Benoît : Je me suis présenté sur une page Internet : « étudiant, Français, cherche collocation dans le centre ». Les offres ont afflué : cinq par jour. L'une d'entre elles, calle de Toledo, paraissait idéale. J'ai alors commencé à communiquer avec une étudiante prénommée Monica. Contrat, photocopie de son passeport, photographies de l'appartement? tout était parfait.
Aucun détail ne t'a intrigué ?
Elle m'écrivait en anglais. Cependant comme elle m'avait raconté qu'elle avait de la famille en Angleterre, cela ne m'a pas perturbé. Après coup, je me dis que cette certaine « Monica » n'a peut-être jamais mis les pieds en Espagne.
Extorquer toujours plus
Quand les problèmes ont-ils commencé ?
Elle m'a d'abord demandé de lui envoyer un mois de loyer et 600 euros de caution, le tout par un organisme de transfert d'argent. Quelques jours plus tard, les choses se gâtent. Elle m'informe qu'une autre personne a déjà payé 1.800 euros à sa mère pour louer la chambre. Monica me demande alors de lui en expédier autant : on cherche à me soutirer de l'argent.
Quelles démarches entreprends-tu ?
Ni Monica, ni même l'appartement, n'existent. Pour porter plainte, comme j'ai envoyé mes courriels depuis la France, il faut que je porte plainte en France. La police m'a demandé de transférer les fichiers source des messages de mon interlocuteur, c'est-à-dire les adresses IP. C'est le seul moyen de remonter jusqu'à lui. Honnêtement, je ne me fais pas d'illusion.
Selon toi, quelle erreur as-tu commise ?
Choisir un appartement avant d'arriver, sans prendre le temps de visiter. Je m'étais juré de ne pas le faire, mais tout paraissait tellement simple... Je me suis laissé berner. Toujours prendre un appartement sur place, ne jamais réserver à l'avance : c'est la règle. Puis c'est tellement simple : sur place, je me suis logé en deux jours.
Propos recueillis par Jean Tricoire (www.lepetitjournal.com Madrid) mercredi 22 avril 2009
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